Et je cherchais un peu partout dans ma tête et dans mon entourage, un sujet de réflexion appropriée à ce dimanche de pâques. Ce dimanche que le monde chrétien célèbre la résurrection du Christ. La victoire de la vie sur la mort. La victoire du pardon sur le pêché.
Je me demandais comment intéresser ceux qui d’ordinaire ne s’intéressent pas à ce genre de sujet.
Après quelques clicks, j’ai trouvé la base de ma réflexion. La veille de ce dimanche de résurrection dans un pays aussi croyant que le Christ, en Haïti, un accident de la circulation fait au moins 27 morts. Plaçons le décor pour mieux comprendre. Un camion délabré sans doute, jamais contrôlé par les autorités, comme celui dépeint magistralement par notre correspondante Carlie de Port-au-Prince (De la Sécurité Routière) s’engage vers le sud. Il transporte à son bord des kilos de marchandises, des animaux de plusieurs espèces, 66 personnes entassées comme des sardines, entonnant probablement des chansons de louange à Dieu.
Arrivé à Morne Tapion, une pente réputée dangereuse, les freins du camion cèdent. Et celui-ci s’en en contre bas. Des gens déchiquetés, écrasés et triturés. Là il faut une assistance rapide. En Haïti il n’y a pas de service d’ambulance, il n’y a pas de 911 comme l’avait fait remarqué Carlie dans assistance à Personne en Danger.
Il y a des survivants. Des blessés graves. Le centre hospitalier – là il ne faut pas se fier au nom- est vite débordé. Manque de moyens. Pas de médecins. Pas assez de chirurgiens. Ces blessés graves sont condamnés à mort.
Cette fois, dans le défilé incessant des autorités, il manquera cruellement la présence du Président de la République. Il enverra probablement un message de soutien aux blessés, qui seront amputés dans de mauvaises conditions. Le message ira aussi à ceux qui mourront en choc hypovolémique par manque de sang disponible. Le président n’oubliera pas ceux qui mourront par manque d’antibiotiques ou manque de solutés.
Encore une fois il démontrera que lui il est le président de tous les haïtiens.
Ces messages il les enverra depuis sa chambre d’hôpital de Miami, là ou il est allé se faire opérer de l’épaule.
Pour ne pas mourir en Haïti, il faut être président de la République. A défaut faire parti du gouvernement. Etre un membre du pouvoir législatif.
On se demande à qui il revient la tâche de faire en sorte qu’il y ait un système de santé qui permette l’accès aux soins médicaux de bonne qualité pour tous. Médecins du monde ? Médecins sans Frontières ?
En effet les gouvernements haïtiens ont souvent d’autres priorités et la santé des haïtiens passent toujours après…après.
Bon rétablissement Monsieur le Président ! Reposez en paix les accidentés de Petit-Goave !
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 8 avril 2012
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