Un groupe de supporteurs de Michel Martelly, arrivé en troisième position de l'élection, le 8 décembre. |
Le candidat Michel Martelly, que les résultats placent en troisième position, a 0,64% de voix du premier tour, considère la mise en place de cette commission illégale et insuffisante. Il a indiqué dans un communiqué que seule l'annulation totale des procès-verbaux et un recompte des bulletins de vote lui seraient satisfaisants. Son rejet est appuyé par Mirlande Manigat, candidate arrivée en tête avec 31,37% des voix, pour qui la procédure de vérification proposée par le conseil électoral est trop floue.
Les diplomates en quête d'un plan B
La commission prévoyait un droit de regard des trois partis politiques en tête de liste, sur le travail de ses 7 membres, issus notamment de groupes d'observateurs haïtiens et internationaux. Mais la commission n'est pas prévue par la loi électorale, et très peu d'information sur son fonctionnement n'a été donnée jusqu'ici. Si l'impasse persiste, elle pourrait replonger le pays dans l'insécurité qui a fait plusieurs morts la semaine passée. De violentes émeutes ont paralysé la capitale et plusieurs villes de province pendant les deux jours et trois nuits qui ont suivi l'annonce des résultats préliminaires. Les supporteurs du chanteur Michel Martelly sont descendus dans la rue pour contester les résultats, et se sont affrontés avec la police et les Casques bleus de la mission onusienne en Haïti.
Selon l'ambassadeur de France en Haïti, Didier Le Bret, des solutions d'urgence auraient déjà été évoquées dans le milieu diplomatique pour éviter que le pays ne sombre dans une crise politique. Notamment trois alternatives auraient été proposées par la conférence épiscopale d'Haïti, qui reviendraient à soit mettre en place un gouvernement technocratique jusqu'à l'organisation d'un nouveau scrutin, soit transformer le second tour prévu le 16 janvier en élection à tour unique où seraient invités tous les candidats. La troisième solution viendrait à inviter le troisième de liste, Michel Martelly, à participer au second tour.
La loi électorale prévoit d'ailleurs un second tour à 3 candidats, si le pourcentage de voix qui le séparent de la deuxième place est négligeable. Bien que cette solution soit déjà populaire dans les rues de Port-au-Prince, elle exclurait les 16 autres candidats.
Des observateurs haïtiens sous la bannière de la société civile s'accordaient ce week-end pour appeler les acteurs politiques à la table de négociation, pour éviter que les émeutes viennent à nouveau paralyser le pays.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/12/12/01003-20101212ARTFIG00226-haiti-dans-l-impasse-politique.php
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