1.535.603 dollars, paiement du mois de mai 2006, se volatilisaient lors d'un virement de la BRH à l'ambassade d'Haïti à Washington via une mystérieuse institution financière. Ce n'est qu'un des tours de passe-passe de magiciens aujourd'hui sous la loupe d'une commission sénatoriale.
Le sénateur Evalière Beauplan, président de la commission des Affaires étrangères du grand Corps, a révélé, vendredi matin, sur les ondes de Vision 2000, les grandes lignes d'un rapport d'enquête accablant sur la gestion de la Chancellerie haïtienne durant les deux années de l'administration Alexandre/Latortue entre 2004 et 2006.
Le parlementaire s'est en effet largement étendu sur la somme de 1.535.603 dollars destinée au payroll du mois de mai 2006 de la mission diplomatique et consulaire haïtienne qui se serait évaporée dans la nature au cours du virement de la BRH à une institution financière mystérieuse, inconnue, à Washington.
La BRH confirme avoir effectué le virement sans fournir les documents justifiant que le montant a été reçu par le destinataire, l'ambassadeur d'Haïti à Washington, M.Raymond Joseph, a-t-il confié.
L'ambassadeur Raymond Joseph, qui dit suivre les consignes de son ministère de tutelle dans la divulgation ou non de ces informations, a toutefois confirmé n'avoir pas reçu cette somme, a souligné Evalière Beauplan.
S'agissant des 6 millions de gourdes destinées aux étudiants haïtiens à Cuba, il a déclaré qu'une bonne partie de cette somme a été détournée de son affectation pour être utilisée au paiement des employés du ministère des Affaires étrangères et dans la liquidation de certaines dettes contractées pour des travaux spécifiques.
Des transactions vues et approuvées par le chancelier d'alors, Hérard Abraham, a glissé le législateur.
Le sénateur Beauplan a aussi évoqué le dossier des travaux de restauration de l'ambassade d'Haïti à Santo Domingo et celui de l'acquisition d'une maison pour loger un consulat non encore fonctionnel à Santiago.
Le représentant du Nord-Ouest a cité le rapport de supervision de l'ambassadeur en poste à Santo Domingo, le Dr Fritz Cinéas, indiquant que sur le montant global de 551.000 dollars américains, les travaux réalisés sont évalués à seulement 70.000 dollars.
Ne voulant pas rentrer dans les détails, Evalière Beauplan a, par ailleurs, parlé de l'acquisition au prix de 400.000 dollars américains d'une maison à Santiago, la deuxième ville de la République dominicaine, pour loger un consulat qui ne fonctionne pas et où 5 personnes, avec des émoluments mensuels de 15 mille dollars américains, ont été nommées.
Cependant, le sénateur Evalière Beauplan, avec la langue de bois propre aux diplomates, a insinué que l'Etat a acheté cette propriété ayant appartenu à un ancien secrétaire d'Etat haïtien aux Finances à un prix exorbitant.
Alors que le sénateur Beauplan faisait ces révélations, une délégation composée des patrons de l'UCREF et de l'ULCC, Jean Yves Noël et Amos Durosier, était attendue à Santo Domingo afin d'enquêter sur la gestion de cette ambassade durant les exercices 2004/2006 du gouvernement provisoire, les travaux de réhabilitation de l'ambassade et l'achat d'un immeuble à Santiago qui devait loger un consulat, a confié au journal, vendredi matin, l'ambassadeur Fritz Cinéas.
« C'est étonnant d'acheter un immeuble à Santiago alors que les consulats de Dajabon et de Barahona sont dans le loyer », a déclaré M. Cinéas.
« Un consulat qui n'existe même pas alors qu'il n'y a pas de résidence pour loger l'ambassadeur », a-t-il poursuivi.
Au cours de l'entretien, il a tenu à souligner que les dispositions pour effectuer les travaux de réhabilitation de l'ambassade ont été prises bien avant son arrivée le 2 janvier 2006.
« Au début de notre mission, nous avons fait rapport à l'administration intérimaire et au président René Préval sur ces travaux », a-t-il précisé, vraisemblablement inconfortable lorsqu'on fait référence à sa personne en évoquant le scandale à l'ambassade d'Haïti à Sasnto Domingo.
Le rapport de la commission des Affaires étrangères du Sénat intervient alors que le procès de Harold Bruno et consorts, administrateur de la chancellerie, n'a toujours pas connu de dénouement au niveau de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif. Une institution importante dans la lutte contre la corruption. Un phénomène que le président René Préval a juré de combattre.
robersonalphonse@yahoo.fr
Et le dossier de la corruption dans l’administration de notre chancellerie de revenir sur le tapis. Comme au début du gouvernement de Preval. Les mêmes noms, les mêmes sommes, les mêmes accusations. Des consulats dotés d’un nombre d’employés non justifié par l’ampleur des services rendus…
Jusqu’à présent l’administration Preval/Alexis a laissé en place la configuration montée par le gouvernement provisoire avec y compris les fonctionnaires trempés dans l’affaire de al représentation suisse avec acteur principal le fils de l’ancien président provisoire. (Affaire Gerard Bissainthe- Alexandre !). Des rumeurs font croire que cet état de chose aurait été négocié par la communauté internationale lors de la résolution du conflit électoral !
Y aura-t-il une suite cette fois-ci ?
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