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mercredi 25 avril 2007

Deux bonnes nouvelles: La Mairie de Port-au-Prince en action: les rues de Lalue et Le champs de Mars vidés de ses marchands!

Lalue vidé de ses marchands
!Qu'elles soient provisoires ou pas, les actions du nouveau conseil municipal de Port-au-Prince sont visibles et palpables pour l'instant. Car à Lalue, les trottoirs appartiennent désormais aux piétons, la chaussée aux automobilistes et les marchés aux marchands.
« Enfin, on a débarrassé la rue des marchands », déclare une dame derrière son volant, constatant la désoccupation de l'Avenue John Brown (Lalue) du marché qui obstruait le passage et réduisait la circulation sur une bonne partie de la rue. Depuis le samedi 21 avril, le marché de rue, dont une importante partie se trouvait en face de la ruelle Berne et du Royal Market, a été relogé à quelques mètres dans un espace clôturé. « Nous préférons ce nouvel environnement. Nous étions exposés avant, aux accidents, au soleil et à la bastonnade des agents de l'ordre », se réjouit une marchande. Et pour s'assurer qu'aucun marchand ne puisse s'aventurer sur les trottoirs, près d'une dizaine d'agents de la Brigarde d'intervention rapide de la mairie de Port-au-Prince, portant un maillot bleu, monte la garde dans les parages du nouveau marché. La formule marche. A 100% pour l'instant. Pas un marchand n'a été remarqué sur les trottoirs de l'Avenue John Brown. Notamment dans l'espace où les marchands avaient établi leur base. Les écoliers qui fréquentent cette route ne manquent pas d'exprimer leur satisfaction face à ce changement. « Super ! Regarde comme la rue est propre, on a déplacé les marchands !», s'exclame une écolière ce mardi, causant avec une camarade. Interrogée sur la raison de sa joie, cette écolière avance que la présence des marchands représentait un véritable danger pour les piétons. Les trottoirs et même une partie de la rue étant occupés, les passants étaient contraints de circuler sur le pavé. Ce danger n'était pas moins important pour les marchands eux-mêmes, qui étaient à la merci des automobilistes. Tout le monde est content. Enfin presque. Cependant, les responsables et membres d'un club international de karaté n'apprécient pas ce changement n'ayant pas été prévenus de l'occupation par les marchands de l'espace qu'ils partagent avec eux, selon le témoignage d'un responsable de ce club de Karaté. En plus, samedi, au moment de l'emménagement des marchands, le gardien de ce club aurait été malmené par des agents de la Mairie, parce qu'il avait présenté une certaine résistance à ceux qu'ils considéraient comme des envahisseurs de la propriété dont il a la garde. Selon les informations recueillies auprès des agents de la mairie de Port-au-Prince retrouvés sur place, la propriété appartiendrait à la Banque de l'Union Haïtienne (BUH). Informations confirmées par un responsable du club de Karaté. Les tentatives pour joindre un responsable du Conseil municipal de Port-au-Prince ont été vaines. Mais d'après une source digne de foi, les nouveaux locataires de l'Hôtel de ville de Port-au-Prince envisageraient de construire un marché dans cet espace qu'ils ont proposé aux marchands.

Gaspard Dorélien
gasparddorelien@lenouvelliste.com
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Le "Palais des poulets" délogé.....Ils laissent le Champ de Mars.

Mais cette fois-ci, ce sont eux qui détruisent leurs propres installations, et déplacent leurs mobylettes. Résultat d'une formule de dialogue initiée par le nouveau Conseil municipal de Port-au-Prince. La fumée aromatisant des poulets boucanés ne devrait plus se répandre dans l'aire du Champ de Mars à partir du mardi 24 avril. Déménagement provisoire ou définitif ?

