Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 18 septembre 2015
POUR MAXIMISER LA LECTURE DU VODOU
Note: A l'occasion de la mort de Monsieur Max Beauvoir, nous publions cet article paru il y a six ans dans les colonnes du nouvellistes annonçant l'arrivée dans la bibliothèque vodou deux ouvrages estimés très importants. Nous reprenons cet article qui se retrouve dèja sur le blog mais dont la lecture était assez difficile à cause du mariage de couleurs bizarres rendant la lecture assez difficile et fatigante. Un lecteur nous a demandé à travers un commentaire de la rendre plus accessible!
Merci beaucoup à ce lecteur!....Dr Jonas JOLIVERT
Comme pour rendre plus visibles et plus lisibles certaines paroles secrètes ou sacrées, pour les rendre plus accessibles à lecture des curieux, des profanes et des scientifiques, Max Beauvoir publie deux livres importants. Les éditions des Presses Nationales d'Haïti, avec la complicité du hougan scientiste, ont célébré ainsi la mémoire du vodou, en passant de l'oralité à l'écriture. « Lapriyè Ginen» et « Le Grand recueil Sacré » sont deux ouvrages de référence qui proposent une compilation sélective de prières et de chants.
Dominique DOMERÇANT
"Lapriyè Ginen" pour communiquer avec l'invisible
L'ouvrage intitulé « Lapriyè Ginen» est composé des quatre parties suivantes :
1-La priyè Sen Franswa-Sen Dominik,
2.- La Litanie Djo,
3- Lapriyè Djo,
4- Les Bouhoun ou les chants funéraires.
Dans ce répertoire de prières vaudou haïtien, le mot « Ginen» est présenté dans ses différents aspects et sur plusieurs plans, en tant qu'espace géographique, lieu mystique, etc. Des prières accompagnent des rituels exécutés dans bon nombre de Houmfò de différentes régions du pays sont accessibles à tous.
Des litanies et des prières, la communication entre les vivants et les morts est possible et se manifeste à travers des demandes, des voeux de remerciements, des complaintes et des soupirs...
N'est-ce pas que la prière est un fil qui relie les deux mondes visibles et invisibles au moyen de paroles silencieuses ou prononcées, par moment de méditation, en trouvant sa locomotivité grâce à la foi du croyant.
"Le Grand recueil Sacré" ou la mémoire musicale du vodou
Le Grand recueil sacré contient des mots en créole et en français et d'autres mots en de langues encore parlées dans les territoires où sont originaires nos grands parents tels le Bénin, le Togo, le Ghana...
Il est possible d'accéder à une compréhension de la culture du peuple haïtien en voyageant à travers la musique décrite dans les quelques cinq cents pages qui composent cet ouvrage magistral.
1763 chansons sont transcrites dans cet ouvrage. C'est une sélection parmi un nombre imposant de chansons que les vodouisants chantent et dansent dans les nombreux Lakou du pays, où les 401 lwa défilent.
Des chansons pour toutes les occasions, des chansons qui racontent la révolte comme la misère, des chants qui expriment les luttes, l'espoir, la tristesse, les louanges aux lwa, des victoires comme des défaites. En un mot, il s'agit de la musique engagée et sacrée. Tous les rites et les « Nations », 21 au total, sont servis dans ce recueil. Du Rada au Nago, en passant par Guedé, Pétro, Bizango, Makaya, Mahi et autres.
La plupart des chansons s'adressent à Dieu ou traitent des questions autour de l'Etre suprême, du créateur et conservateur de l'univers.
Lire le vodou
A travers ces deux ouvrages, « Lapriyè Ginen» et « Le Grand recueil Sacré », il est possible de lire aux travers des chants et des prières formulés en privé comme dans les grandes cérémonies organisées dans bon nombre de péristyles.
Ces paroles libérées de la bouche des maîtres et des initiés pour mieux éclairer certains tabous et mystères de cette religion qui mérite plus que des critiques !
Mais beaucoup plus de questionnements ou un certain rapprochement si on doit penser au développement du pays, à la déconcentration et au rapprochement entre le monde de la paysannerie et les grandes villes ! Ces messages sont, depuis quelques mois, accessibles aux chercheurs comme aux profanes, aux initiés comme aux curieux, aux ethnologues comme aux artistes en quête de questionnement et d'approfondissement de certaines vérités.
Dominique DOMERÇANT dominique@domercant.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID
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