Aristide
n'a fait aucune déclaration à son arrivée ni à sa sortie du tribunal, où il a
été entendu par le juge Ivikel Dabrésil, chargé d'enquêter sur le meurtre en
avril 2000 du journaliste Jean Dominique.
Ses
partisans massés sur l'avenue menant au Palais de justice l'ont acclamé à sa
sortie tandis que plusieurs milliers d'autres militants ont manifesté dans les
rues de Port-au-Prince en clamant "Aristide est le plus fort".
L'ancien
président est toujours populaire dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince.
"C'est
un phénomène. Plus de vingt ans après son élection, il continue de mobiliser
les foules", avait estimé avant l'audition un ancien sénateur Gérald
Gilles, en signalant la présence de centaines de sympathisants d'Aristide près
du tribunal.
"Nous
nous préparons à aller aux élections. Cette convocation est une occasion de
mobiliser nos militants", a expliqué le sénateur Francky Exius, présent au
tribunal.
Des
élections sénatoriales partielles et communales sont prévues d'ici la fin de
l'année en Haïti mais aucune date officielle n'a encore été annoncée.
L'ancien
président, dont l'audition constituait une rare sortie publique depuis son
retour en Haïti en mars 2011, était accompagné au tribunal de parlementaires et
d'anciens élus, tandis que d'importantes mesures de sécurités avaient été mises
en place autour du bâtiment, situé dans le centre de Port-au-Prince.
La
rencontre avec le juge était "très détendue" et "il n'y a pas de
nouvelle convocation en perspective ni de confrontation", a rapporté l'un
de ses avocats, Mario Joseph, après l'audition.
Jean
Dominique, qui avait été exilé sous le gouvernement de l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, a été abattu le 3 avril
2000 dans la cour de la station de Radio Haïti-Inter dont il était le
propriétaire. Le gardien de la station avait été également tué par des inconnus
armés.
Depuis
2000, pas moins de 12 juges se sont succédés dans l'instruction de cette
affaire qui défraie la chronique en Haïti.
Un autre
ancien président haïtien, René Préval, a été entendu en mars par la justice,
qui a également interrogé un ancien ministre de l'Intérieur et d'anciens
responsables de la police.
Jean-Bertrand
Aristide a dirigé Haïti à deux reprises.
Une
première fois entre 1991 et 1996, mais son mandat a été interrompu dès la
première année par un coup d'état militaire. Après trois années d'exil aux
Etats-Unis, il a été rétabli en 1994.
Il est
ensuite revenu à la tête du pays en 2001 mais a été contraint de démissionner
en 2004 avant de passer sept ans en exil en Afrique du sud.
Il est
revenu en Haïti en mars 2011.
http://www.lepoint.fr/monde/haiti-audition-d-aristide-sur-un-meurtre-ses-partisans-manifestent-08-05-2013-1664866_24.php
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