Le monde sous la loupe d'Antoine Char
MÉTRO
12 décembre 2010 20:52
Bill Clinton a deux amours. Hillary, bien sûr, vient en premier. Haïti est sans doute le second. L’ex-président américain et l’actuelle secrétaire d’État se disent d’ailleurs «obsédés» par ce pays, et ce n’est pas uniquement parce qu’ils y ont passé leur lune de miel il y a trente-cinq ans. À la Maison-Blanche, non seulement Clinton vivait au milieu de peintures haïtiennes, mais il avait fait d’Haïti une de ses grandes priorités de politique étrangère.
C’est grâce à lui que Jean-Bertrand Aristide, chassé en 1991, put regagner trois ans plus tard son fauteuil présidentiel à Port-au-Prince. En 1995, Clinton devenait le second président américain à visiter le pays le plus pauvre des Amériques, après Franklin D. Roosevelt en 1934. On le voit, si les États-Unis ont envoyé à plusieurs reprises leur armée dans l’ex-Perle des Antilles (qu’ils ont par ailleurs occupée militairement de 1915 à 1934), leurs présidents évitaient comme la peste de fouler son sol. Bon an, mal an, Clinton venait, lui, prendre le pouls de ses «frères» haïtiens, frappés par quatre ouragans consécutifs en 2008. L’année suivante, il fut nommé émissaire spécial de l’ONU pour Haïti, avec un salaire annuel d’un dollar.
Depuis, il crie sur tous les toits que cette nation des Caraïbes n’est pas «maudite». Il se démène comme il peut pour aider un pays dépourvu de tout, terrassé par le séisme de janvier (250 000 morts) et le choléra (plus de 2 000 décès). Il sermonne les bailleurs de fonds internationaux. Tenez vos promesses! Rien n’y fait. Les milliards ne déferlent pas. Le scénario est le même. À chaque catastrophe naturelle, c’est moins du quart de l’aide promise qui est versée. L’émotion médiatisée ne dure jamais longtemps.
À présent, la première république noire du monde est secouée par un séisme politique grave. Le scrutin présidentiel du mois dernier, qui a coûté une trentaine de millions de dollars alors que plus d’un million d’Haïtiens vivent toujours sous des tentes, a débouché sur une crise électorale aux retombées imprévisibles.
Qui va succéder à René Préval? Son poulain, Jude Célestin, l’ex-première dame, Mirlande Manigat, ou le chanteur Michel Martelly, dit Sweet Micky? Ce dernier demande au président sortant de quitter le pays. S’il le fait, il ne partira sûrement pas avec en poche 80 % de l’aide internationale, comme Jean-Claude «Baby Doc» Duvalier, en 1986. Au cours des prochains jours, le pays qu’aime tant Bill Clinton va de nouveau compter ses morts.
http://www.journalmetro.com/monde/article/717711--haiti-le-grand-amour-de-bill-clinton
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 13 décembre 2010
Haïti, le grand amour de Bill Clinton
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