Les conflits entre les autorités doivent faire place à une "coopération visible", affirme Ban Ki-moon dans son dernier rapport sur Haïti qui recommande également des réponses immédiates aux graves problèmes économiques de la population
mercredi 2 avril 2008,
Radio Kiskeya
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé mercredi devant le Conseil de sécurité que des progrès substantiels ont été réalisés en Haïti, mais a déploré l’impact des conflits de pouvoir sur la qualité de la gouvernance, selon son dernier rapport sur la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH).
"Des progrès remarquables ont été accomplis, mais des différends entre les branches du gouvernement ont failli compromettre le niveau de collaboration indispensable à une bonne gouvernance", a indiqué M. Ban dans ce rapport rendu public à New York qui couvre la période allant du mois de septembre 2007 au début de l’année 2008.
Le patron de l’ONU a qualifié de "fragile" la coopération avec les autorités haïtiennes, en faisant référence à l’interpellation à laquelle avait survécu le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis à la Chambre des Députés, le 28 février dernier.
Il recommande une coopération "visible" entre les institutions nationales et l’adoption de mesures économiques destinées à permettre une amélioration à court terme de la situation.
Le Secrétaire général des Nations Unies a aussi appelé à une coopération accrue entre le pouvoirs exécutif et judiciaire. "Toute perception de divergences entre ces institutions ne manquera pas de les affaiblir l’une et l’autre", a-t-il averti.
Le rapport de Ban Ki-moon souligne que les perspectives de réforme de l’Etat se sont éloignées à cause des tensions ayant caractérisé les "relations entre les différents acteurs politiques et les services gouvernementaux". Renforcée par l’insécurité, cette situation a quelque peu affaibli le niveau de confiance de l’opinion publique dans l’Etat.
Sur un autre plan, le numéro un de l’ONU fait remarquer que les risques de régression sont toujours présents en dépit de l’embellie que connaissent les indicateurs économiques. En ce sens, la faible capacité institutionnelle du pays nuit "au respect de l’Etat de droit et à la prestation des services publics de base". Des facteurs qui contribuent à rendre l’environnement défavorable aux investissements, selon Ban qui dit craindre un retour à l’instabilité.
"Face à ces difficultés, l’adoption de mesures économiques palliatives sur le court terme pourrait faire une très forte différence", a-t-il fait valoir en rappelant que la flambée des prix de nombreux produits et denrées de première nécessité vient accentuer les "souffrances de la grande majorité des haïtiens".
Au niveau sécuritaire, Ban Ki-moon juge "cruciale" la contribution des composantes militaire et policière de la MINUSTAH à la stabilisation d’Haïti et estime que la participation soutenue de la communauté internationale demeure "indispensable".
Dans un contexte marqué par la recrudescence des enlèvements depuis le mois de décembre dernier, la MINUSTAH a procédé à un ajustement de son profil et de ses opérations, en coopération avec les autorités haïtiennes, conclut le Secrétaire général de l’ONU.
Depuis plusieurs jours, les casques bleus sont en effet directement impliqués dans des tâches de sécurité publique qui relevaient jusqu’ici de la compétence exclusive de la Police Nationale. Ils participent notamment à des fouilles de véhicules dont ils ne partagent pas les référents culturels des occupants.
Depuis l’été 2004, la force onusienne est déployée en Haïti. A dominante latinoaméricaine, elle compte aujourd’hui environ 9.000 militaires et policiers internationaux. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4890
Commentaires :
Si on veut bien comprendre le contenu du rapport de l’ONU, le vrai responsable d’Haïti le message est on ne peut plus clair : Après les forces armées d’Haïti, aujourd’hui, l’ennemi public d’Haïti est bien la démocratie préfabriquée que les amis d’Haïti on pondu pour nous aider.
Cette démocratie devrait subir le même sort et le même traitement que les Forces Armées d’Haïti si les étrangers considéraient comme un vrai problème le disfonctionnement de nos institutions.
Ils ont leur plan, leur projets et leur programme qui ne tient compte ni du pays ni de ces habitants. « La preuve en est bien grande » comme dirait ma mère. Les bâilleurs de fonds continuent à se congratuler des merveilleuses performances du binôme Préval/Alexis tandis que les haïtiens semblent monter le ciel à reculons…
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 3 avril 2008
Des progrès notables réalisés en Haïti, mais les risques d’instabilité persistent, selon le Secrétaire général de l’ONU
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