Gilbert Lavoie, Le Soleil.-
(Québec) Le ministre des Relations internationales, Pierre Arcand, estime que les efforts du Québec pour la reconstruction d'Haïti doivent porter sur la formation professionnelle dans des domaines comme la menuiserie, la plomberie et l'électricité. M. Arcand en fera la proposition demain au comité ministériel mis sur pied par le gouvernement Charest au lendemain du séisme du 12 janvier.
«Je veux essayer de voir de quelle façon on pourrait réaliser cette école qui serait située à Port-au-Prince ou ailleurs» a déclaré le ministre en entrevue au Soleil. Il se pourrait aussi que l'emplacement choisi soit à Corail, une municipalité située à une quinzaine de kilomètres de Port-au-Prince, dont le gouvernement Préval voudrait faire sa cité nouvelle, a indiqué M. Arcand.
Le ministre voit plusieurs avantages à cette forme d'aide, notamment le fait que les gens formés dans ces techniques professionnelles sont moins susceptibles que les universitaires de quitter leur pays une fois diplômés. «Si on contribue à former 500 ouvriers de la construction, ce sera 500 ouvriers qui vont pouvoir travailler et gagner leur vie correctement.»
La collaboration du Québec avec Haïti ne date pas du séisme. Le ministre estime que 50 % du petit budget de son ministère dédié à l'aide internationale allait déjà à ce pays avant le 12 janvier. Le gouvernement contribue, à raison de 1,5 million $, au Projet d'appui au renforcement de la gouvernance en Haïti, aux côtés de l'Agence canadienne de développement international qui y a investi 4,8 millions $. Ce programme vise la transmission de notre expertise aux instances gouvernementales et à l'administration publique haïtienne. D'ailleurs, le ministre des Finances de ce pays, Ronald Baudin, un diplômé de ce programme, a participé à une réunion du Conseil des ministres du gouvernement Charest l'an dernier. «On lui a permis d'assister pour voir de quelle façon les décisions se prenaient, comment fonctionnait la machine administrative», a expliqué le ministre Arcand.
«Le gouvernement haïtien voit le Québec comme un pourvoyeur de ressources humaines», a-t-il ajouté. Lorsqu'il a rencontré le premier ministre Max Bellerive à Montréal, en janvier, ce dernier lui a tout de suite dit : «Vous nous avez aidés sur la police, j'ai besoin de 300 fonctionnaires d'urgence, et j'aimerais que vous regardiez aussi la question des cadastres. Vos ingénieurs de SNC Lavalin peuvent-ils nous donner des certifications sur les établissements là-bas? Est-ce qu'on peut ouvrir les écoles qui n'ont pas été détruites? Sont-elles assez solides?»
Effort concerté
Le ministre Arcand, qui s'est fait reprocher d'avoir fait état des contrats à venir pour la reconstruction d'Haïti, fait valoir l'ampleur de la tâche et la bonne réputation de nos entreprises. Il signale que de nombreux fonds seront appelés à faire des appels d'offres, dont celui du Plan maître du gouvernement haïtien, présidé par Bill Clinton et Max Bellerive, sur lequel siègent le Canada et plusieurs pays européens. Le fonds multilatéral hors du plan maître, la Banque mondiale et les ONG comme la Croix-Rouge lanceront eux aussi de nombreux appels d'offres. «Je n'ai jamais mentionné qu'on voulait notre part du gâteau, mais en même temps, on ne peut pas laisser tous les contrats aux Américains», dit M. Arcand.
Il estime que la coordination de ce vaste chantier va bien entre les gouvernements impliqués, mais que c'est moins évident chez les organisations non gouvernementales. «Il y a même des mauvaises langues qui disent que les ONG ne vont pas toujours à la bonne place et que certaines se tiennent au centre-ville de Port-au-Prince parce que c'est là que se trouvent les caméras.» Un autre problème, selon lui, vient du fait que les objectifs des ONG ne cadrent pas toujours avec les besoins exprimés par le gouvernement. «Par exemple, une ONG peut dire qu'elle privilégie un projet environnemental, alors que le gouvernement estime qu'il a davantage besoin d'une école.»
«Il y a une lumière au bout du tunnel, mais la lumière est encore assez loin», a conclu M. Arcand.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/seisme-en-haiti/201005/16/01-4280988-former-des-plombiers-et-des-electriciens-en-haiti.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4286197_article_POS1
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 3 juin 2010
Former des plombiers et des électriciens en Haïti
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire