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lundi 4 août 2014

« GUERRE DU CHARBON DE BOIS »

La guerre du charbon de bois est le titre d’une histoire que j’ai commencé à raconter suite à une dépêche qui relatait l’assassinat de trois citoyens haïtiens dans une section rurale de République Dominicaine. (http://www.wattpad.com/30218591-la-guerre-du-charbon-de-bois)
J’avais en fait débuté la narration sans lui attribuer  un vrai titre.
La nouvelle a été frappante et carrément écœurante.
Selon l’auteur de l’article, les trois citoyens auraient été tués par balles puis découpés à la machette et jetés dans des fourneaux à charbons de bois, ce dispositif fait de terre, de branchages, de feuilles vertes qui permet la combustion lente , par pyrolyse,  des troncs d’arbres pour en extraire le charbon de bois.
D’après l’article, ce savoir faire est du domaine exclusif des citoyens haïtiens qui en sont de vrais experts.
Les assassinats auraient donc été commandités et perpétrés par une « Mafia du charbon » car ce produit serait devenu très lucratif parce que la production du charbon en République dominicaine couvrirait 86% des besoins de la République d’Haïti.
Un article lu cette semaine (http://www.almomento.net/articulo/168638/OPINION-%C2%BFSon-los-haitianos-los-autores-de-los-fuegos?) retrace l’ampleur de la catastrophe et prédit une vraie tragédie.
Sans prendre pour paroles d’évangile tout ce qui y est écrit, il faut quand même prendre les dénonciations qui s’y trouvent avec un gros brin de sérieux.
Selon l’auteur en 2013, furent extraits chaque semaine de la République Dominicaine en direction d’Haïti, 2.800 sacs de charbon de bois. Il ajoute que par an sont fabriqués par des haïtiens qui traversent la frontière dans l’unique but de brûler les arbres, 22.710 tonnes de charbon.
Les arbres les plus utilisés seraient les « bayahondes » et  « campeches » (Prosopis Juliflora), (Haemtoxilun Campechae) respectivement.
Les situations de tension  entre les deux Républiques partageant l’île se créent et s’intensifient souvent pour des causes beaucoup moins justifiées et des raisons beaucoup moins flagrantes que cette crise à venir.
Pendant des années, j’ai souvent entendu dire par des responsables haïtiens  que l’on ne pouvait pas empêcher aux haïtiens de couper et de brûler les arbres. Parce qu’on ne leur avait pas proposé d’autres alternatives. Et que ce produit pour certains établissaient la différence entre la vie et la mort.
Personne n’avait non plus pris le temps de lancer une campagne d’éducation citoyenne visant à protéger les arbres et arbustes qui existaient en montrant noir sur blanc la nécessité vitale de changer certaines pratiques.
Comme résultat, en 2007 on répétait que le pays ne possédait que 2% de couverture végétale.
Sans parler des conséquences sur l’écosystème et les fléaux naturels qui en dérivent et nous mettent en danger de façon permanente, aujourd’hui un autre spectre hideux  se dessine  sur nous et sur les relations avec la République Dominicaine.
Ceux qui ont l’habitude de voyager en survolant l’île ont toujours noté cette démarcation entre le territoire dominicain encore vert et le côté haïtien complètement dénudé présentant les « dents de nos mornes ».
L’article plus haut mentionné doit contenir une part de vérité.
Il met l’accent sur le fait que des superficies sont brûlées par les haïtiens avec la condescendance de certains citoyens dominicains pour en extraire le charbon de bois.
Si la vérité ne se déclame pas en ces termes on peut cependant se demander comment font les haïtiens aujourd’hui pour se pourvoir en charbon de bois si depuis 2007 il ne restait que 2% de couverture végétale.
Le charbon pourrait donc venir de la République Dominicaine.
Les dominicains auraient tort de rester les bras croisés et observer cette plaie traverser la frontière, s’étendre  et s’abattre sur leur pays.
Un jour ils voudront gérer ce problème et leurs solutions pourraient être drastiques comme la construction d’un mur pour nous isoler comme prédateurs malins et maléfiques.  Ou qui sait, mener une guerre...La guerre du charbon de bois !
Le titre de mon prochain livre qui sortira quand j’aurai le temps !
Ce texte ne répond pas à un besoin de sensationnalisme. 
Il ne prétend pas soulever seulement un problème ; mais il propose et évoque la nécessité de trouver des solutions.
L’idée m’est venue après une discussion avec un confrère qui se définit comme écologiste.
En dehors de nos rapports professionnels, je l’avais abordé sur la littérature puis on a bifurqué vers Haïti.
Comme bon écologiste il m’a soutiré des informations sur l’état de l’environnement haïtien et on est tombé sur la problématique du charbon de bois.
C’est lui qui a eu à me dire que l’on allait faire la guerre à cause du charbon de bois alors qu’il existe d’autres alternatives en particulier la production domestique de biogaz avec ses propres déchets !
Je me suis donc rappelé que j’avais commencé à écrire une histoire autour des assassinats mentionnés au début et le titre donc tomba comme un gant.
Mais le plus important de cette rencontre avec le confrère c’est que depuis une semaine je suis plongé dans la production domestique de biogaz, un projet à développer en Haïti.
 
En attendant j’écume les sites internet pour me renseigner et m’informer.

Docteur Jonas JOLIVERT

04/08/2014

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