P-au-P, 17 janv. 2012 [AlterPresse] --- Un an depuis son retour d’exil (16 janvier 2011) Jean-Claude Duvalier est toujours en liberté et continue d’ignorer l’assignation à résidence prononcée par la justice haïtienne contre lui ainsi que les les plaintes déposées par les victimes de son régime, constate l’agence en ligne Alterpresse. Lundi 16 janvier, le dictateur au volant de sa voiture, s’est rendu dans la ville de Jacmel (121 kilomètres au sud-est de Port-au-Prince) pour se ressourcer auprès des frères d’armes de son père.
Comme pour célébrer son retour au bercail et au mépris des milliers de victimes de son régime (1971 -1986) le dictateur s’est fait récolteur de revendications des jacméliens en promettant de travailler pour eux.
Depuis la prestation de serment du président Martelly en mai 2011, l’instruction judiciaire contre Duvalier pour crimes contre l’humanité, destruction de propriétés privées, tortures, violations des droits civils et politiques, n’avance pas d’un pouce.
Pour Amnesty International, le dictateur « échappe à la justice » car « Les autorités ne se sont toujours pas mobilisées pour examiner un pan de l’histoire du pays où une génération d’Haïtiens a subi des tortures, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires et d’autres violations graves des droits humains ».
Les différents changements opérés au niveau du parquet de Port-au-Prince auraient eu « pour objectif de ralentir l’enquête » a déclaré Javier Zúñiga, de Amnesty International dans une note de presse.
Quatre commissaires du gouvernement ont été renvoyés ou contraints de remettre leur démission depuis l’arrivée au pouvoir de Michel Martelly. Le dernier, Lionel Constant Bourgouin, a tenu moins d’un mois à la tête du parquet.
Très acerbe envers les dirigeants haïtiens, Amnesty international croit que « les plus hautes autorités haïtiennes ont fait preuve jusqu’à maintenant de beaucoup d’indulgence à l’égard de Jean-Claude Duvalier et d’un grand mépris pour les victimes de violations des droits humains qui attendent toujours justice et réparation ».
Aussi Javier Zúñiga exige du gouvernement haïtien l’adoption d’une position claire dans le dossier du dictateur. Il appelle à l’octroi aux autorités judiciaires haïtiennes de « toutes les ressources et le soutien dont elles ont besoin pour conclure l’enquête et juger les responsables présumés dans le respect des normes internationales ».
Le 16 décembre 2011, le dictateur a été choisi pour « parrainer » une promotion d’étudiants finissants de la faculté de droit des Gonaïves. A cette occasion, Duvalier avait demandé l’observance d’une minute de recueillement en mémoire de trois jeunes écoliers assassinés par ses sbires en 1985 dans cette ville.
L’ancien chef de la terrible milice des « tontons macoutes » a participé à la cérémonie de commémoration en mémoire des victimes du séisme de 2010 à Saint-Christophe (Nord de la capitale), aux côtés du chef de l’Etat, Joseph Michel Martelly et de l’envoyé spécial de l’ONU, Bill Clinton, le 12 janvier 2012.
Le 22 septembre 2011, la présentation à Port-au-Prince du rapport intitulé « On ne peut pas tuer la vérité : Le dossier Jean-Claude Duvalier » a été perturbée par l’irruption dans la salle des avocats Osner Févry, ancien secrétaire d’Etat de Jean-Claude Duvalier, et Reynold Georges. [efd kft gp apr 17/01/2012 10 :50]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12234
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 18 janvier 2012
Haïti-Duvalier : Le dictateur continue d’ignorer les mesures judiciaires à son encontre
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