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vendredi 7 septembre 2007

HAÏTI/SÉCURITÉ / La Minustah ou les FADH ?

Par Ladenson Fleurival
ladenson@lematinhaiti.com

« La création d’une nouvelle force armée en Haïti n’est pas une condition pour le départ de la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) », a déclaré hier mardi le chef du gouvernement, Jacques Édouard Alexis, en présence des ministres et vice-ministres de Défense de neuf pays latino-américains pourvoyeurs de troupes à la mission de paix, en visite depuis déjà 24 heures dans le pays.
« Le président Préval et moi, nous n’avons jamais posé la condition de départ des casques bleus à la création de cette nouvelle force publique », a renchéri le chef de la Primature.
Le chef de la Villa d’Accueil a tenu ces propos au Palais national dans le cadre d’une conférence de presse avec les représentants des pays latino-américains, en vue de statuer sur les nouvelles orientations du mandat de la Minustah qui sera renouvelé le 14 octobre prochain.
Le discours du Premier ministre paraît contradictoire, en ce sens qu'auparavant il se montrait favorable à l’idée de la création d’une force armée, telle que prévue dans la Constitution de 1987 en son article 263.
« Nous travaillons en vue de préparer le retrait de la Minustah par la création de la nouvelle force. […] Haïti doit être en mesure d’assurer sa propre sécurité et contribuer à la sécurité de la région. Nous pouvons envisager l’avenir avec optimisme », a soutenu en substance le chef du gouvernement au début de son intervention.
Récemment, l’administration Préval/Alexis avait formé une Commission nationale chargée de déterminer la nature de la nouvelle force publique. Cette commission, composée de membres de la société civile, des anciennes Forces armées d’Haïti (FADH) et du secteur universitaire, a été créée par le président de la République le 31 août dernier. Avant la tenue de la conférence de presse, le président de la République, René Préval, et le Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN), dont Jacques Édouard Alexis est le président, se sont entretenus avec le Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) et la Délégation des pays latino-américains. Les discussions se sont déroulées autour de la situation sécuritaire dans le pays, des tâches attribuées à la Minustah, et de la perspective de collaboration dans le nouveau mandat. Elles ont permis de mettre l’emphase sur le contrôle de la frontière, la lutte contre la contrebande, le combat contre le trafic illicite de la drogue, la lutte contre la corruption au sein de l’Administration publique, la possibilité de coopération bilatérale.

Durant les huit derniers mois, estime Jacques Édouard Alexis, « la condition sécuritaire s’est améliorée, mais la situation demeure encore fragile. Il y a nécessité de poursuivre avec les efforts déjà consentis, notamment dans le domaine
de la sécurité, de la professionnalisation de la Police ». M. Alexis en a profité pour renouveler aux représentants du Brésil, de l’Argentine, du Pérou, de la Bolivie, du Paraguay, de l’Équateur, du Chili, de l’Uruguay et du Guatemala la demande du président haïtien de reconduction des casques bleus dans le pays, et que ces derniers s’investissent davantage dans des projets de développement.
Rappelons que s’adressant au Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, au cours de sa visite en Haïti, le 1er août dernier, le président Préval avait sollicité le renouvellement du mandat de la mission onusienne.
La délégation latino-américaine donne l’assurance que le nouveau mandat qui sera assigné à la Minustah prendra en compte les propositions du gouvernement haïtien. Prenant la parole en la circonstance, le ministre de la Défense du Chili, Jose Goni Carrasco, avance : « Nos gouvernements se sont unis dans la nécessité de développer des programmes et politiques de développement économique et social en Haïti. Nous travaillons à atteindre les objectifs fixés dans le mandat ».
Les ministres et vice-ministres de Défense latino-américains ont pris, entre autres, l’engagement de revoir le mandat de la Minustah, de renforcer la coopération, d’appuyer les efforts de lutte contre la corruption, de contribuer au contrôle des espaces aérien et maritime d’Haïti.
Les principales préoccupations d’Alexis
Le Premier ministre Jacques Édouard Alexis prévient que la sécurité ne marche pas sans la justice. Selon lui, la réforme de la Justice va marcher de paire avec la réforme de la Police. Il fait de la lutte contre : l’impunité, la corruption, le trafic des stupéfiants, la contrebande […] les principaux objectifs à atteindre par son gouvernement durant la deuxième année d’installation du cabinet.
Autres que les membres de la délégation des États latino-américains, le Secrétaire général de l’Organisation des États américains s’est aussi entretenu avec le Président de la République et le CSPN.
Au Palais national, le Premier ministre était entouré du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me René Magloire, du ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales, Paul Antoine Bien-Aimé, le sénateur Youri Latortue, du Directeur en chef de la Police nationale, Mario Andrésol.

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