Dans mes souvenirs d’enfance, je me rappelle une anecdote racontée par mon père. Ce fut le temps ou les enfants devaient montrer pattes blanches quand les adultes, en cachette, parlaient de politique.
Mon père racontait l’histoire d’un citoyen qui avait bénéficié d’une promotion énorme sous le régime des Duvalier par le simple fait que lors d’un discours officiel il avait dit : « Comme après Duvalier, ce sera encore Duvalier… »
Il avait réellement un don de prophétie celui-là puisqu’il avait vu Jean-Claude prendre les rennes du pays à la mort de François.
Le temps passe très vite.
Bientôt, il sera question d’élections présidentielles en Haïti.
Sur les réseaux sociaux des noms de personnalités les plus invraisemblables commencent à circuler.
L’opposition s’active dans une démarche habituelle qui a très peu de chance de réussir à cause de la présence de la Mission des Nations Unies en Haïti exécutant la volonté de la communauté internationale.
Sauf un revirement de dernière minutes pour des raisons qu’il sera difficile d’évoquer ou comprendre, l’actuel Président Michel Martelly devrait tranquillement finir son mandat.
L’opposition politique qui semble perdue et réalise des actions qui témoignent d’une situation de désespoir ne semble pas avoir trouvé la formule nécessaire pour sortir de la logique de la politique du béton et continue à jurer par la destitution du président (élu ou choisi). Le « déchoucage » et le « raché manyok » ne sont accompagnés d’aucune alternative viable, logique et en accord avec la situation du pays.
Oui, l’opposition veut de nouvelles élections générales. Le fait que la Communauté internationale qui finance les élections soit l’organisme qui ait choisi Michel Martelly comme président ne leur dit rien.
Comme non plus la présence d’une force militaire ayant pour mission de favoriser la stabilité politique du pays ne les pousse pas à envisager une autre alternative.
Pour la Minustah, stabilité rime avec un président « élu » ou « choisi » qui finit son mandat et passe la main à un autre accédant au pouvoir par une démarche similaire.
Je n’oublie pas ceux qui s’élèvent contre la situation de tutelle et proposent une administration parallèle de la Diaspora en poussant les citoyens des pays qui supportent financièrement Haïti à demander des comptes à leurs gouvernements pour arrêter leur aide à Haïti.
Cette démarche ressemble de près à une demande d’embargo.
En plus de la tutelle.
Que nous le voulions ou non, que l’on soit d’accord ou pas, il y aura des élections présidentielles en Haïti.
Dans l’absolu, la Communauté internationale semble être satisfaite de la gestion de l’administration MARTELLY/LAMOTHE.
Personnellement je crois que l’on peut puiser dans le panier à crabes que représente cette gestion, quelques éléments positifs.
Fallait-il se perdre dans l’illusion d’exiger mieux à des néophytes de la gestion politique ?
Je n’ai pas de grandes réalisations à énumérer mais il y a pléthore de signes positifs.
Le dynamisme du binôme a remis à la mode Haïti.
Il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour essayer de ne pas reconnaître le côté positif de la remise du pays sur la scène touristique internationale.
Le discours aussi est nouveau : La recherche d’investissement.
Ces actions ont répercuté sur les cadres des réflexions de certains citoyens qui commencent à vouloir revaloriser ce qui appartient à notre patrimoine.
Combien cela a-t-il coûté aux contribuables ?
Sans doute trop d’argent.
Mais ceux qui se sont succédés au pouvoir depuis 1986 peuvent exhiber quoi comme bilan ?
Le but de ces réflexions n’est pas de débattre des bilans.
Le binôme Martelly/Lamothe sera bientôt consigné dans les anales de longévité des gouvernements depuis l’instauration de ce type de régime.
La note qu’il faudra en toute légitimité leur attribuer ce sera un « peut mieux faire ».
Dans ce cas une certaine continuité ne serait pas une mauvaise option pour le pays à en juger par la nature des préposés à l’alternance.
Il me vient à l’esprit l’exemple de ce qui s’est passé en Russie quand Poutine et Medvedev se sont échangés les fonctions. Poutine a supporté Medvedev qui a été élu président tandis que lui il laissait son poste de président pour celui de premier ministre.
Ainsi pour les années d’après Martelly, une permutation dans le binôme actuel pourrait permettre une suite avec révisions et corrections dans les affaires de l’Etat.
Après MARTELLY/LAMOTHE, pourquoi pas LAMOTHE/MARTELLY ?
Auteur: Jopi
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 23 mai 2014
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