La disparition prématurée d’une des plus grandes gloires du football haïtien a relégué heureusement au second plan une décision d’une importance capitale pour le monde des fans du ballon rond.
Le décès de notre Timanno Emmanuel Sanon a plongé la société haïtienne dans un moment improbable mêlant tristesse et nostalgie. Malgré la divulgation des informations faisant état de sa santé précaire dûe à un cancer du pancréas, on a eu l’impression qu’on le croyait immortel. Manno sanon est de fait immortel. Immortel comme tous ceux-là qui ont contribué à forger une âme nationale à ce pays.
L’autre nouvelle prête à être divulguée devrait être en effet l’annonce par les instances de la Fédération Haïtienne de Football de la nomination de l’ex-footballeur professionnel ayant défendu les couleurs du Lens et de Monaco, Monsieur Wagneau Eloi.
Sans vouloir nous immiscer dans des domaines qui ne sont pas de notre compétence nous croyons avoir le droit d’émettre des opinions surtout quand comme fan de foot, soucieux et désireux de revoir le football haïtien se réorganiser derrière des objectifs accessibles, nous observons que des décisions importantes sont adoptées sans tenir compte de la logique élémentaire de mise dans tout exercice de ce genre.
Le monde du football européen a du retenir des aspects sans doute positifs de la carrière de Monsieur Wagneau Eloi cependant on aurait du mal à la qualifier de brillante ou exceptionnelle. On se rappelle encore comment il avait refusé de porter les couleurs nationales dans l’attente d’un appel de l’entraîneur français de l’époque, appel qui n’est jamais venu.
On sait très peu sur son palmarès avec la sélection nationale d’Haïti.
Ces arguments ne sauraient faire bouger la balance ni dans un sens ni dans l’autre en ce qui concerne ses capacités à bien mener une mission d’entraîneur de sélection nationale. Cependant on peut évoquer de sérieux bémol sur sa prédisposition à une telle fonction. Avait-il orienté sa reconversion vers un éventuel poste de sélectionneur ?
Se croit-il capable de diriger une sélection par le simple fait d’avoir évolué en première division en France ?
Est-il conscient du terrain miné que représente le monde du football haïtien ?
Il suffit en effet de s’approcher comme observateur ou voyeuriste indiscret pour ce rendre compte que le football haïtien et une copie conforme de la situation globale du pays. Dans une sorte de « melting pot » insalubre se mélangent incapacité, incompétence, envie, jalousie, ego surdimensionné. Le produit de la fonte de ces ingrédients dans le creuset haïtien est un breuvage immonde, nauséabond qui éloigne ceux qui pourraient faire preuve de la vision indispensable pour la réussite du football haïtien en 2008.
Les instances du football semblent évoluer pieds et mains liés à des intérêts divergents qui voient tout sauf l’intérêt intrinsèque du football pour le football et ses acteurs principaux. On perd son nord quand on écoute sur les ondes des interventions de certains individus proches de ce secteur ou ils expriment des idées qui font comprendre que le football haïtien est atteint d’une maladie proche de la peste. Des critiques pour critiquer, des critiques dures et acerbes vous invitent à quitter les lieux et à s’éloigner de ses airs pour éviter ces émanations plus que contagieuses.
Dans ce contexte, la présence d’un entraîneur mi-haïtien, mi-étranger représente ne très mauvaise limonade présageant la chronique d’un échec annoncé.
D’après les informations qi circulaient autour de la nomination de Monsieur Wagneau Eloi comme sélectionneur national, il était question d’un projet de 32 pages affichant clairement les exigences de la nouvelle équipe dont l’objectif avoué serait d’acheminer le football haïtien de l’amateurisme désarticulé vers le professionnalisme. Incohérence et incongrues !
Comment se situe Monsieur Wagneau Eloi par rapport à cette nécessité d’aller vers le professionnalisme ? Un footballeur professionnel reçoit par osmose les aptitudes d’un entraineur professionnel par magie ou dispositions tacites ou innées? Un entraineur amateur peut-il aider à la professionnalisation du football ?
Il faut reconnaître qu’aujourd’hui, la situation socio-économique du pays ne lui permet pas les moyens que réclament le secteur football même si on est unanime à accepter la potentialité des retombées financières liées à l’exportation de nos talents.
Nos adversaires de la zone de la CONCACAF mettent les moyens pour nous devancer dans un domaine ou le talent ne suffit plus. Ils font appel à des entraineurs d’expérience ; ils disputent des matchs avec les meilleures sélections du monde. Les budgets alloués pour la préparation des éliminatoires de la coupe du monde dépassent largement ce que nous nous mettons à la disposition de secteur comme l’éducation et la santé chez nous.
Ils exportent des joueurs qui évoluent dans les grands championnats européens et dans des grands clubs européens.
En imaginant le pli des exigences de l’entraineur nous pouvons déjà dire que Haïti ne pourra pas les honorer…
Tout ceci c’est pour dire que sauf un grand miracle nous ne pouvons pas disputer une place qualificative pour la coupe du monde 2010. Le fameux « Back to Africa » reste un rêve de gosse, un vœu pieux que la réalité du monde du football d’aujourd’hui nous choquera comme une gifle pour nous réveiller de notre torpeur. On ne prépare pas une équipe pour une coupe du monde en ramassant deux ou trois conneries aux Etats-Unis pour les expédier ensuite en Haïti. On ne peut pas prétendre surpasser le Guatemala quand les guatémaltèques jouent en amical contre l’argentine et nous contre Cuba ou la Martinique. Nous ne pouvons pas surpasser le Honduras quand leur avant centre joue comme titulaire avec l’inter de Milan en Italie.
Nous devons commencer par nous organiser là ou les demandes en ressources sont moins exigeantes. Les catégories inférieures…Pour Africa 2010 continuons à rêver.
La disqualification de la sélection nationale pour la coupe du monde de 2010 fera probablement tomber les têtes. Et comme on dit chez nous Wagneau Eloi et son staff arrive avec le fouet et les « froques » rabaissées pour se faire mettre.
Mais que diable va-t-l faire dans cette galère !
Nous ne serons pas fâché ni déçu cependant si cette équipe à la tête de la sélection pouvait insuffler un je ne sais quoi qui permettrait de redorer le blason du football haïtien. Cependant nous n’avons plus l’âge de faire preuve ni de naïveté ni d’ingénuité.
Il est beau de rêver mais la réalité nous pousse à croire que le pari Wagneau Eloi reste un pari risqué pour lui, pour les instances de la fédération haïtienne de football et pour le football haïtien.
Lundi 25/02/08
DL
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 25 février 2008
Haïti Football...Wagneau Eloi…Un pari risqué…
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