P-au-P, 27 mai 2013 [AlterPresse] --- La population haïtienne s’est retrouvée à danser, ces derniers jours, le compas des chiffres. Un sénateur évoque ses inquiétudes sur la santé du budget de la république et les institutions maniant les finances publiques déferlent une partition de millions et de milliards pour calmer le jeu.
La saison cyclonique, qui s’annonce très rude, a montré ses premières griffes. Tabarre, Pernier, Petion-Ville, en périphérie de la capitale, gardent des stigmates. Le gouvernement va-t-il encore décréter l’état d’urgence et compter sur sa majorité « à genoux » pour utiliser l’argent du fonds Petrocaribe ? L’habitude semble s’installer paisiblement.
Prévue pour le 28 mai au départ, puis reportée au 31 mai 2013 sur demande du secrétariat de la primature, la convocation du gouvernement de Lamothe doit éclairer les sénateurs sur les fonds débloqués pour l’état d’urgence post-Sandy et les dépenses publiques depuis les 2 ans de Martelly.
Haïti est bel et bien en déficit
21, 7 milliards de gourdes d’octobre à mars 2013. C’est le montant des recettes publiques du pays. Le sénateur Privert tire la sonnette d’alarme. Les institutions de perception déferlent une pluie de statistiques et de termes à peine compréhensibles au simple contribuable.
23 mai 2013. La Direction générale des impôts collecte 11,514.92 millions de gourdes durant 7 mois sur les 18,8 millions prévues. L’administration générale des douanes compte sur des mesures du ministère des finances pour atteindre les 25 milliards de gourdes de prévisions.
Ca va bien, les recettes ? Pas tout à fait. Le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (Brh) vend la mèche. L’Etat haïtien accuse un déficit public de 2.7 milliards de gourdes. 15 millions de dollars états-unisiens tirés des fonds de réserve sont injectés sur le marché pour tenter de freiner la dépréciation de la gourde.
Déficit public ? Raison ? Ce gouvernement dépense plus qu’il rentre d’argent. Alors stop les 14 mai à 40 millions de gourdes le jour ?
La saison cyclonique pourrait taper dur !
Déjà 150 victimes après les pluies diluviennes de la soirée du 23 mai 2013. Cette saison ne sera pas un jeu pour Haïti. 24 mai, les stigmates sont très présents à Tabarre, Pernier et Thorcelle. Peu d’intervention des pouvoirs publics ou peu d’efficacité des interventions. Le consulat de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique ferme ses portes.
27 mai 2013. Il pleut à Petion-Ville et Tabarre est inondée. Des appels à l’aide des habitants fusent de partout.
Besoin de fond d’urgence ? La nécessité se fera peut-être sentir sous peu. Mais où les trouver ? PetroCaribe ? Trésor public ?
En attendant, toujours aucune redition de compte à propos des 5 milliards post-Sandy ?
Sur ce point, des sénateurs convoquent Laurent Lamothe pour le 28 mai 2013.
Le temps de faire une mise en page adéquate du rapport, mettre de plus belles photos, rajouter du design (pour répéter le ministre Ralph Théano, chargé des relations avec le parlement) le secrétariat de la primature demande un report au 31 mai 2013.
Quelques sénateurs dont Steven Benoit menacent le gouvernement d’interpellation. (Au moment de rédiger ces lignes, on apprend que la présidence passe à l’offensive et convoque à son tour le parlement en séance extraordinaire pour la même date)
Quasiment un an après, le contribuable haïtien saura-t-il enfin ce qu’on a fait du fonds Petrocaribe qu’il va tôt ou tard rembourser ?
Lamothe offre la main-d’œuvre haïtienne à bon marché au Brésil
Après Cuba, Le premier ministre Lamothe a eu des journées de travail au Brésil ou il s’est rendu en visite officielle. Il a eu des echanges, entre autres, avec des responsables de l’industrie du textile brésilien.
Des entrepreneurs brésiliens auraient vu en Haïti « une plateforme pour l’industrie brésilienne du textile » qui offre « d’énormes avantages ».
De grands manitous de la sous-traitance tels Clifford Apaid (Industries Apaid), Henri-Claude Poitevien (Ctmo-Hope) et Bernard Schettini (directeur général de la Société national des parcs industriels - Sonapi) ont participé aux discussions avec Paulo Skaff, président de la Fédération des industries de Sao Paulo (Fiesp).
La Minustah veut-elle vraiment partir ?
En tournée régionale en Uruguay, Nigel Fischer, chef civil de la Minustah, exige des conditions pour le retrait des troupes onusiennes en Haïti (50% dans les 3 ans à venir).
Consolidation de l’Etat de droit, respect des droits humains, renforcement des capacités de la police (15.000 d’ici 2017) sont certaines exigences de l’Onu.
Le bilan de la Pnh présenté le 21 mai fait état de 8 policiers de plus assassinés en 5 mois.
Fischer évoque l’importance des élections sans parler de date (Il n’a pas encore fait comme Edmond Mulet en 2010), déplore le faible rendement du parlement depuis les deux ans de Martelly, etc.
Depuis 2004, La Minustah est ici pour une stabilisation toujours inaccessible.
Lavalas a sa candidate de l’Ouest
Au milieu des deux femmes fortes du parti Fanmi Lavalas, Mildred Trouillot Aristide et Maryse Narcisse, Lunise Morse est présentée le 26 mai 2013 à la « fondation Dr Aristide pour la démocratie » aux militants et militantes comme la future candidate aux sénatoriales de l’Ouest.
Entre Martelly et Aristide l’affrontement électoral sent le corsé ?
90 millions de dollars etasunisiens à Haïti par Ida
La Banque mondiale a approuvé un don de 90 millions de dollars etatsunisiens de l’Association internationale de développement (Ida) à Haïti, le 23 mai 2013.
Cet argent financera deux projets.
70 millions pour un projet d’amélioration de la santé maternelle et infantile grâce à des services sociaux intégrés dans les départements géographiques de l’Ouest, du Nord-Est et du Nord-Ouest.
20 millions de dollars sont alloués au « développement des entreprises et des investissements » en vue de réformer l’environnement des affaires et stimuler les investissements locaux et étrangers. [efd gp apr 27/05/2013 19 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article14624#.UaX17tIqwbA
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 29 mai 2013
Haïti-Conjoncture : Partition de chiffres dans le compas du déficit budgétaire ?
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