Agence France-Presse,Washington
Des détenus de la prison des Cayes, troisième ville d'Haïti, ont été tués par la police le 19 janvier, une semaine après le puissant tremblement de terre et un chef de gang en fuite a été à tort accusé des meurtres, selon une enquête du New York Times publiée dimanche.
Selon le quotidien, qui cite plusieurs anciens prisonniers, des familles des défunts, la police et un rapport confidentiel des Nations Unies sur le drame, tout a commencé le soir du 12 janvier, où la terre a tremblé aux Cayes - dans des proportions moindres qu'à Port-au-Prince mais provoquant la panique générale.
Les quelque 450 détenus de la prison ont été regroupés dans un nombre limité de cellules, tellement serrés les uns contre les autres qu'ils devaient se relayer pour dormir par terre, et les douches ont été supprimées. «La tension a commencé à monter (...) on a fait des projets d'évasion», explique au New York Times un ancien détenu sous couvert d'anonymat.
Au cours de cette tentative, un chef de gang, connu sous le nom de Ti Mousson «s'est échappé aux yeux de tous». La police haïtienne est entrée plusieurs heures plus tard dans la prison, après avoir lancé 30 grenades lacrymogènes qui ont neutralisé les prisonniers, selon le journal.
C'est alors que, selon la police, les forces de l'ordre «ont trouvé plusieurs corps gisant sur le sol tués par un chef de gang parce qu'ils refusaient de participer à l'évasion». Le nombre exact de morts n'est pas précisé mais le quotidien évoque «des dizaines» de corps.
Mais deux cuisinières présentes dans la prison au moment de l'émeute, ont assuré n'avoir vu aucun corps dans la cour de la prison.
«Ils ont tiré sur tout le monde, j'avais plein de sang sur moi (...) même quand les gens n'essayaient pas de s'échapper, ils étaient nerveux et ils tiraient», raconte un ancien prisonnier au quotidien, en parlant des policiers.
Un responsable humanitaire qui a enquêté sur la tragédie, Myrtil Yonel, a assuré au New York Times que non seulement la police avait tiré sur des détenus non armés mais qu'elle avait «ciblé ses tirs» notamment sur des chefs de gang.
Les corps ont été pour la plupart enterré dans les fosses communes qui ont fleuri après le séisme qui a fait 250.000 morts.
Juste après le drame, les Nations Unies ont dépêché une enquête sur place et les photos qui ont été prises sont «les seuls éléments matériels qui existent sur les faits». «Selon trois personnes qui les ont vues, elles montrent des corps dans la cour de la prison et dans les cellules, dont plusieurs sont transpercés de multiples balles», décrit le New York Times.
«Depuis quatre mois, les Américains et l'ONU n'ont pas commenté publiquement les meurtres dans la prison des Cayes, affirmant que c'était aux autorités haïtiennes de prendre l'enquête en charge», explique le quotidien. Il assure qu'une enquête a fini par être diligentée par le chef de mission de l'ONU en Haïti, Edmond Mulet.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/201005/23/01-4283213-haiti-la-police-a-tue-des-detenus-une-semaine-apres-le-seisme.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_seisme-en-haiti_557239_section_POS1
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 24 mai 2010
Haïti: la police a tué des détenus une semaine après le séisme
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