Le prix Carbet des lycéens 2013 est lancé. Voici la critique littéraire d'une élève de seconde au lycée de Bellevue. La jeune fille a lu -et aimé- « La belle amour humaine » de Lyonel Trouillot.
« La belle amour humaine » de Lyonel Trouillot (aux éditions Actes Sud) est un roman qui narre le séjour d'Anaïse en Haïti. En quête de réponses sur la disparition de son père qu'elle a à peine connu, et sur la mort de son grand-père dans un incendie, dont la cause reste mystérieuse.
Anaïse, d'origine haïtienne, a dû se structurer dans une société en souffrance. L'auteur lui donne alors des traits de caractère, et une forte personnalité de sorte qu'elle réagisse de façon particulière à cette double réalité pauvreté mais aussi (paradoxalement) caractère doux de l'île.
Le lecteur appréciera ce roman qui se divise en deux monologues structurants. Celui de Thomas, guide et celui d'Anaïse.
À travers le monologue de Thomas, l'auteur présente son île de manière lucide. Il présente une ville pauvre, « côté richesse et monuments, c'est vrai nous ne valons pas la concurrence! Il a sept heures de route entre le bruit et le silence. Il est des villes qui aboient » ... Mais contraste, il y aura! Le contraste vient des villes comme Anse à Fôleur, décrite comme calme et « bercée par la mer » .
Au fil des pages, le lecteur découvrira qu'Anaïse représente les pays riches contrairement à Thomas, porte-parole du peuple Haïtien.
L'auteur utilise d'ailleurs la voix de Thomas pour faire passer un message à tous les occidentaux venant assouvir leurs fantasmes en Haïti, ou encore profitant malhonnêtement des nombreuses qualités qu'offre l'île.
QUE FAIRE DE SA VIE ?
Ce roman, particulièrement réaliste, nous interpelle et nous pousse à trouverune réponse personnelle à une question fondamentale de la vie : « Quel usage faut-il faire de sa présence au monde ? » Question complexe que l'on soit d'un milieu social, riche ou pauvre, noir ou blanc, d'où quel'on vienne...
Quelle trace laisserons-nous de notre passage sur terre ? En acceptant de se laisser emporter par le roman, chacun trouvera sa réponse.
Autre point fort de ce roman, le style ; un style qui permet une lecture fluide et agréable... Il est facile de se laisser balader par les mots simples et colorés de Lyonel Trouillot.
Que pourrait-on dire pour conclure ? Que l'on conseille ce roman, plus précisément à tous ceux qui ont tendance à faire rimer Haïti et pauvreté.
Parce qu'ils y rencontreront une « autre richesse » . Aux autres aussi : à ceux qui veulent se laisser prendre par les teintes touristiques, à ceux qui veulent philosopher.
Enfin, à tous ceux qui voudront comme Anaïse découvrir la fin de l'histoire.
Qui est responsable de la mort de Robert Montès (son grand-père) et de celle du colonel Pierre André Pierre ? Entrez dans le jeu de l'auteur et acceptez d'être envoûté et surpris jusqu'à la fin.
http://www.martinique.franceantilles.fr/loisirs/sortir/une-lecture-couleur-haiti-182332.php
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 21 novembre 2012
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