Le président Jovenel Moïse, en mode « suicide politique », avance vers l’abîme. Sans accord politique, conseillé par des alliés dont, Evans Paul, Sainphor Liné Balthazar, le sénateur Joseph Lambert, fraichement passé à l’opposition, redoute le pire pour le chef de l’Etat et pour le pays…
Publié le 2019-09-19 | Le Nouvelliste
Le sénateur Joseph Lambert, interrogé mardi, au second jour d’un nouvel épisode « peyi lòk » et dans le sillage des sorties dans la presse de Sainphor Liné Balthazar, président du PHTK et de l’ex-Premier ministre Evans Paul, a confié au journal que dans l’état actuel des choses, le président Jovenel Moïse avance vers l’abîme et le pays avec lui. « Chaque pas du président est un pas vers l'abîme et, malheureusement, le pays avec lui », a-t-il indiqué.
« Il s'est laissé guider par une certaine conception du pouvoir et, à la Chambre des députés, il a composé avec sa majorité parlementaire pour compliquer davantage la situation », a poursuivi le sénateur Joseph Lambert, soulignant que le président Jovenel Moïse « n'a pas une conscience de la réalité de notre pays »; il n’a su mesurer la vraie dimension du problème haïtien, s'en remettant « à ses impressions naturellement sans portée ». « J'ai tenté l'ultime pour son mandat, j'ai voulu éviter le pire à mon pays. J'ai suggéré, j'ai proposé, j'ai agi et les réponses muettes ont plutôt encouragé le pourrissement », a déploré le sénateur du Sud-Est, qui a rompu de manière fracassante avec le président Jovenel Moïse.
Pas de salut dans le « suicide politique »
Comme Evans Paul et Sainphor Liné Balthazar, l’ex-président du Sénat Joseph Lambert appelle le président Jovenel Moïse à œuvrer en faveur d’un accord politique avant qu’il ne soit trop tard et pour évider le suicide politique. « Il faut absolument un accord politique, un bon, un vrai, qui tient compte de nos énormes problèmes, de la meilleure façon de les évaluer et des bonnes formules pour les résoudre cette fois. J'insiste pour des raisons de principe et d'opportunité. Il y a d'une part les sacrifices extraordinaires du peuple haïtien, d'autre part, la stratégie sans cesse renouvelée des forces de l'opposition et enfin l'entêtement improductif du président Jovenel Moïse. Nous n'avons pas besoin d'attendre une plus grande catastrophe avant de conclure un accord politique. Les conséquences pourraient être trop fortes pour le pays qu'il faut préserver par dessus tout et le président de la République doit comprendre qu'il n'y a pas de salut dans le suicide politique », a indiqué le sénateur Joseph Lambert.
Pourquoi un accord ?
« Les défis sont nombreux devant nous. Parce que nous n'avons pas su prendre la bonne direction, nous sommes devant un dilemme. Le pays vit une crise gouvernementale et il y a plusieurs échéances que nous ne pouvons pas honorer compte tenu des conditions et du temps. La 50e législature, l'espace d'un trimestre, touche à sa fin pour être renouvelée avec une portion du Sénat et les collectivités territoriales aussi. Ce sont des faits de notre vie politique qui, autant qu'ils se répètent, semblent commander une réforme constitutionnelle. J'ajoute immédiatement la nécessité pour qu'une telle œuvre s'accompagne de projets porteurs qui tiennent compte de nos erreurs et de nos fautes», a indiqué Joseph Lambert, estimant que « nous devrions prendre prétexte de cette conjoncture pour poser des actes majeurs et initier la nouvelle gouvernance » .
Les choses, telles qu'elles sont à l'heure actuelle, a poursuivi Joseph Lambert, ne permettent pas ce nouveau départ s'il ne survient pas un accord politique. Je souhaite que les esprits apaisés, la lucidité revenue, les acteurs politiques ou économiques, assistés des élites intellectuelles parviennent à la tenue d'un dialogue vrai pour un accord politique qui annonce la nouvelle république pour Haïti. Dans notre champ politique, il y a beaucoup trop d'orateurs et trop peu d'implication», selon le sénateur Joseph Lambert, qui s’est exprimé sur les sorties de Evans Paul et de Sainphor Liné Balthazar.
Evans Paul et Sainphor Liné Balthazar se sont acquittés d’un devoir citoyen…
« Evans Paul est un acteur politique crédité d'une expérience politique longue et riche. Liné Balthazar, depuis quelques bonnes années, vit dans le monde politique haïtien et il est l'actuel président du PHTK qui a conduit Jovenel Moïse à la présidence. Je sais qu'ils ont travaillé avec le président Jovenel Moïse et qu'ils ont essayé en vain de limiter les dégâts. Certainement, ils ont évalué le danger qui, aujourd'hui, menace Haïti et les Haïtiens. Ils ont décidé de livrer au public leur compréhension de la conjoncture. Ils se sont acquittés d'un devoir citoyen en expliquant ce qu'ils ont fait, pourquoi ils l'ont fait et en indiquant aussi ce qui, pour eux, peut constituer une voie de sortie», a indiqué Joseph Lambert dans cet entretien avec le journal .
Auteur: Roberson Alphonse
https://lenouvelliste.com/article/207106/joseph-lambert-chaque-pas-du-president-moise-est-un-pas-vers-labime
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 20 septembre 2019
Joseph Lambert : « Chaque pas du président Moïse est un pas vers l'abîme… »
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