On la craignait tous, cette issue à la situation du pays après le séisme de janvier. Le plus dur c’était de savoir combien de temps le monde des médias allait mettre pour se désintéresser du sort de ceux qui ont animé l’univers médiatique du premier semestre de l’année. Entre la quête de sensations fortes et la curiosité de beaucoup, le tourisme de catastrophe a été mis à l’honneur.
Depuis le drame, nous avons gardé un œil sur l’évolution de la pertinence du sujet Haïti dans les médias. Nous avions pris l’habitude de consulter religieusement certains grands journaux d’expression française et deux grands périodiques d’expression espagnole. Nos sources en fait, s’alimentaient des visions de la France, du Canada de l’Espagne et de la République Dominicaine.
Nous avons pu constater comment le nombre d’envoyés spéciaux se réduisait méthodique et progressivement. Au même rythme que le déplacement vers les fins de pages des médias des titres traitant la problématique haïtienne. Aujourd’hui, à plus de cinq mois, les journaux parlent d’Haïti avec la pertinence d’avant le séisme.
Haïti Recto Verso a fait le décompte suivant : pour les médias francophones au mois de janvier nous avions lu 127 articles, 264 en février, 404 en mars, 314 en avril, 192 en mai et 95 en ce qui va du mois de juin. La même tendance est observée au niveau des médias d’expression espagnole : 98 articles en janvier, 324 en février, 261 en mars, 145 en avril, 72 en mai, 64 en ce qui va de juin.
Depuis la fin du mois de mai des journaux comme le monde, le Figaro ont cessé de parler d’Haïti. Il en est de même pour des journaux comme « el mundo » et « el pais ». Aujourd’hui le site de « cyberpresse.ca » a enlevé un encart jadis réservé à Haïti dans la rubrique des nouvelles internationales. La fièvre des médias pour Haïti aura duré ….158 jours !
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 17 juin 2010
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