Les marchands de « poulets boucanés », qui environnent la Place des Artistes au Champ de Mars ont commencé à démolir leurs étalages, ce lundi, sur demande du nouveau maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean-Yves Jason. « Nous avons utilisé la voie du dialogue et les marchands ont pris conscience de la nécessité de laisser les espaces qu'ils occupaient de par eux-mêmes. Nous les avons fait comprendre qu'une place destinée aux Héros de la nation ne peut pas être transformée en marché de poulets boucanés », confie Fresnel Louis, du bureau de communication de la Mairie. Selon ce dernier, sous toute réserve, la mairie est en train d'étudier, de concert avec les autres instances concernées, la possibilité de construire des structures plus adéquates pour accueillir certains de ces marchands sur l'ancien emplacement de la Maison du Tourisme, à la rue Capois. Quant aux marchands que nous avons interviewés, ils félicitent le nouveau maire de Port-au-Prince pour la méthode utilisée en priorisant la voie du dialogue dans ce processus de déguerpissement. « Nous sommes conscients du tort que nous causons au Champ de Mars et nous nous déplaçons volontiers, mais le maire nous a aussi promis d'étudier la possibilité de nous proposer un nouvel espace, car ce commerce constitue pour beaucoup d'entre nous le seul gagne-pain pour toute une famille », explique un marchand en train de démonter son étal. Vers 7 heures du matin, des hommes étaient déjà sur les lieux pour la destruction de ces tonnelles qui défiguraient cette place. Cette décision a été prise suite à une réunion tenue le dimanche 22 avril 2007, à l'hôtel le Plaza, entre le maire Jason, des représentants des ministères de l'Environnement et de l'Agriculture, des membres de la commission de réalisation de la traditionnelle foire du 1er mai et plusieurs marchands qui occupaient cet espace.
D'ici au mardi 24 avril, aucun marchand ne pourra plus exercer ses activités de vente dans les parages de la place des Artistes. Tout le matériel y relatif doit être déplacé selon le maire principal. Des porte-faix avec leurs brouettes à l'appui s'attèlent déjà à l'évacuation des matériaux des tentes démolies.« C'est un travail que nous avons entamé par le dialogue» a fait savoir un employé de la mairie de Port-au-Prince. «Les étalagistes, conscients du mauvais visage qu'offre le lieu, ne se sont pas fait prier pour commencer à débarrasser le Champ de Mars de leurs étals et marchandises », a-t-il poursuivi.

Ces restaurants ne respectant aucune norme hygiénique ne manquaient pas d'attirer l'attention de tout passant. Poulets boucanés exposés au soleil et à la poussière, détritus, fumée, préparation douteuse sont parmi les conditions qui devraient faire réfléchir le consommateur avant tout achat.
Des commerçants se sont plaints timidement de cette décision. Après une rencontre qui a eu lieu la semaine écoulée à l'hôtel le Plaza entre les marchands de rue de Port-au-Prince et les nouveaux maires de la commune, ces restaurants installés anarchiquement étaient dans le programme du conseil municipal mais aucune date précise n'a été retenue pour le déguerpissement. « Ce n'est que hier que nous sommes contraints à vider les lieux » a regretté un marchand en train de rassembler son matériel. On avance que cette décision hâtive a été prise en prélude à la traditionnelle foire agro-industrielle qui doit prendre place au Champ de Mars à partir de ce week-end pour finir le 1er mai.

Gaspard Doréliengasparddorelien@lenouvelliste.com

Sherley Dominiquesherleydomonique@yahoo.fr
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Commentaires:
Ces deux nouvelles constituent carrément deux bonnes nouvelles. Depuis quelques temps déjà l’actualité haïtienne se résumait et se définissait dans les limites restreintes de la violence, l’insécurité, et la pauvreté. Rien ne laissait présager la moindre lueur d’espoir en envisageant l’ampleur des défis qu’il incombait aux autorités locales et nationale de lever. Nus avions eu à faire part de notre immense inquiétude devant le tableau sombre et triste qui caractérisait l’état des grandes villes et des communes du pays.
Haïtiens et étrangers ont toujours été frappés par l’occupation des rues et des trottoirs du pays par le commerce informel.
Le gouvernement de Jean Bertrand Aristide avait fermé les yeux sur cet état de fait car il n’était pas en mesure de résoudre les vrais problèmes des masses donc impossible d’évoquer l’équilibre entre les droits et les devoirs. Le laisser-aller était devenu un modus operandi infaillible malgré son effet néfaste sur les structures du pays et de la société.
Penser à déloger les commerçant pour permettre la circulation des voitures et des gens dans les rues a toujours été une urgence. Mais il fallait de vraies couilles aux autorités pour attaquer ce statut quo.
Sans vouloir crier victoire un peu trop tôt, nous voulons applaudir cette mesure des autorités municipales en vidant Lalue et Le champ de mars de cette anarchie commerciale informelle.
Il faut dialoguer et savoir montrer de la volonté, de la poigne et souvent des couilles et des dents pour faire changer ce qui ne peut pas rester dans l’état.

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