Chaque
année, le 17 octobre, comme aujourd’hui je relis ce texte qui parle de Jean
Jacques Dessalines. Je le fais religieusement en guise de mea culpa. Je ne
tiens pas rigueur aux interprétations trop dirigées, orientées et rangées des
faits de l’histoire écrite par les historiens. Je me moque éperdument de ceux
qui ont voulu présenter et dessiner une image peu sympathique de Dessalines. Je
me moque tout aussi bien de ceux qui aujourd’hui ont du mal à accepter qu’un
ancien esclave ait pris le même titre que Napoléon. Il y en a même qui aurait
voulu que le chef de la nation qui venait de prendre naissance nommât un
gouvernement avec un premier ministre. Ceux-là qui oublient que l’on était en
1804. La liberté acquise en 1804, le projet d'indépendance et de la création de
l'homme haïtien s'est arrêté à Pont Rouge en 1806, avec le premier et le plus
abominable crime perpétré contre la nation haïtienne.
Il y en a qui vont à la Mecque. Moi je lis ce texte qui parle de la mort
de Dessalines. D’autres vont a genou jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Moi
je lis le récit de la mort de Dessalines. Je me sens un devoir d’expier les
fautes de mes ancêtres qui avaient mal compris ce que représentait en 1804 la
création d’un état indépendant par d’anciens esclaves nègres victorieux des
idées à la mode et de l’oppression la plus féroce et énergique.
Serais-je un descendant de Duverger ou Vaval, de Capois La mort ou
Garat, de Charlotin Macadieu ou Yayou ? Je ne le sais pas. Je n’ai ni le temps
ni les moyens de fouiller. Mais je suis un haïtien. Je suis citoyen d’une
NATION EPUISEE MAIS LIBRE. Je dois des mea culpa à JEAN JACQUES DESSALINES,
JACQUES PREMIER, FONDATEUR DE LA PREMIERE REPUBLIQUE NOIRE.
Dans ce récit se trouve l’explication de l’état de notre nation
aujourd’hui.
Compatriotes, lisez-le et faites votre mea culpa…
Jonas JOLIVERT
17/10/2010
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"Jean-Jacques Dessalines naquit semble-t-il à Cormiers (1),
petite localité près de la
Grande-Rivière -du-Nord, non loin du Cap, sur la plantation «
Vye Kay ». Mais un doute subsiste pourtant : d'aucuns prétendent en effet qu'il
aurait vu le jour en Afrique, à la
Côte-de -l'Or (2) ou peut-être dans l'Artibonite, dans la
paroisse de Verrettes, sur la plantation Marchand. Il vécut ensuite chez un
colon blanc, Henri Duclos, propriétaire d'une caféière, jusqu'au moment où il
fut acheté, tout jeune encore, par Dessalines, un noir libre, qui lui donnera
son nom et lui apprit le métier de charpentier. On prétend que devenu empereur
il en fera son maître d'hôtel.
Dessalines vécut une jeunesse particulièrement difficile. Ce fut
un esclave rebelle, souvent marron ; son corps, dit-on, était couvert des
cicatrices laissées par les verges de fer. Il se révolta constamment contre
l'inégalité qui régnait à Saint-Domingue et se révéla un véritable génie
militaire. Bien que dépourvu de formation intellectuelle, c'était un homme de
bon sens, à l'esprit cartésien.
Après s'être joint aux esclaves insurgés contre l'autorité
française de Saint-Domingue ( 1791 ), aux côtés de Boukman et de Biassou, il
parvint au grade d'officier supérieur dans les bandes soudoyées par l'Espagne.
Mais en 1794, après l'abolition de l'esclavage, il passa au service de la France et se signala dans
la guerre contre les Anglais. Général sous les ordres de Toussaint Louverture
(3), il se fit remarquer par son énergie et sa bravoure, mais aussi par une
cruauté implacable. Au cours de la campagne contre le général André Rigaud (
1799-1800 ), qui dirigeait une insurrection d'hommes de couleur, il se livra à
de tels excès ( exécutions massives d'officiers et de cadres métis )
qu'aussitôt il s'attira les foudres de Toussaint Louverture : « J'ai dit d'émonder
l'arbre, lui aurait lancé Toussaint, non de le déraciner. » En 1801, il écrasa
la tentative d'insurrection du général noir Moïse, dans la région du Cap.
