Christiane Desjardins, La Presse.-
Bernard Mathieu, chef du gang de la rue Pelletier, à Montréal-Nord, n'est pas encore dans l'avion, mais on peut dire que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il soit expulsé vers Haïti.
Le commissaire à l'immigration Yves Dumoulin a prononcé la mesure d'expulsion hier après-midi. «Je n'ai pas le choix», a noté le commissaire. De fait, le renvoi pour grande criminalité est pour ainsi dire automatique quand un immigré a été condamné pour un crime punissable d'au moins 10 ans de prison.
En janvier 2007, au terme d'un long procès, Mathieu a été déclaré coupable de plusieurs accusations relatives au trafic de crack et de cocaïne, dont certaines sont assorties de la prison à perpétuité. Il a été condamné à 72 mois de prison. Comme sa condamnation dépasse deux ans, il perd aussi son droit d'appel. Hier, Mathieu a assisté à la brève audience par vidéoconférence à la prison Archambault, où il achève de purger sa peine. Très poli, il semblait aussi détendu. À la fin de l'exercice, le commissaire lui a demandé s'il voulait dire quelque chose. «Je n'en vois pas la nécessité,» a répondu Mathieu, qui s'en remet à son avocat, Stéphane Handfield, pour la suite des choses. Celui-ci va tenter de contrer l'expulsion, notamment en invoquant des motifs humanitaires.
Âgé de 39 ans, Mathieu est au Canada depuis l'âge de 8 ans. Il a obtenu sa résidence permanente en 1980, mais n'a jamais demandé sa citoyenneté, contrairement aux membres de sa famille, qui l'ont obtenue. Il vit donc depuis 30 ans au Québec. Toute sa famille est ici, de même que sa conjointe et leur enfant, fait valoir Me Handfield.
Depuis le tremblement de terre en Haïti, toutes les expulsions sont suspendues. Mais lorsqu'elles seront rétablies, Mathieu y sera renvoyé s'il ne parvient pas à faire tourner le vent en sa faveur. Hier, avec la mesure d'expulsion, il a perdu son statut de résident permanent.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201006/08/01-4287874-feu-vert-a-lexpulsion-du-chef-du-gang-de-la-rue-pelletier.php
Commentaires:
Ce monsieur a vécu presque toute sa vie au Canada. Il est donc, pour le meilleur et pour le pire, un pur produit de la société canadienne. Il a fait sa classe et sa "maîtrise" en grand banditisme au Canada. Le Canada devrait s'occuper de ce monsieur et ne pas encombrer Haïti avec cette charge dont la société haïtienne n'aura que faire.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 8 juin 2010
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