Imminence d’un vote favorable à la politique générale de la première ministre Michèle Duvivier Pierre Louis au Sénat
jeudi 4 septembre 2008,
Radio Kiskeya
Après avoir solennellement ordonné mardi soir l’entrée en fonction des ministres du nouveau gouvernement de Mme Michèle Duvivier Pierre Louis sans que celle-ci se soit préalablement présentée par-devant le Sénat, le chef de l’Etat, René Préval, est revenu sur cette décision moins de 24 heures après, dans un communiqué laconique publié mercredi par le secrétariat de la présidence.
La raison avancée pour le retrait de la décision est le sens du compromis dont voudrait faire preuve le chef de l’Etat en acceptant que le nouveau Cabinet ministériel soit installé après le vote de la déclaration de politique générale du nouveau premier ministre par le Sénat où un séance à ce sujet est prévue ce jeudi.
René Préval avait justifié sa démarche par la nécessité d’apporter une assistance urgente aux populations durement frappées par la tempête tropicale Hanna. Des parlementaires et des dirigeants politiques avaient immédiatement qualifié une telle initiative de violation flagrante de la Constitution, la plaçant dans le cadre du projet avoué de M. Préval de mettre au rancart une charte fondamentale qu’il dit être la source de l’instabilité chronique sévissant en Haïti.
Un véritable bras de fer s’était engagé entre le président René Préval et 9 sénateurs sur les 18 que compte actuellement la Chambre haute, autour de la nomination par arrêté présidentiel, contresigné par Mme Pierre Louis, des membres du nouveau gouvernement. De l’avis des sénateurs concernés, une telle formalité devrait intervenir seulement après le vote favorable par les deux Chambres du parlement de l’énoncé de politique générale de Mme Pierre Louis. Or, pour l’instant, celle-ci n’a pu bénéficier que du feu vert de la Chambre basse.
Le retrait de la décision du chef de l’Etat d’installer le nouveau gouvernement fait suite à une rencontre au Palais national entre le chef de l’Etat et les sénateurs qui avaient réclamé le retrait pur et simple de l’arrêté. N’ayant pas souscrit à une telle exigence, la présidence a plutôt simplement accepté de différer l’entrée en fonction des nouveaux ministres.
Absent à la rencontre, le sénateur de l’Artibonite,Youri Latortue, un des principaux contestataires de la démarche présidentielle, a exprimé des réserves sur la valeur du communiqué publié par le Palais national, estimant que, selon les normes, seul un arrêté remplace un arrêté.
Se trouvant dans le département qu’il représente durement frappé par la tempête tropicale Hanna, le parlementaire a exprimé des doutes sur la possibilité qu’il puisse regagner Port-au-Prince rapidement pour prendre part à la séance prévue pour ce jeudi. Or, compte tenu de la faiblesse de l’effectif au Sénat (18 sénateurs sur les 30 que devait compter l’institution si les élections pour le renouvellement de son tiers s’étaient tenues dans le délai légal), le vote de chaque sénateur compte au plus haut point, Mme Pierre Louis ayant besoin de 16 votes favorables à sa déclaration de politique générale.[jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5249
HRV commente : l’improvisation est l’expression d’un manque de vision et de prévoyance. Aujourd’hui, la population haïtienne paie encore une fois les conséquences de ses mauvais choix. On nous dira souvent qu’il n’y avait pas d’autres alternatives. L’alternative aurait pu être la non-réalisation d’élection tout simplement. Là encore vous me direz que le gouvernement provisoire n’avait pas mieux fait non plus. Et je vous le concèderai.
Monsieur René Preval a enjambé sa monture sans avoir appris à monter correctement à cheval et surtout sans savoir exactement ou il devait conduire et emmener sa monture.
On aurait tendance à dire que le drame national pourrait être utilisé comme soupape de sécurité pour désamorcer le ras le bol de la population.
Du côté officiel, il a failli être utilisé comme marche pied pour passer outre les obstacles que représentent aujourd’hui les 18 sénateurs de la République qui détiennent aujourd’hui la clé de l’avenir politique immédiat de la nation haïtienne.
Il est évident que dans la conjoncture actuelle et surtout devant le drame de ce pays soumis au courroux de la nature qui semble vouloir affirmer sa toute puissance et son essence, les sénateurs avaient une occasion en or pour démontrer pour une fois et pour la première fois leur attachement au peuple et surtout leur compassion dans un moment aussi douloureux pour toute ka nation haïtienne.
Les sénateurs, dans un acte empreint de magnanimité et de dépassement de soi pourrait brandir une feuille de laurier non pas en signe de reddition mais dans le but de tendre la main pour joindre les coudes et retrousser ses manches et aller tous secteurs confondus au secours de la population.
Malheureusement, très mal conseillé, le pouvoir exécutif a voulu se tailler la part du lion dans une situation plus que confuse. Profiter de l’urgence de la situation pour accentuer l’installation du gouvernement avant le passage devant le sénat, un acte anticonstitutionnel, est une décision fourbe et indigne d’un chef d’état.
HRV salue le retrait de la décision du chef de l’état et ceci même quand on pense que le Président doit toujours poser des actes et des décisions dénotant une certaine fermeté acquise par la maîtrise de rouages de l’état.
Maintenant il revient au pouvoir législatif de faire lui aussi un geste en faveur de la population à un moment ou on appelle à la solidarité de tous les citoyens haïtiens.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 4 septembre 2008
Le président René Préval renonce "momentanément" à faire installer le nouveau gouvernement sans l’aval du Sénat
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