En 1802, à l'arrivée des Français commandés par le général
Leclerc, il occupait dans la colonie les départements du Sud et de l'Ouest. Le
26 février 1802, au moment où les Français, maîtres de Port-au-Prince,
marchaient sous les ordres du général Boudet sur la ville de Saint-Marc,
Dessalines, qui la commandait, ordonna de l'incendier et mit lui-même le feu à
sa maison, dont l'ameublement et la construction lui avaient coûté beaucoup
d'argent. Il se dirigea ensuite vers le Mirebalais, et après la défaite de la «
Crête-à-Pierrot » se soumit au général Leclerc. Rallié aux Français, il
conserva son grade et son commandement. Il intrigua alors auprès de Leclerc
contre Toussaint Louverture et pourchassa les insurgés avec la même férocité
qu'il avait montrée quelques mois auparavant envers les Blancs ( il avait
ordonné le massacre d'environ 1.200 colons ). En septembre 1802, il livra à
Leclerc un autre général noir, Charles Belair, qui venait d'entrer en
dissidence. Cette apparente volte-face s'explique, selon toute probabilité, par
la certitude qu'avait Dessalines d'une reprise prochaine de la lutte contre les
Français sous la forme d'une guerre totale d'indépendance, dont il entendait
assurer seul la conduite ; ce qui supposait au préalable l'élimination de ses
rivaux potentiels et ceux des chefs noirs qui, comme Toussaint Louverture,
pourraient être favorables à un compromis avec les Blancs : il servait ses
ennemis en attendant l'occasion de se retourner contre eux ( Cf. Jean-Marcel
CHAMPION, notice biographique consacrée à Jean-Jacques Dessalines dans le
Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 599 ). Mais après l'annonce par
Napoléon du rétablissement de l'esclavage, il rejoignit les révoltés ( octobre
1802 ). Au congrès de l'Arcahaye ( 15-18 mai 1803 ), Dessalines réalisa à son
profit l'unité de commandement. Le 19 novembre, à la tête de l'armée des
indigènes, il imposa à Rochambeau la capitulation du Cap. Ce dernier n'eut
alors d'autre choix que d'ordonner l'évacuation de l'île.
En 1803, après le départ des Français, Dessalines provoqua
aussitôt le massacre de la population blanche (4) ; à l'exception des prêtres,
médecins, techniciens et de quelques négrophiles. Il redonna à Saint-Domingue
son nom indien d'Haïti ( Ayiti ) et, en 1804, avec l'appui de l'Angleterre,
proclama l'indépendance de la nouvelle République (5).
Dessalines voulait, par une cérémonie solennelle, célébrer la
proclamation de l'Indépendance, pour bien montrer qu'il fallait oublier la France. Le dimanche 1er
janvier 1804, de grand matin, clairons et tambours résonnèrent de touts côtés
aux Gonaives. Soldats et civils, enthousiastes, bruyants, remplirent les rues
en un clin d'oeil. Le peuple afflua des campagnes, et une foule immense où
femmes et jeunes filles richement parées coudoyaient les soldats, se pressa sur
la place d'armes autour d'un autel de la patrie que dominait, seule, la fine et
fière silhouette du palmiste de la Liberté. A sept heures, tandis qu'un soleil
radieux illuminait la cité, Dessalines, entouré du brillant cortège des
généraux, fendit la foule, gravit les marches de l'autel de la patrie et
rappela, dans un véhément discours en créole, tous les touments que les
indigènes avaient endurés sous la domination française. En terminant, il
s'écriat le bras tendu : « Jurons de combattre jusqu'au dernier soupir pour
l'Indépendance de notre Pays.. ». De toutes les poitrines, jaillit, formidable,
accentué par la voix sèche et rageuse des canons, le serment, mille fois
répété, de vivre libre ou de mourir. Quand le tumulte fut apaisé,
l'adjudant-général Boisrond-Tonnerre, debout auprès de Dessalines, donna
lecture de la proclamation du général en chef, et de l'Acte de l'Indépendance
signé de Dessalines et des principaux officiers de l'armée. Ensuite, tandis que
la foule s'écoulait par les rues de la ville, le cortège officiel se rendit au
Palais du Gouvernement. Là, par un acte libre, les lieutenants de Dessalines le
proclamèrent gouverneur général à vie de l'île d'Haïti, jurèrent d'obéir
aveuglément aux lois émanés de son autorité, et lui donnèrent le droit de faire
la paix et la guerre, et de nommer son successeur. Quelques jours plus tard, la
publication de ses actes officiels dans toutes les villes et tous les bourgs
d'Haïti provoqua de nouvelles réjouissances populaires. Un nouvel État était
né.
