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mercredi 28 janvier 2009

L'exécutif doit revoir sa copie

«L'inadéquation entre les axes prioritaires fixés par le gouvernement et les montants qui leur sont alloués» est l'un des arguments fournis par les membres de la commission Finance de la Chambre basse pour porter l'assemblée à voter en faveur du renvoi de la loi de finances 2008-2009 à l'exécutif. Selon les recommandations de la commission votées par 54 députés, l'exécutif doit apporter certaines modifications dans le document s'il veut être assuré de son vote à la Chambre basse.Outre la maigre ligne budgétaire allouée à certains axes prioritaires, notamment tourisme et environnement, les parlementaires estiment que l'exécutif n'a pas fourni assez de détails sur la provenance des fonds locaux qui doivent alimenter le budget. En plus, la commission relève que les recettes ne sont pas bien ventilées dans le projet de loi de finances 2008-2009 transmis en décembre dernier aux députés « Nous attendons du gouvernement une ventilation détaillée des ressources internes », a dit le président de la commission, le député Jean-Marcel Lumérant. Avant de recommander à l'assemblée de retourner le budget à l'exécutif pour modification, la commission s'est donnée la peine de recueillir les doléances de toutes les instances concernées sur le document. Les parlementaires ont été surpris d'entendre les complaintes de certains ministres sur le budget alors qu'ils devraient participer à son élaboration. « Je n'ai aucun contrôle sur une bonne partie des fonds alloués au secteur agricole, lançait sans ménagement le ministre de l'Agriculture, Joanas Gué. Je suis devant un fait accompli ».

La décision de l'Administration Préval/Pierre-Louis de ne pas percevoir de nouvelles taxes sur les télécommunications a, sans doute, faussé ses prévisions pour l'exercice fiscal 2008-2009. Les parlementaires attendent des explications du gouvernement sur la manière dont il va procéder pour trouver les fonds que devraient générer les nouvelles taxes sur les télécommunications.40%, soit 40 milliards de gourdes sur les 100 milliards, du budget devaient être tirés du Trésor public. Le Premier ministre Michèle D. Pierre-Louis avait récemment émis des doutes sur la capacité de la communauté internationale à respecter son engagement de verser à temps les 60 milliards de gourdes promises au pays pour financer les projets contenus dans le budget. « Pour faire face à toute éventualité, nous allons percevoir de nouvelles taxes sur les télécommunications et les livrets de passeports », faisait remarquer le chef du gouvernement. Devant le mécontentement exprimé par la population, le gouvernement a dû renoncer à l'augmentation des taxes sur les appels téléphoniques.
Jean Pharès Jérôme

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=66672&PubDate=2009-01-27

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