Paris, le mardi 21 décembre 2010 – Vendredi, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon a annoncé qu’allait être mis en place un panel international de scientifiques chargé de déterminer l’origine de l’épidémie de choléra en Haïti. Cette décision semble un premier pas de l’ONU vers la prise en compte de la nécessité de connaître avec précision l’origine du retour de la maladie sur l’île. En effet, alors que certains épidémiologistes, dont le français Renaud Piarroux et l’américain John Mekelanos soutiennent la thèse d’une souche importée ce qui conforte la possibilité d’une introduction de la bactérie par des soldats des Nations Unies, l’ONU a toujours fortement refuté une telle hypothèse. Finissant par balayer en touche, l’Office de coordination des affaires humanitaires (OCHA) martelait même la semaine dernière que « la question de l’origine de l’épidémie n’a réellement aucune importance ».
Réchauffement climatique vs souche importée
Pour les responsables des Organisations non gouvernementales (ONG) présents sur place, il s’agit pourtant de données cruciales. La présidente de Médecins sans frontières (MSF), le docteur Marie-Pierre Allié signe ainsi dans le Monde une tribune où elle assure que les différents modèles présentés pour expliquer l’origine de l’épidémie (la thèse de la souche importée étant concurrencée par une thèse écologiste pointant du doigt l’impact du réchauffement climatique) n’ont « pas du tout les mêmes implications quant à l’évolution de l’épidémie ». Par ailleurs, elle note que la dissimulation de certaines informations et le refus d’enquête entretiennent un climat de suspicion qui entrave fortement le travail des ONG.
Les Blancs objets de toutes les suspicions
Ces dernières sont en effet visées par les violences qui sévissent ces derniers jours dans la capitale. « Il y a un amalgame entre [les casques bleus] de la Minutsah et les ONG. La population pense que les Blancs ont apporté le choléra. Il y a comme un malaise vis-à-vis de l’étranger » souligne le référent assainissement de l’ONU Solidarités International, Grégory Bulit, interrogé par le Monde. Ce dernier assure que « la situation sécuritaire aggrave le choléra parce que les ONG ne peuvent pas travailler ».
Stabilisation
Outre leur souhait de voir toute la lumière faite sur l’origine de la maladie, afin notamment de faciliter leur mission, les ONG observent comment cette crise haïtienne démontre une nouvelle fois les insuffisances de l’OMS et sa présentation inappropriée de la situation. Cette dernière établit en effet régulièrement des bilans s’appuyant sur le nombre de cas (plus de 115 000) et de morts (2 500). Or, note Grégory Bulit : « Ce n’est pas le nombre de cas qu’il faut regarder mais la transmission de la maladie ». Et, ces derniers jours, une certaine « tendance à la stabilisation » semble être observée par les organisations présentes sur place.
Aurélie Haroche
http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/00/01/D9/CF/document_actu_pro.phtml
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 21 décembre 2010
Choléra en Haïti : polémiques sur l’origine de l’épidémie
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire