Mis à jour: 01 août 2011 23:01
PORT-AU-PRINCE, Haiti - Des manifestants ont lancé des tentes et se sont couchés au milieu de l'une des rues les plus achalandées de la capitale d'Haïti, lundi, pour protester contre les efforts visant à les obliger à quitter une parcelle de terrain privée où ils vivent depuis le tremblement de terre de janvier 2010.
Les manifestants, dont le nombre se situait entre 60 et 80, ont amorcé ce rassemblement pacifique dans la commune de Delmas, dans l'arrondissement de Port-au-Prince vers 6 h, heure locale, après qu'une dizaine de policiers se sont présentés, semble-t-il, dans le but de les expulser d'un lot où plusieurs centaines de personnes résident dans des tentes et de modestes huttes.
Une dizaine de policiers armés ont assisté à la scène et les automobilistes ont été contraints d'emprunter des routes différentes pendant la manifestation, qui a duré plusieurs heures.
Des employés du bureau du maire de Delmas se sont présentés sur les lieux de ce garage, depuis transformé en camp de réfugiés pour survivants du séisme, et ont offert 125$ à chacune des familles pour qu'elles quittent les lieux, selon ce qu'a confié Jean-Rony Alexis, le leader du groupe.
Mais le montant offert, a-t-il précisé, n'était pas suffisant pour leur permettre de se trouver des logements.
Selon M. Alexis, qui s'exprimait pendant que des manifestants, derrière lui, brandissaient des pancartes demandant justice pour les occupants des tentes, le bureau du maire doit rencontrer les réfugiés et leur offrir plus d'argent, ou un endroit où aller.
Saby Ketteny, un porte-parole du bureau du maire de Delmas, a refusé de commenter la situation.
Des responsables haïtiens ont amplifié le mouvement d'expulsion, ces dernières semaines, même si le président Michel Martelly a dit s'y opposer.
Il y a deux semaines, le maire de Port-au-Prince a versé 250$ à des familles pour qu'elles quittent le Stade national, au centre-ville de Port-au-Prince. Certaines de ces familles sont alors allées dans un champ situé le long de la rue Bicentenaire, une artère d'importance qui longe la baie.
Le stade de soccer fait partie d'un groupe de six endroits publics desquels l'administration Martelly souhaite relocaliser 30 000 résidants dans 16 quartiers nouvellement redéveloppés. Cette proportion ne représente que cinq pour cent de la population forcée de déménager à la suite du séisme.
Le nombre de citoyens vivant dans des colonies improvisées s'est élevé, à un certain moment, à 1,5 million, mais ce chiffre a baissé en partie à cause des expulsions. Dans des dizaines d'endroits, de centres commerciaux aux cours d'école, les propriétaires de terrains ont forcé les réfugiés à quitter les lieux.
L'Organisation internationale pour les migrations estime qu'environ 630 000 Haïtiens n'ont toujours pas de résidence depuis le tremblement de terre de l'an dernier.
L'Organisation des Nations unies et des groupes de droits de la personne ont demandé un moratoire sur les expulsions, tant et aussi longtemps que le gouvernement n'aura pas trouvé une meilleure solution pour régler la question du logement.
http://www.journalmetro.com/monde/article/932162--des-haitiens-ne-veulent-pas-etre-expulses
Commentaires:
"Tout dépend de la couleur du cristal à travers lequel on observe la situation" pour reprendre un vieux refrain d'une chanson populaire interprétée par Celia Cruz, l'immortelle. On aura deux ou plusieurs visions de la situation. Pour les organisations humanitaires ce sera toujours une aberration que d'expulser des gens vivant sous une tente et les lâcher dans la nature. Cependant la situation socio-économique du pays pousse la grande majorité à utiliser le système D pour survivre.
En un mot s'in est vrai que le gouvernement propose une certaine somme contre l'évacuation et la relocalisation des occupants des tentes, ceci risque de maintenir une vanne ouverte qui continuerait à grossir le nombre d'occupants à évacuer. Ce n'est pas dit que celui qui reçoit aujourd'hui 125 dollars ne reviendra pas demain dans le sens d'obtenir plus d'une fois cette somme.
A moins que le gouvernement ne commence par établir une vraie base de données pour chaque occupant des tentes de façon à pouvoir les surveiller contre toute attitude vicieuse et antipatriotique. Il ne faudrait pas hésiter à faire usage de données biométriques. Sinon le gouvernement municipal et le gouvernement central courent le risque de se trouver devant un vrai tonneau de Danaïde.
Il faut avec nos compatriotes des attitudes fermes. La carotte surement. Et le bâton aussi!
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 2 août 2011
Des Haïtiens ne veulent pas être expulsés
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