Le jour de la proclamation de l'indépendance, les généraux
nommèrent Dessalines gouverneur général à vie d'Haïti et, le 25 janvier, lui
demandèrent de prendre le titre impérial. Ayant accepté ( 15 février ), il fut
couronné à Port-au-Prince le 8 octobre sous le nom de « Jacques, Empereur Ier
d'Haïti. »
Le Premier Empire haïtien ( 1804-1806 ) fut une dictature
personnelle fondée sur l'armée, qui était la seule force stable du nouvel État.
La constitution du 20 mai 1805 (6) conférait les pleins pouvoirs à l'Empereur,
qui choisissait son successeur, mais dont la couronne n'était pas héréditaire.
Son autoritarisme et sa politique économique furent à l'origine directe de sa
chute. Par son autoritarisme, il perdit l'appui des chefs de l'armée qu'il
inquiétait ; par sa politique économique, il déçut les Noirs et mécontenta
gravement les Métis. L'unique richesse d'Haïti résidait dans l'agriculture
tropicale dont les produits servaient à payer les importations en provenance
des États-Unis et des Antilles anglaises, en particulier le matériel de guerre.
Les cultivateurs noirs étaient soumis à une stricte discipline qui conduisit au
travail salarié forcé sur les plantations. En outre, le maintien - dans un
souci de rentabilité - de la grande propriété privée ou étatisée allait à
l'encontre des espérances de la masse des Noirs qui, conformément aux promesses
de l'Empereur, espéraient bénéficier d'une réforme agraire. Les Métis, dont la
puissance foncière et les intérêts commerciaux étaient considérables, se
sentirent directement menacés par une législation qui imposait la vérification
des titres de propriété, la résiliation des baux passés sous l'administration
coloniale et la confiscation des biens indûment occupés tandis que d'autres
mesures limitaient la liberté commerciale en fixant le nombre des négociants
autorisés à recevoir des cargaisons en consignation ( Cf. Jean-Marcel CHAMPION,
op. cit., p. 599 ).
En 1805, il tenta vainement d'expulser le reste de l'armée
française de l'ancienne colonie espagnole. En 1806, les Mulâtres se révoltèrent
dans le Sud : ils accusaient Dessalines de vouloir entreprendre contre eux de
nouvelles persécutions. Le 14 octobre, une insurrection se forma dans la plaine
des Cayes. Dessalines mourra le 17 octobre, dans une embuscade que lui
tendirent les insurgés, au Pont Rouge, à l'entrée de Port-au-Prince. Le récit
de sa mort, particulièrement brutale, figure dans un article de Monsieur Edgar La Selve , paru dans le journal
de voyages Le Tour du Monde en 1879 (7).
C'est à Marchand, le 16 octobre 1806, que Dessalines prit
connaissance de la révolte. Ignorant que Christophe (8) eût été proclamé chef
de l'insurrection, il lui écrivit de se tenir prêt à entrer en campagne. Au
général Pétion (9), qui était également dans le complot, il donna l'ordre de
marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest.
En sortant de Saint-Marc, Dessalines rencontra sur la grande route
un de ses aides de camp, Delpêche, qui, fuyant l'insurrection, était parti du
Petit-Goâve pour venir se mettre à ses côtés, et qui conseilla à l'empereur de
n'approcher de Port-au-Prince qu'avec une armée imposante. Dessalines, aussi
inébranlable dans ses projets que vif dans ses actions, sans lui demander aucun
éclaircissement, l'appela traître, et lui ordonna de sortir de sa présence.
Delpêche, mortifié, s'achemina vers Saint-Marc, y entra, changea de cheval, et
poussé par une fidélité aveugle s'élança à la suite de l'empereur. Des soldats
du 3e bataillon de la 4e demi-brigade le tuèrent à Lanzac.
En entrant à l'Arcahaie, Dessalines aperçut une fumée épaisse du
côté du Sud : « En ce moment, dit-il, mon compère Pétion donne du feu aux
révoltés ». Il envoya en avant les six compagnies de la 3e demi-brigade qu'il
trouva dans le bourg, sous la conduite du colonel Thomas et du chef de
bataillon Gédéon: « Vous sentez-vous le coeur, demanda-t-il à ces deux officiers,
de marcher dans le sang jusqu'aux Cayes ? » et il ajouta « Le département du
Sud sera bientôt une solitude telle qu'on n'y entendra même plus le chant du
coq ». Thomas et Gédéon répondirent qu'il feraient leur devoir. Vers dix heures
du soir, ils n'étaient plus qu'à trois kilomètres du Pont Rouge (10). Un
voyageur, qui les précédait, annonça en ville que l'avant-garde de l'armée de
l'empereur approchait.
Les généraux Guérin, Vaval et Yayou se portèrent ensemble au
devant des soldats qui marchaient en désordre et par leurs promesses les
gagnèrent à la cause des insurgés. Quant au colonel Thomas et au chef de
bataillon Gédéon, on s'assura de leurs personnes : « Il n'y a pas à balancer,
leur dit Guérin, choisissez entre mourir ou adhérer à la révolution. » Ils
déclarèrent qu'ils ne prendraient aucune résolution avant d'avoir vu Pétion. On
les conduisit au bureau de la division militaire où celui-ci se trouvait.
Thomas, qui montra de l'hésitation à abandonner l'empereur, fut consigné à la
place. Gédéon, qui prit franchement le parti de l'insurrection, fut placé
sur-le-champ à la tête de la 3e demi-brigade rangée sur la place Vallière et à
laquelle Pétion donnait un témoignage de sa confiance en ne la désarmant pas.
Gédéon avertit Guérin que l'empereur lui avait recommandé de l'attendre au Pont
Rouge et qu'il voulait, en arrivant, le voir de loin à ce poste. Guérin le
pressa alors de se déshabiller et fit endosser son uniforme par un
adjudant-major de la 21e de Léogane, qui lui ressemblait. Cet officier fut placé
au Pont Rouge, afin de mieux attirer l'empereur dans le piège.
Le 17, à cinq heures du matin, sa Majesté quitta l'Arcahaie,
suivie seulement de son état-major. La 4e demi-brigade, qui eût pu l'escorter,
avait été renvoyée à Montrouis pour s'y faire habiller. Chemin faisant, on
rencontra plusieurs habitants venant de Port-au-Prince. Questionnés sur ce qui
se passait en ville, ils répondirent tous qu'il n'y avait rien
d'extraordinaire. L'empereur continua à chevaucher sans soupçon. A neuf heures,
à deux cents pas du Pont Rouge, l'empereur se tourna vers Boisrond-Tonnerre,
qui se trouvait près de lui : « Vois-tu Gédéon au milieu du pont ? lui dit-il.
Il est l'esclave de la discipline. Je le récompenserai.» Celui qu'il prenait
pour Gédéon était l'adjudant qui en avait revêtu l'uniforme. « Mais, sire,
observa le colonel Léger, officier du Sud faisant partie de son état-major, je
me trompe singulièrement, ou ce sont des soldats du Sud.. ». « Vous voyez mal,
répondit Dessalines, que seraient-ils venus chercher ici ? » Au même instant il
entend le commandement d'apprêter les armes et les cris: « Halte, empereur !
Halte, empereur ! »
Avec cette impétuosité qui n'appartenait qu'à lui, Dessalines
s'élance au milieu des baïonnettes. « Soldats, crie-t-il, ne me reconnaissez-vous
pas ? Je suis votre empereur ! » Il saisit un coco-macaque ( un bâton ),
suspendu à l'arçon de sa selle, fait le moulinet, écarte les baïonnettes qu'on
lui dardait. Le sergent Duverger, de la 15e, ordonne au fusilier Garat de
tirer. Celui-ci lâche son coup. L'empereur, qui n'est pas atteint, lance son
cheval à toute bride. Un second coup de feu part des rangs de la 16e, et
Dessalines, frappé cette fois, s'écrie: « A mon secours, Charlotin ! » ( il
s'agit du colonel Charlotin Marcadieu, qui l'accompagnait dans cette tragique
expédition ). Marcadieu se précipite vers son ami, veut le couvrir de son
corps. Le chef d'escadron Delaunay, du Sud, lui fend la tête d'un coup de
sabre. Yayou lui plongea trois fois son poignard dans la poitrine et l'acheva. Il
tomba, comme une masse inerte, aux pieds de son assassin, tout ruisselant de
son sang, qui avait rejailli sur ses vêtements. Les officiers qui étaient avec
lui, le voyant mort, s'enfuirent, excepté Mentor, son conseiller, qui s'écria :
« Le tyran est abattu ! Vive la
Liberté ! Vive l'Égalité ! »
Il y eut alors une scène affreuse. On dépouilla l'empereur ; on ne
lui laissa que son caleçon ; on lui coupa les doigts pour arracher plus
facilement les bagues dont ses mains étaient couvertes. Yayou ordonna ensuite à
quelques grenadiers d'enlever son cadavre mutilé. Les soldats obéirent avec
effroi : ils disaient que Dessalines était un papa-loi. « Qui dirait, exclama
Yayou, que ce petit misérable faisait trembler Haïti, il n'y a qu'un quart
d'heures ! » Cette masse informe et hideuse de chair et d'os, à laquelle il ne
restait aucune apparence humaine, transportée en ville, fut jetée sur la place
du Gouvernement. Tandis que la populace profanait les restes défigurés du chef
suprême, naguère son idole, une pauvre folle, la Défilée , vint à passer.
Elle demanda quel était ce supplicié. « Dessalines.... » lui répondit-on. A ce
nom, ses yeux égarés devinrent calmes ; une lueur de raison brilla dans son
cerveau troublé. Elle courut chercher un sac à café, y jeta ces lambeaux pleins
de sang et souillés de boue que les pourceaux errants se disputaient déjà, les
porta au cimetière intérieur, et les ayant déposés sur une tombe, s'agenouilla.
Pétion envoya deux soldats qui les mirent en terre sans qu'aucune cérémonie
religieuse accompagnât cet enfouissement clandestin.
Une tombe sera élevée sur la fosse de Dessalines par les soins de
Madame Inginac. Elle portera cette laconique inscription : ci-gît Dessalines,
mort à 48 ans. Pendant plusieurs années, à la Toussaint , une main
inconnue y placera un cierge allumé.
SOURCES : Thomas MADIOU, Histoire d'Haïti, rééd. Henri Deschamps,
t. 3, Port-au-Prince, 1989 ; HOEFER, Nouvelle biographie générale depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours ( .. ), Paris, Firmin Didot Frères,
1855, t. XIII, pp. 909-910 ; Roger CARATINI, Dictionnaire des personnages de la Révolution , Le Pré aux
Clercs, Paris 1988, pp. 229-230 ; Edgar LA SELVE , Professeur de rhétorique au Lycée National
Pétion de Port-au-Prince, «La
République d'Haïti, ancienne partie française de
Saint-Domingue», in Le Tour du Monde, nouveau journal des voyages publié sous
la direction de M. Édouard Charton et illustré par nos plus célèbres artistes,
Librairie Hachette et Cie, Paris 1879, vol. XXXVIII, 2e semestre, 975e
livraison, pp. 199-201 & p. 208 ; Ch. DEZOBRY & Th. BACHELET,
Dictionnaire général de biographie et d'Histoire (..), Paris, Delagrave, 9ème
éd., 1883, 1ère part., p. 784 ; Les hommes d'État célèbres, t. 5, De la Révolution française à la Première guerre mondiale,
ouvrage publié sous la direction de François Crouzet, éd. Mazenod, Paris, 1975,
p. 651; Robert CORNEVIN, Haïti, Paris, 1982; R.-A. SAINT-LOUIS, La Présociologie
haïtienne ou Haïti et sa vocation nationale, Québec, 1970 ; A. METRAUX, Le
Vaudou haïtien, 1958 ; Jean-Marcel CHAMPION, notice biographique consacrée à
Jean-Jacques Dessalines dans le Dictionnaire Napoléon, publié sous la direction
de Jean Tulard, Fayard, 1989, pp. 599-600 ; Alfred FIERRO, André
PALLUEL-GUILLARD, Jean TULARD, Histoire et dictionnaire du Consulat et de
l'Empire, éd. Robert Laffont, coll. bouquins, Paris, 1995, p. 720 ; Ertha
PASCAL TROUILLOT, Encyclopédie biographique d’Haïti, éd. Semis, Montréal, 2001,
t. 1, pp. 308-311.
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