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lundi 7 janvier 2008

La Starmania haïtienne bientôt au Canada

Starmania, un classique du théâtre musical francophone, fut adaptée et mise en scène par Haïti en Scène. Mais avant tout, essayons de camper cette compagnie. Elle est formée de quatre membres principaux. Véritables piliers, ils occupent chacun un secteur particulier:
• Jacquemine Léon responsable des relations publiques. Mes nombreuses activités ne m'ont pas permis de l'interviewer, mais je le ferais dès que possible.

• Stevenson Théodore, le fameux maitre de chant. Il a la tâche de montrer aux néophytes comment domestiquer leur voix.
• Jean René Delsoin, chorégraphe, il prépare le substrat brut qu'il reçoit, il l'affine et cela nous donne les danseurs qui nous ont tant charmés par leur grâce.
• Bertrand Labarre, le dernier mais pas le moindre, qui assure la mise en scène de toutes les créations.

Une jeune chanteuse donne à apprécier la suavité de sa voix

Cette compagnie recrute des jeunes plus ou moins professionnels et les propulse sur la scène grâce à des spectacles qu'elle organise elle-même. Mais pour donner un spectacle de qualité, Haïti en Scène va former gratuitement ces jeunes qui en deviennent, en quelque sorte, les boursiers. Ils suivent le cursus jusqu'au spectacle lui-même. Conscient de leur précarité pécuniaire (ce qui est le propre en fait de tout jeune artiste), la compagnie va jusqu'à leur rembourser les frais de déplacement. Et quand on voit les résultats, ils ont dépassé les espérances. Ces jeunes qui, pour la plupart, ont peu d'expérience peuvent maintenant jouer dans la cour des grands. Car bien souvent le tremplin qu'est Haïti en Scène permet à ces jeunes de trouver des contrats plus ou moins intéressants. Starmania a aussi innové en matière de spectacle. En effet, c'est elle seule qui monte des vrais spectacles sous la forme de comédie musicale. La formation qu'elle offre est donc triple : une formation d'acteur, une de danseur et une autre de chanteur. Mais assez parlé dans le vague, venons-en au vif du sujet.

En avril 2006, lors d'une petite représentation au Palais national en l'honneur de la gouverneure du Canada, Michaëlle Jean, Haïti en Scène lui a fait une grande impression. De là est né le projet de faire jouer cette compagnie au Canada. Elle ira performer sous la programmation de la TOHU, une organisation culturelle canadienne spécialisée au départ dans les arts du cirque. Eh oui, vous avez bien lu ! Starmania, la version haïtienne, sera jouée au Canada du 23 mars au 1er avril. Il y aura sept représentations et elles se feront sur la scène circulaire de la TOHU.


Il va sans dire que les retombées médiatiques sont énormes, ne serait-ce que par la présence assurée de nombreuse personnalités, et pas des moindres : la gouverneure du Canada, Luc Plamodon (auteur de l'opéra Rock), Luc Mervil (sur scène dans un petit rôle), etc. Mais le plus important reste et demeure que des Haïtiens, des artistes ont su convaincre des investisseurs étrangers à venir se produire chez eux. Une représentation artistique est toujours un risque, surtout si elle est produite par des étrangers. Malgré tout, l'organisme la TOHU est prête à le prendre. C'est donc un défi à relever. Et qu'en pensent les principaux concernés, c'est-à-dire les artistes ?
Deux chanteurs-comédiens de la compagnie dans une superbe chorégraphie

Curieux, j'ai questionné plusieurs d'entre eux et les réponses sont révélatrices. Pour Wilène Guérismé qui joue le rôle de Cristal : « Partir avec Starmania, c'est déjà un défi mais c'est aussi le temps de montrer toutes les belles choses qu'Haïti peut produire malgré le peu d'encadrement que nous avons. D'autant que dans une comédie musicale nous sommes acteurs et chanteurs ».Pour Nadège Dugraville : « STARMANIA c'était des talents qui n'étaient pas connus, des amateurs pour la plupart et qui ont beaucoup travaillé pour donner ce résultat. Nous serons ainsi à la hauteur pour représenter fièrement notre pays ».
Mais au fait, Haïti en Scène dispose-t-elle du budget nécessaire pour s'assurer du transport et du logement de vingt-huit personnes pendant dix jours. La réponse vient du metteur en scène Bertrand Labarre : « Il y a une partie du financement qui est canadien, la billetterie du spectacle fournira aussi sa part. Au fait le budget est bouclé à 70% et il nous faut désormais des partenaires institutionnels et privés pour soutenir la démarche. C'est un truc unique et une occasion exceptionnelle et il ne faudra pas la rater.Je le pense aussi et si vous avez aimé les productions d'Haïti en Scène, si vous voulez oeuvrer dans la promotion d'Haïti, et bien on vous attend !

Philippe DESMANGLES

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