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jeudi 28 février 2013

Expo photo…Au Musée McCord : chaos et espoir en Haïti

Agnès Chapsal / Agence QMI Publié le: mercredi 27 février 2013, 17H49 | Mise à jour: mercredi 27 février 2013, 17H56 L’exposition Haïti, chaos et quotidien au musée McCord présente, à travers les photographies de Benoit Aquin, un portrait de la perle des Antilles qui s’articule autour de trois thématiques : le séisme de 2010, le carnaval et les cérémonies vaudou. «Haïti a toujours été présente dans mes souvenirs», a raconté le photographe Benoit Aquin qui a découvert ce pays à l’âge de 4 ans. En janvier 2010, il y est revenu pour couvrir les désastres du séisme, qui a entraîné la mort de 220 000 personnes. «J’y suis retourné plusieurs fois parce que je ne voulais pas que mon travail soit fixé seulement sur les images de la catastrophe, a-t-il expliqué. C’est un travail émotionnel que j’ai essayé de faire le plus intuitivement possible.» Encore affecté par «l’ambiance apocalyptique» au lendemain du séisme, le photographe a qualifié son voyage d’«éprouvant». «Je n’ai pas voulu censurer ce que j’ai vu, mais en même temps j’ai de la retenue, car il y avait des choses plus difficiles à voir», a-t-il assuré, devant la photo d’un cadavre entouré de mouches, victime d’un règlement de compte ou de pilleurs. Critères esthétiques L’exposition s’ouvre sur les ravages provoqués par le séisme : une femme hagarde dans les rues désertes de Port-au-Prince, un corps enseveli sous les décombres, des blessés, l’aide internationale et des édifices en ruine. Le chaos de la catastrophe s’oppose diamétralement à l’exubérance des séries Carnaval et Cérémonie. Dans la première, le visiteur découvre des enfants recouverts d’un maquillage jaune et des adultes déguisés en animaux sauvages dans les villes de Jacmel et Les Cayes. Dans la seconde, ce sont des transes dans une foule bariolée. Aux tonalités bleutées du début de l’exposition s’opposent les couleurs vives de la fin. Pour la commissaire de l’exposition, Hélène Samson, le choix des photos a été longuement réfléchi. «Le photographe a répondu à des critères esthétiques, comme la composition des lignes et des formes, les relations entre les couleurs, la tension que crée le cadrage sur l’image, la poésie qui ressort de certains contrastes et les textures.» «Inspiré par les surréalistes et le cinéma italien, comme les films de Passolini, Benoit Aquin travaille dans le souci du documentaire, mais n’en a pas nécessairement le style», a-t-elle conclu. Des citations de l’écrivain montréalais d’origine haïtienne Dany Laferrière, dont des extraits de son roman Tout bouge autour de moi, viennent aussi ponctuer l’exposition. L’exposition Haïti, chaos et quotidien est présentée au Musée McCord jusqu’au 12 mai. http://www.journaldemontreal.com/2013/02/27/au-musee-mccord--chaos-et-espoir-en-haiti

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