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dimanche 2 octobre 2016

MOI VICTIME DE LA LOI CONTRE LE BLANCHIMENT D'ARGENT

Je me suis souvent interrogé sur la qualité des lois élaborées par nos honorables législateurs. Je n’ai jamais osé me pencher sur la question pour plusieurs raisons dont on pourrait retenir le manque cruel de temps, le peu d’intérêt accordé à la question avec cette prémonition des résultats désastreux attendus.
Une autre saine et bonne raison réside dans le fait que je ne suis pas juriste. La grande majorité de nos sénateurs et députés ne le sont pas non plus d’ailleurs. Mais la vindicte populaire laisse croire que l’état leur paie des conseillers.
J’ai des idées très arrêtées et très subversives sur la qualité de nos professionnels. Je conçois que toute compétence intégrale est créatrice d’une conscience qui oriente vers l’action vers un pôle ou son opposé. Mais jamais elle se confond dans la résignation ou dans la résilience. Toute attitude neutre reflète cette capacité d’adaptation pour la survie au détriment de cette force infusée par la connaissance qui risque de se rabattre dans un nivellement par le bas.
Tout professionnel compétent devrait s’insurger et rentrer en rébellion contre ce système.
Avec nos parlementaires, qui représentent aujourd’hui une vraie source d’instabilité pour le pays j’ai du mal à les imaginer entrain de produire ou de voter des lois utiles bien étudiées, bien élaborées et surtout applicables.
La dernière en date, si ma mémoire est bonne, remonte à je ne sais plus quelle législature et avait été portée par le sénateur Steven Benoît et concernait le salaire minimum.
Depuis sans y accorder une attention particulière j’ai vu certains papes du parlement évoquer des lois que je qualifierais de bidons comme par exemple une loi sur le traitement des déchets. Quelle serait l’utilité d’une telle loi, si les haïtiens ont appris à survivre sous des tonnes d’immondices. La première démarche comme préalable serait une campagne d’éducation bien menée pour faire comprendre à chaque citoyen, d’une part le danger de vivre dans un environnement insalubre et d’autre part la responsabilité citoyenne que représente le fait de contribuer à l’assainissement de sa commune ou de sa ville.
Il me vient à l’esprit une réflexion similaire quand j’observe une délégation du ministère d’environnement haïtien participer à un évènement type COP21 et surtout entrain de signer des accords pour lutter contre le réchauffement climatique et dire travailler pour réduire la production de gaz à effets de serre. Je dis LOL.
Nous qui sommes encore très loin du B-A BA de la prise en charge de notre environnement nous voici entrain de faire le zouave et le ridicule parmi les grands!
Si je viens aujourd’hui parler des lois pondus et votés par nos parlementaires c’est que j’ai l’impression d’avoir été l’un des premiers victimes de la disposition votée à l’arrachée contre le blanchiment d’argent.
Je devais faire un transfert d’argent destinés à des enfants dont nous parrainons la scolarité. J’ai trouvé une maison basée à Londres qui s’occupe des transferts d’argent.
Après plusieurs tergiversations avec la banque qui détient le compte de l’association du fait que ces instances considèrent cette institution concurrente peu fiable, j’ai pu faire le transfert de 3000.00 euros qui au taux du jour représentaient 3250 dollars américains et quelques centimes.
J’ai suivi avec appréhension l’évolution de la transaction en direct. Avec peur et appréhension puisque la banque ne cessait de me dire que cette compagnie de transfert n’était pas fiable malgré tous les arguments que j’avais utilisés.
Avec la rage au ventre j’ai rappelé la compagnie qui, après avoir fait des investigations m’a appris qu’en Haïti on ne peut plus transférer plus de 3.000 dollars US par mois à une seule et même personne.
Donc en gros j’aurai perdu une semaine pour envoyer un peu d’argent à des enfants qui ne sont aidés ni par le gouvernement ni par les parlementaires qui doivent être fiers de combattre le blanchiment d’argent en interdisant à une personne de recevoir plus de 3.000dollars par mois.
Je ne perdrai pas mon temps à expliquer à ces députés et sénateurs comment cela se passe exactement car beaucoup d’entre eux doivent être très et très bien imbus des entourloupes autour de ce problème.
Et comment demander de la cohérence, de la logique et de la vision et de l’efficacité à ces gens qui ont dû lire ces mots et ces concepts une fois dans leur vie sans en comprendre leurs valeurs et leurs portées !
Dr Jonas Jolivert

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