Le représentant spécial adjoint de l’ONU en Haïti lance un appel d’urgence en faveur du pays
Sans une assistance substantielle de la communauté internationale capable de changer la vie des haïtiens, le processus démocratique sera menacé, prévient Joël Boutroue
mercredi 28 février 2007,
Radio Kiskeya
Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU pour Haïti, Joël Boutroue, a lancé mercredi à New York un appel urgent à la communauté internationale en vue d’une importante et rapide injection de fonds en Haïti destinée à concrétiser les bienfaits de la paix dans la vie quotidienne de la population.
« Nous devons être plus proactifs et je dirais même plus agressifs », a-t-il fait savoir lors d’une conférence de presse au siège des Nations Unies où il a affirmé que le régime du Président René Préval attendait désespérément l’aide de la communauté internationale pour "assurer la survie de la démocratie". Il a insisté sur le fait qu’ « Haïti se trouve aujourd’hui à un carrefour de son histoire ».
« Les actions de pacification sont utiles mais, si on ne montre pas les dividendes de la paix à la population, elle peut vite perdre confiance dans son gouvernement comme dans la communauté internationale », a averti le diplomate français en poste depuis trois mois à Port-au-Prince.
« Il faut montrer les différences qui existent entre la période où les gangs avaient le pouvoir et la période actuelle », a martelé M. Boutroue dont les propos ont été rapportés par le centre de nouvelles de l’ONU. Il a appelé à mobiliser immédiatement des fonds pour la réalisation de programmes de lutte contre la déforestation, de développement rural ou de projets éducatifs et de renforcement des infrastructures.
Rappelant que certains acteurs humanitaires se trouvaient depuis plusieurs décennies dans le pays, le haut responsable onusien a estimé qu’aujourd’hui, « il y a vraiment une volonté de travailler ensemble, dans la même direction et pas chacun de son côté ».
Interrogé par ailleurs sur la situation sécuritaire à Port-au-Prince où les casques bleus ont entrepris de déloger les gangs qui contrôlaient le bidonville de Cité Soleil (banlieue nord), Joël Boutroue a affirmé que « depuis deux semaines, il n’y a pas eu un seul coup de feu dans Cité soleil ». Selon lui, « les forces de sécurité n’ont plus rencontré de résistance. Cette situation représente une grande amélioration ».
Les responsables de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), qui jouent régulièrement le rôle de porte-parole d’Haïti sur toutes les tribunes internationales, ont récemment lancé des appels en faveur de la stabilisation du pays et du renforcement de ses institutions. spp/RK
Source Radio KIskeya Haïti sur http://www.radiokiskeya.com
------------
Comentaire :
Cet énième appel au secours d’Haïti se base sur un argumentaire de poids. Tous les responsables internationaux du dossier de Haïti depuis la formule trouvée et utilisée pour éviter la crise électorale, les réunions avec les bailleurs de fonds avec des promesses de sommes d’argent presque faramineuse, sont unanimes à reconnaître la fragilité de la situation et surtout l’urgence d’une action concrétisée dans le déblocage des fonds promis. Ce que l’opinion publique ignore (parce que personne n’a su nous en informer !) ce sont la raisons que font que ces appels ne déclenchent pas l’avalanche financière promise et souhaitée.
« Il faut montrer les différences qui existent entre la période où les gangs avaient le pouvoir et la période actuelle »
Cette idée a elle seule pourrait être le résultat d’une prise de connaissance rapide du fonctionnaire de l’ONU de la mentalité et de la psychologie de notre peuple. Les témoignages du voisinage de la maison de chefs de gangs mis en déroute sont d’une importance capitale dans ce sens et surtout pour comprendre la porte de l’expression utilisée par Monsieur Joël Boutroue.
Les déclarations rapportées par la presse nous expliquent que les chefs de gangs comme Amaral Duclona et Evans ti kouto contribuait à la survie des gens proches de son fief. Les voisins recevaient des produits alimentaires (car les activités d’AMARAL DUCLONA auraient été financés par des ONG !... Quelles ONG ? Personne ne s’est posé la question !), Les Bandits s’occupaient de payer l’écolage de certains enfants du quartier ; des fêtes étaient régulièrement organisées chez eux. Cela veut dire que ces barons du banditisme assuraient un rôle important dans la survie des gens du quartier. Dans ce sens ils n’ont pas été vus à travers les mêmes loupes déformantes des autres citoyens. Qui et comment va être désormais assurée cette même survie dans un contexte social et politique qui ne change pas avec la capture ou la fuite des bandits-bienfaiteurs ?
Il ne faut pas se tromper. Les haïtiens qui ont sorti des branchages pour célébrer la fuite et la capture des ces messieurs seront les mêmes à se mobiliser pour réclamer leur retour en fanfare. La logique du ventre vide obligeant !
Quelle devra –t- le comportement et l’attitude des autorités devant une foule qui réclame le retour d’un hors la loi ?
Pour éviter cet embroglio de poids avec des conséquences létales pour la démocratie il est indispensable que les habitants de ces quartiers défavorisés ressentent dans leur chair l’efficacité d’un appareil d’état soucieux de leurs conditions de vie. Pour cela il faut débloquer les fonds pour se lancer dans un vrai projet d’apaisement social.
Le 6 février 1986, les haïtiens dans leur grande majorité, ont célébré leur deuxième indépendance avec la fin du régime dictatorial des Duvalier Père et fils. Peu Avant les élections des enquêtes de firmes de renom ont démontré que pour les haïtiens, Jean Claude Duvalier était plébiscité comme le meilleur président des vingt dernières années.
Nous possédons une mémoire très sélective. Dans un monde ou tout le monde semble mauvais, nous nous accrochons au moins pire ! (Decky Lakyel 01/03/7)
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 1 mars 2007
UN APPEL A PRENDRE AU SERIEUX: Le représentant spécial adjoint de l’ONU en Haïti lance un appel d’urgence en faveur du pays
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire