Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 3 août 2012
Haïti : combattre le choléra, une priorité
En Haïti, le choléra frappe toujours. Plus de 30,507 nouveaux cas et 235 décès ont été signalés depuis le début de l'année 2012 et les chiffres sont en augmentation. Dans ce contexte, combattre l’épidémie demeure une urgente priorité.
Le Comité de Coordination des ONGs Internationales (CCO Haïti), en faisant le point sur les moyens mis en œuvre et les interventions passées, appelle les acteurs nationaux et internationaux à se mobiliser pour lutter contre la maladie. Il formule 3 recommandations.
L'épidémie de choléra qui a frappé Haïti en Octobre 2010 a tué à ce jour plus de 7.000 et touché plus de 570.000 personnes. Répondre à l'épidémie continue à être une urgente priorité à la mi-2012. Seule la mise en œuvre et le maintien d’importants programmes dans les domaines de la santé, de l'eau, de l'assainissement et de la promotion de l'hygiène permettront de limiter efficacement la propagation de la maladie.
Le Comité de Coordination des ONG Internationales (CCO Haïti) appelle les acteurs nationaux et internationaux à protéger les vies de milliers d'Haïtiens. La saison des ouragans rend extrêmement vulnérables les populations rurales et urbaines qui n’ont qu’un accès limité à l'eau et l'assainissement et peu ou pas d’accès aux services de santé ; comme les près de 400 0000 haïtiens déplacés par le séisme du 12 janvier 2010 et qui vivent encore dans des camps.
Situation actuelle
Selon le ministère de la Santé haïtien (MSPP), plus de 30,507 nouveaux cas et 235 décès ont été signalés depuis le début de l'année 2012 et les chiffres sont en augmentation. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu'au total environ 170 000 personnes seront touchées au cours de l’année 2012.
Le manque de financement s'est traduit par une diminution des acteurs travaillant sur la prise en charge du choléra. Ainsi, en septembre on comptait 44 acteur sante. Ils ne sont plus que 38 en mai 2012. Cette diminution a des répercussions sur les capacités de prise en charge au niveau globale. Sur la période de Août 2011 à Juin 2012, le nombre de Centres de traitement du choléra (CTC) a diminué de 38 à 20, et le nombre d'unités de traitement du choléra de 205 à 74.
Beaucoup des personnels de santé du gouvernement employés dans les CTC n'ont pas reçu leurs salaires depuis plusieurs mois, certains d’entre eux ont organisé des grèves pour faire valoir leurs droits. Cette situation nuit grandement à l'efficacité de la réponse au choléra. Il est également établit que le MSPP fait face à de nombreuses difficultés dans la gestion de ses moyens logistiques et la maintenance de son parc automobile. Certains rapports mentionnent notamment des retards pris dans la gestion de la collecte des cadavres.
Les fonds disponibles pour répondre au cholera sont limités dans le temps. A titre d’exemple, la disponibilité de fonds dédiés à la réponse choléra du Bureau de la Commission Européenne d'Aide Humanitaire (ECHO) s’achèvera en décembre 2012.
En effet, l’allocation de fonds est étroitement liée au nombre de cas signalés; cette pratique n’encourage pas une programmation intégrant une réponse d’urgence en Eau, Hygiène et Assainissement ainsi qu’une réponse durable en infrastructures.
La faiblesse du système de contrôle et de surveillance épidémiologique empêche de saisir l’ampleur de l’épidémie. Selon une estimation du MSPP, entre le 27 mars et le 26 avril 2012, seulement 57,8% des 341 rapports répertoriant les cas de choléra ont été quotidiennement soumis par les départements. Ces lacunes dans la collecte de l’information ont de graves répercussions sur la capacité de réponse.
Recommandations
1. Résoudre les problèmes institutionnels, y compris les salaires impayés, afin d’améliorer la qualité des soins et de minimiser le nombre de décès liés à la maladie.
Le ministère haïtien de la Santé doit réaffirmer sa position plaçant le choléra comme une question de santé publique et se donner les moyens de le traiter comme tel. Il est essentiel que MSPP, prenne les mesures nécessaires pour veiller à ce que les ressources financières et humaines mobilisées soient maintenues en place après la fin de la saison cyclonique. Des évaluations approfondies sont nécessaires pour identifier et résoudre les problèmes dans le système de surveillance épidémiologique et à améliorer la collecte des données et la distribution de matériel dans les CTC, UTC et des Centres de Traitement de la Diarrhée Aigüe (ADTCs). Le MSPP se doit de renforcer son rôle de leadership et de coordination des rôles tant au niveau central et départemental.
2. Des fonds supplémentaires pour le choléra doivent être alloues pour soutenir la capacité d'appoint en vue de prévenir et traiter le choléra.
Bien que moins grave l'année dernière, la situation actuelle sur le terrain est bien plus préoccupante que les statistiques ne la dépeignent. Un appui supplémentaire des bailleurs de fonds au MSPP et aux acteurs humanitaires doit être fourni afin d’assurer une réponse globale à l’épidémie, comprenant la surveillance, la prise en charge médicale, l'assistance technique, et le renforcement des capacités du personnel et des institutions médicales nationaux. Des financements supplémentaires sont également nécessaires pour soutenir l'intégration de la prévention du choléra et de la gestion des cas dans les programmes et infrastructures de santé déjà existants, ainsi que pour la mise en œuvre de nouveaux programmes communautaires et primaires de santé.
3. Stratégies et mécanismes de financement devraient soutenir une approche globale et intégrée de prévention et de soins.
L'OMS a identifié Haïti comme étant l'un des pays les plus exposés à une insécurité liée à l’eau. De ce fait, une réponse efficace à l’épidémie de choléra nécessite une approche globale et intégrée pour la prévention et la prise en charge médicale du choléra. Une souplesse plus importante des mécanismes de financements serait nécessaire afin de permettre la réallocation des fonds en cas d'urgence.
L’harmonisation des stratégies des bailleurs de fonds humanitaires et de développement est également importante pour permettre une réponse adaptée aux besoins actuels en matière de prévention et de prise en charge du choléra.
http://www.actioncontrelafaim.org/fr/content/haiti-combattre-le-cholera-une-priorite
http://www.haitilibre.com/article-6285-haiti-sports-marlena-wesh-qualifiee-pour-les-demi-finales-du-400-metres.html
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire