Le Nouvelliste | Publié le :11 septembre 2013 Joël-Denis Bellavance La Presse
Le ministre responsable de l'Agence canadienne de développement international (ACDI), Christian Paradis, a récemment livré un message sans équivoque aux dirigeants haïtiens: ils doivent instaurer un plus grand climat de stabilité politique, sans quoi l'aide au développement pourrait être compromise.
La tenue des élections sénatoriales, qui étaient prévues en 2011, fait partie des gestes qui doivent être posés par les autorités haïtiennes pour raffermir la démocratie et la stabilité politique, a soutenu le ministre Paradis dans une entrevue accordée à La Presse.
Ce n'est pas un hasard si M. Paradis a fait sa toute première visite à l'étranger, en tant que nouveau ministre responsable de l'ACDI, à Haïti, qui reçoit l'une des plus grandes parts de l'aide au développement du Canada.
«J'ai été très clair devant les acteurs politiques. Ils doivent régler les enjeux politiques. Le Canada le répète avec insistance, sinon cela risque de compromettre le développement, et personne ne veut cela. Ils le savent très bien et il n'y a personne qui a été offensé quand j'ai dit cela», a soutenu le ministre.
L'UE s'impatiente
La France et l'Union européenne (UE) ont aussi exprimé leur impatience devant la lenteur du président haïtien Michel Martelly à s'entendre avec les partis de l'opposition afin d'organiser des élections sénatoriales.
Le temps presse aussi. Si des élections n'ont pas lieu avant le 14 janvier 2014 afin d'élire 10 nouveaux sénateurs, le président Martelly pourra alors constater la «caducité» du Parlement, démettre les parlementaires de leurs fonctions et diriger le pays par décret, ce qui pourrait alimenter le mouvement de contestation. Dans les rangs de l'opposition, on demande la démission du chef de l'État si les élections n'ont pas lieu avant la fin de l'année.
Depuis le terrible séisme qui a dévasté le pays et fait 230 000 morts, en janvier 2010, des progrès tangibles ont tout de même été réalisés en Haïti, notamment au chapitre du déplacement des milliers de sans-abri qui occupaient le Champ de Mars après le tremblement de terre. Mais les choses avanceraient plus vite si la classe politique pouvait régler la question des élections.
Une idée qui fait son chemin
Le ministre Paradis se réjouit de constater que les dirigeants haïtiens reconnaissent l'importance de rendre des comptes dans l'utilisation des millions de dollars venant des pays donateurs. L'idée de conclure un «pacte de responsabilité mutuelle» entre les autorités de Port-au-Prince et les bailleurs de fonds fait son chemin.
«L'idée, c'est que les dirigeants d' Haïti nous disent clairement ce qu'ils veulent faire en termes de développement et que nous leur disions clairement ce qu'on attend. Il ne s'agit pas de leur dicter nos priorités, mais de leur dire ce qu'on attend d'eux, c'est-à-dire des résultats concrets, des résultats durables, une économie qui soit de plus en plus autosuffisante», a précisé le ministre.
M. Paradis a de nouveau confirmé que le gouvernement Harper évalue les programmes d'aide au développement et que des réductions sont possibles. Mais il a refusé de donner plus de détails. Depuis 2007, le Canada a versé environ 1 milliard de dollars en aide à Haïti. En 2011-2012, l'aide s'élevait à 205 millions. Mais cette somme pourrait être ramenée à 90 millions par année, selon certaines informations.
Joël-Denis Bellavance La Presse
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121146
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 12 septembre 2013
Ottawa exhorte Haïti à régler ses problèmes politiques
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