Le veuf et chef de la police de l’ouest, Ralph Stanley Jean Brice, plongé avec les membres de sa famille dans plus grande consternation malgré le réconfort des autorités qui promettent de retracer et de capturer les assassins Samedi 18 septembre 2010, Radio Kiskeya
Plusieurs officiels du gouvernement et les membres du haut commandement de la Police Nationale ont assisté samedi aux funérailles extrêmement bouleversantes de Manoucheka Louis Jean Brice, épouse du directeur départemental de l’ouest de la police, Ralph Stanley Jean Brice, assassinée une semaine plus tôt.
Des cris stridents fusaient dans l’assistance qui s’était réunie au cimetière privé parc du Souvenir pour faire ses adieux à la jeune femme de 39 ans dont la famille fondait littéralement en larmes, particulièrement sa mère, Joséphine Labranche, rentrée spécialement de l’étranger et qui a du être évacuée.
Avant de plonger dans une crise d’hystérie interminable, elle avait eu le temps de se demander ce qu’aurait pu faire sa fille Manouche pour mériter "un sort aussi cruel".
Pour sa part, avec un mâle courage, Djessie Jean Brice, la fille de Manoucheka, a communiqué des repères biographiques sur sa mère dont le départ brutal symbolise celui de sa meilleure confidente. “Mamie était mon amie, ma confidente et ma sœur. Je l’aimais, je l’aime et je l’aimerai toujours”, a dit, avec des sanglots dans la voix, l’adolescente devant une assistance émue dans laquelle on reconnaissait son frère Jeffrey et leur père, Ralph Stanley Jean Brice, abattus.
Officiant à ces obsèques, le père Arthur Clergé a réclamé justice pour la victime et appelé à la fin de la violence criminelle en Haïti où, observe-t-il, le mal semble vouloir l’emporter sur le bien. "Ce sera à la justice, aux policiers, aux dirigeants, aux gardiens de la ville de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’autres Manoucheka. Car, cela a trop duré", a lancé le prêtre en confiant que la disparue était une fervente catholique, très sensible à la souffrance des autres.
Au cimetière se trouvaient notamment les ministres de la justice, Paul Denis et de l’éducation nationale, Joël Desrosier Jean-Pierre, le Sénateur de l’Artibonite (nord), Youri Latortue, le directeur général de la Police Nationale, Mario Andrésol, et d’autres membres du haut commandement ainsi que des agents de plusieurs unités de la PNH et de la MINUSTAH.
Interrogé en marge de la cérémonie, le ministre de la justice et de la sécurité publique a affirmé qu’il était traversé par des "sentiments de tristesse et d’indignation" face à ce nouvel assassinat. Promettant tous les efforts possibles en vue de la traque et de la capture des meurtriers, Paul Denis dit constater que les "bandits opèrent ces jours-ci avec une facilité révoltante". Un défi qui, déclare-t-il, interpelle à la fois les autorités et les citoyens.
Le chef de la police judiciaire (DCPJ), Frantz Thermilus, qui indique qu’aucune arrestation n’a encore été effectuée dans l’enquête ouverte sur le meurtre, souligne que les investigateurs travaillent avec professionalisme en évitant "toute précipitation ou indiscrétion". "Ce sont les vrais coupables qui doivent être appréhendés", a fait savoir le responsable soucieux de ne pas mettre la puce aux oreilles des suspects ni de faire des victimes innocentes.
Enfin, le Sénateur Youri Latortue, ami proche de la famille éplorée et camarade de promotion de Ralph Stanley Jean Brice, au sein des ex-Forces armées d’Haïti (FAd’H), a demandé au gouvernement de se résoudre à appliquer les recommandations faites depuis des mois par le Sénat dans le but de juguler l’insécurité.
La reconstitution du service d’intelligence nationale, disparue depuis des lustres, et la fourniture de moyens supplémentaires aux forces de l’ordre sont indispensables, a fait remarquer le parlementaire.
Femme d’affaires, diplômée en informatique et en haute couture, Manoucheka Jean Brice était venue au monde le 16 juillet 1971.
Vendredi dernier (10 septembre), trois malfaiteurs circulant à bord d’un véhicule l’avaient abattue de deux balles à une centaine de mètres de sa résidence alors qu’elle rentrait, seule au volant de sa voiture.
Plusieurs autres meurtres choquants commis cet été à Port-au-Prince, dont ceux du dirigeant politique de l’opposition, Dr Ronald Joseph, et du couple de professionnels, Yves Clément et Michèle Jumelle, sont restés jusqu’ici impunis. spp/Radio Kiskeya
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
dimanche 19 septembre 2010
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