mardi 10 novembre 2009
par Ronald Colbert
P-au-P, 10 nov. 09 [AlterPresse] --- Malgré l'éventualité de parvenir à un budget rectificatif, l'action du nouveau gouvernement devra reposer sur la loi de finances déjà votée par le sénat et la chambre des députés.
C'est l'affirmation du nouveau premier ministre ratifié, Joseph Jean Max Bellerive, dans ses premiers mots d'énoncé de politique générale devant la chambre haute dans l'après-midi du lundi 9 novembre 2009, selon les informations dont a pris connaissance l'agence en ligne AlterPresse.
« Le parlement doit nous donner du temps, moi et mon équipe, pour analyser le budget voté et voir dans quelle mesure il est possible d'apporter certaines rectifications », souligne Bellerive, précisant que sa première mission, aux yeux de la Constitution du 29 mars 1987, consiste à exécuter les lois, par voie de conséquence la loi des finances 2009-2010.
Evidemment, dit-il, après concertation avec le cabinet ministériel, même si beaucoup de ministres faisaient partie du gouvernement de Michèle Duvivier Pierre-Louis, un dialogue pourra être engagé avec les parlementaires sur les changements souhaités.
Mais, il faut faire vite et ne pas attendre la fin de l'exercice fiscal, prévient-il.
Pendant plus de 8 heures d'horloge, ce lundi 9 novembre 2009, beaucoup de sénateurs, qui intervenaient sur la déclaration de politique générale, ont formé le vœu d'une modification de vision dans les actions du gouvernement de la continuité (11 ministres reconduits, 7 nouveaux titulaires).
Paradoxalement, il s'agit de la même équipe, destituée au matin du 30 octobre 2009, mais ayant à sa tête un nouveau capitaine (Bellerive) avec le même entraîneur (le président René Garcia Préval).
Le nouveau premier ministre, qui bénéficie d'un vote favorable du sénat, n'a pas manqué de remercier sa prédécesseure, Michèle Duvivier Pierre-Louis, de lui avoir fait confiance en le confirmant au ministère de la planification dans le gouvernement du 5 septembre 2008.
Dans tous les pays du monde, quand une équipe est accusée de ne pas produire de résultats, l'entraîneur (dans le cas d'Haïti la première ministre destituée Michèle Duvivier Pierre-Louis) est renvoyé, paraphrasent certains sénateurs.
Le sénateur Joseph Lambert, qui avait qualifié l'interpellation du 29 octobre 2009 comme le cas « d'un animal envoyé à l'abattoir… » a voulu s'excuser ce 9 novembre « auprès des femmes d'Haïti et des sénateures » pour de tels propos désobligeants…
Pour sa part, prudent, prônant le dialogue et refusant « toute déclaration de grandes intentions » Bellerive promet d'établir des réunions statutaires entre le chef de gouvernement et les présidents des deux chambres afin de déterminer un plan d'opérations indiquant la localisation, la durée des interventions de chacun des ministères, auprès desquels seront invités des « conseils consultatifs ».
Se proposant de consolider les acquis (sécurité, cadre macroéconomique et autres), la modernité par le progrès (« Haïti doit s'ouvrir au monde »), Bellerive entend « élever la communication gouvernementale au rang d'une véritable pédagogie, afin d'obtenir l'adhésion de la majorité de la population », faire preuve de transparence et rendre des comptes, à travers une exigence de vérité et d'efficacité.
Le renvoi de Michèle Duvivier Pierre-Louis serait-il dû aux enjeux électoraux de 2010 ? Quels engagements peut prendre le gouvernement à venir dans la transparence des prochaines élections ? Au vu de ce qui s'est passé ces dernières années, de mauvaises élections entraînent toujours des problèmes en Haïti, ont signalé plusieurs sénateurs.
« L'organisation des élections est de la responsabilité du conseil électoral provisoire. Le gouvernement, que je vais diriger, s'il obtient un vote de confiance, ne pourra seulement apporter qu'un appui technique, administratif, et faciliter l'acheminement des fonds… », tient à faire valoir Joseph Jean Max Bellerive pour éviter « tout malentendu ».
Après le vote de confiance, obtenu au sénat sur sa déclaration de politique générale, Joseph Jean Max Bellerive a déclaré à la presse être satisfait du caractère « non agressif et ouvert » dans les débats avec les membres de la chambre haute qui ont évoqué beaucoup de « préoccupations pertinentes ».
« Essentiellement, le gouvernement à venir aura à renforcer sa collaboration avec les parlementaires. Mais, ce qui me préoccupe, ce sont les limitations et la précarité des ressources », avoue le premier ministre ratifié. [rc apr 10/11/2009 0 :00]
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