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dimanche 20 avril 2008

Le secrétaire d’Etat français à la coopération attendu en Haïti lundi

Alain Joyandet s’entretiendra de la grave crise alimentaire actuelle avec les autorités du pays et les représentants de la communauté internationale
samedi 19 avril 2008,
Radio Kiskeya
Le secrétaire d’Etat français à la coopération et à la francophonie, Alain Joyandet, arrive lundi à Port-au-Prince pour une visite de 48 heures qui portera essentiellement sur la crise alimentaire à l’origine de violentes protestations sociales en Haïti, selon un communiqué de l’ambassade de France cité par l’AFP .
"Cette visite intervient après l’annonce par le président Nicolas Sarkozy du doublement de l’aide alimentaire française en 2008", indique le communiqué.
Durant son séjour, M. Joyandet aura des entretiens avec les autorités haïtiennes dont le Président René Préval et le Premier ministre démissionnaire Jacques-Edouard Alexis. Ce dernier a été évincé, il y a une semaine, par le Sénat en raison de l’incapacité de son gouvernement à juguler la crise.
Des rencontres avec des responsables locaux du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) sont également prévues.
Différents partenaires bilatéraux et multilatéraux d’Haïti, dont la France, se sont mobilisés au lendemain des événements en vue de fournir une assistance humanitaire d’urgence aux populations les plus pauvres du pays. Paris a débloqué une aide de 900.000 euros (un peu plus d’un million de dollars).
Pour sa part, la Banque Mondiale a annoncé une enveloppe de 10 millions de dollars.
Des opérations de distribution de nourriture supervisées dans la plupart des cas par des casques bleus ont commencé dans certains quartiers populaires comme Cité Soleil (banlieue nord de Port-au-Prince).
Des manifestations colossales accompagnées de graves violences avaient fait, il y a quelques jours, cinq morts par balle, plus de 200 blessés et causé de lourdes pertes matérielles et économiques. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4946
Notre commentaire :
Il est sensé de noter que depuis l’arrivée au pouvoir de René Preval, qui, pour les naïfs signe un retour à la démocratie en Haïti – Un retour vers la démocratie pour le politiquement correct- Haïti est devenue un endroit prisé par les missions étrangères et diplomatiques. Cette semaine risque de bouchons avec la présence du chancelier espagnol et le secrétaire d’état à la coopération et a la francophonie !
On ne saurait s’en plaindre car au moins on est plus cloué au pilotis de l’indifférence car nous sommes définitivement désenclavés. Nous sommes devenus célèbres. Qui dans le monde d’aujourd’hui n’a pas entendu parler de Cité Soleil ? Qui n’a pas été choqué par des scènes abominables de gens préparant dans des conditions nauséeuses de manque d’hygiène des galettes de boue qui sont commercialisées et consommées contre la faim ?. Aujourd‘hui nous sommes aussi des acteurs de premier rang des émeutes de la faim. Nous avons donc pris des gallons.
Ce que les gens ne savent toujours pas c’est que d’une certaine manière les raison de se lancer dans des rues pour exiger de quoi manger ont toujours existées. Quand on parle de pauvreté dans le langage haïtien comme dans tous les pays pauvres, il ne s’agit pas d’enfants qui ne vont pas au ski en hiver ou qui ne vont pas en vacances à la Guadeloupe en été.
Nous nous référons à des gens qui se lèvent le matin qui ne savent pas ce qu’ils vont manger aujourd’hui, demain et les jours à venir. Les responsables de ces familles se lèvent le matin. Ils partent chercher la vie. Sans destination fixe. Sans un endroit particulier ou il serait susceptible de trouver du travail. Ils partent errer dans la nature. Le salut vient quelques fois de la rencontre avec un pasteur d’église ou un homme politique qui lui donne juste pour ce jour de quoi tromper la faim. Souvent un emprunt pour faire un commerce de n’importe quoi et voilà les rues remplies de ces marchands d’inutilités de la conjoncture.
Ce qui a vraiment changé aujourd’hui c’est l’absence de régime et de forces répressifs pour rendre impensables la réalisation de manifestations populaires.
Ceux qui veulent nous aider devraient en tenir compte car la gestion de l’urgence ne résout jamais les problèmes de base. Il faut des actions profondes capables de modifier les structures enracinées dans les mentalités et les façons de gouvernes qui sont des obstacles insurmontables, des murs infranchissables. Il faut du cran pour introduire la main dans la plaie… cette plaie béante et immonde, loin de laquelle on détourne le regard pour ne pas sentir la nausée et la pestilence des émanations…

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