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mardi 19 août 2008

Les Haïtiens n'en peuvent plus

Il ne fait aucun doute que les Haïtiens sont fatigués avec les interminables négociations du Premier ministre ratifié avec les parlementaires, ce qui appelle manifestement une explication !
Depuis le vote de censure infligé au Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, en avril 2008, le parlement intrigue le pays tout entier.

D'abord dans le désignation du choix du Premier ministre, ensuite dans la formation du gouvernement Préval/Alexis freiné par des désaccords d'ordre politique, qu'il est tentant de penser que l'assemblée générale est déchirée par un litige, entre sénateurs, entre députés et sénateurs. « Les Haïtiens n'en peuvent plus, se lamente Joël, un riverain de la commune de Delmas, il faut que les parlementaires mettent de côté leurs ambitions et libèrent le pays », les exhortant à cesser de faire passer leurs propres intérêts avant ceux du pays.
Certains pensent que ce qui se joue, à plusieurs reprises, sur la scène politique haïtienne, le décor et tout le reste, n'a aucun rapport avec les discours des parlementaires. Conséquence, une histoire pleine de surprises qui a pour cadre un espace porteur de crises. Une telle situation peut être comparée à un théâtre où le décor et l'action n'ont rien à voir.
Ce qui porte un étudiant de la faculté d'Ethnologie à opiner de la sorte : « Ils disent vouloir défendre la cause haïtienne, tout cela n'est qu'un gros mensonge. Ils sont plutôt en train de défendre leur ministère, et cette question, par ailleurs, semble n'être pas encore résolue. Et le pays est en train de souffrir, en attendant que leurs ambitions personnelles soient satisfaites.»
Cette lecture des événements est tout simplement lamentable. Elle traduit une totale ignorance de certains parlementaires sur ce qui se passe dans le pays, la montée quotidienne des prix des produits de première nécessité, l'augmentation des cas d'enlèvement, le black-out, sans oublier la rentrée des classes dans moins de 15 jours. « Rien ne fonctionne et tout le pays s'installe dans un chaos généralisé. Messieurs les parlementaires, donnez une chance au pays », déplore un ouvrier qui vient de perdre son travail dans une industrie de fabrication de sac.
Pour d'autres, comme Jean Clermont Cherenfant, un professeur à l'université, qui critique les partis politiques, «la raison est que fondamentalement les partis politiques ne possèdent plus de ligne politique, plus de lecture claire d'une politique économique, alors, ils se tardent pour masquer leurs incapacités ». Selon lui, le processus de négociations avec le Premier ministre ratifié semble avoir trop duré.
Angie Marie Beeline

Josephjbeeline@gmail.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=61230&PubDate=2008-08-19

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