Bonjour, amis bloggeurs ! Bonjour fidèles lecteurs d’Haïti Recto Verso !
Après un mois d’absence sur la toile nous sommes revenus. Vous êtes déjà assez habitués avec ces périodes d’absence qui surviennent toujours à la même époque. Elle correspond à nos vacances. Vacances, quand elles ne riment pas avec farniente ou les pieds dans l’eau, signifie le temps de refaire le plein. Nous avions opté pour garder un profil plutôt bas. Nous avons préféré observer et nous garder d’émettre des coups de gueule.
Tout compte fait, nous n’avions pas pris de vraies vacances. Nous sommes partis voir pour comprendre et agir. Nous sommes allés en Haïti, là nous avons pu voir un pays qui se remue doucement, manifestant le désir de se relever. Nous avons eu l’impression qu’il manque encore un petit quelque chose. Peut être, passer de la résilience à l’indignation pour s’auto-estimer par rapports aux adversités et aux faux amis ? Sans doute comprendre les enjeux dans leurs vrais sens pour s’armer des meilleurs atouts pour les affronter victorieusement ?
Trente mois après, pour ne pas froisser des sentiments, le bilan reste assez mitigé. Tout dépend du côté ou l’on se place. Le pays a surement repris sa physionomie d’avant le 12 janvier 2010. Certains « espaces vides » rappellent qu’il manque ici et là certains édifices. Mieux encore, le Palais National encore à genou est sans doute le seul élément qui ramène encore les souvenirs cruels et dramatiques du tremblement de terre. S’il est vrai que l’on observe très peu de décombres, il n’y a pas non plus de chantiers grouillant de monde comme témoin d’une vaste reconstruction.
La place du Champ de Mars est vidée des camps de déplacés. Le parc Sainte Thérèse de Pétion Ville et le Stade Sylvio Cator aussi. Ne demandons pas dans quelles conditions ces évacuations ont été effectuées.
Sur le plan politique nous avions envie de dire que c’est le statut quo. Les deux pouvoirs principaux, le législatif et l’exécutif, refusent catégoriquement de se mettre d’accord pour affronter les défis qui semblent les dépasser de plusieurs coudées. Un scandale succède à un autre qui est vite oublié. Des parlementaires qui changent de côté en s’alliant à leurs adversaires d'hier au gré des caprices de leurs besoins et intérêts.
L’exécutif de son côté, surtout la présidence, continue à faire cavalier seul sur des dossiers et des actions qui peuvent être jugées comme contradictoires. Les programmes d’assistance ne sont pas bien expliqués. Ils portent des noms qui évoquent surtout la misère et l’égocentricité partisane : « Ti manman chéri » (Petite maman chérie), la carte rose…
Il faut cependant noter quelques mesures qui tendent vers une organisation simple et débutante de la vie sociale en Haïti. La je pointe positivement du doigt le service de circulation qui veut sévir de façon radicale contre les mauvaises habitudes au volant. Ce sont certes des mesures simples. On pourrait se demander pourquoi elles n’étaient pas encore appliquées dans une capitale si mal gérée. Parmi les plus récentes on peut évoquer le port de la ceinture de sécurité, l’obligation de porter les enfants en bas âge dans des sièges appropriés, des radars placés sur les axes routiers…
Le paradoxe qu’il fallait relever avant ces mesures c’est que le pays a un besoin cruel d’argent dans une société qui n’est pas habituée à payer des impôts. Pour des raisons justifiées ou pas. L’application des règles du code de la route permet à la fois de protéger des vies et d’augmenter les recettes de l’état. Un bon ami résidant en Haïti, me disait que pour lui c’était comme une sorte de réflexe. Dès qu’il arrive aux Etats-Unis ou en République Dominicaine, au volant il met automatiquement sa ceinture de sécurité. Cependant à Port-au-Prince, il ne se sent pas de s’emmerder avec ce truc, dans ce merdier !...
Nous avions visité l’école et les enfants de la Fondation « SEEDS FOR THE FUTURE » (SEMENCES POUR L’AVENIR), cette école dont les enfants reçoivent une attention particulière de la part du personnel soignant de l’hôpital Privé Clairval et de quelques amis. Nous avions pu évaluer leurs besoins tout en leur assurant notre soutien.
Nous avions aussi travaillé avec beaucoup d’organisations qui s’occupent de l’enfance défavorisée. Cette partie « pilier » de la société haïtienne en bute à de vraies difficultés. Les problèmes et les besoins sont les mêmes, pour des enfants qui risquent d’être happés par l’engrange de la délinquance ou de la prostitution. FONDACIRE, Fondation Croire, Investir, Réussir travail dans ce domaine et nous pensons pouvoir faire passer le message de ces enfants défavorisés jusqu’aux gens de bonne volonté qui ont compris que cette forme de coopération peut se révéler très productive pour la société haïtienne…
Enfin, nous avions rencontré Nephtalie Ilisse, cette fille miraculée qui avait été prise en charge à Marseille, en 2007, après un vaste mouvement de solidarité sans précédent qui avait permis de recueillir les fonds nécessaires pour couvrir les frais d’une chirurgie cérébelleuse, magistralement réalisée par le Docteur Gabriel LENA de l’hôpital La Timone.
Nous l’avions vue, guérie de sa maladie avec des séquelles prévues. Selon les parents, qui sont encore extrêmement reconnaissants envers toux ceux qui avaient rendu possible cet exploit, elle n’a plus mal à la tête, elle ne vomit plus, elle n’a pas de nausées. Scientifiquement parlant, elle ne présente plus de syndrome d’hypertension intracrânienne.
Nous avions été agréablement surpris de voir qu’elle se rappelait de tout le monde en particulier de tous ceux qui ont été proches d’elle durant son séjour à Marseille. Elle a mentionné sans erreur, des noms comme Anne Marie Straboni, Marie Dominique Ohresser, Valérie Ranchin.
Nous voudrions profiter de cet instant pour envoyer nos plus vifs remerciements à ceux qui ont contribué à redonner la vie à cette demoiselle qui aujourd’hui a treize ans. Nous pensons au service de Air France qui avait mis â notre disposition des billets d’avion pour faciliter le voyage, à aviation sans frontières qui avait dépêché un de ses membres pour accompagner Nephtalie et sa mère depuis Port-au-Prince jusqu’à Marseille et pendant le trajet dans l’autre sens, à tous les donateurs qui nous ont proportionné généreusement « le nerf de la guerre ». Nous avons dans ce sens une pensée particulière pour l’ensemble des supporters de l’Olympique de Marseille qui avaient pris part à cette action avec un très grand cœur…
Nephtalie serait heureuse de revenir en France pour remercier Marseille de ce qui a été fait en sa faveur…
Nous avions traversé la frontière entre Haïti et la République Dominicaine. Mon Dieu quel Bordel!
Nous sommes allés vers le plateau central. Une zone géographique regorgeant une potentialité enviée pour le développement et le désenclavement. Avec cette route nationale numéro 3, à mettre dans les grandes réalisations du président Preval, il ne manque que ce rien pour en faire une zone pilote.
Et que dire de la visite de "PELIGRE", cette force de la nature apprivoisée dans un décor de rêve pour alimenter en électricité le pays. A l'époque de son inauguration, les slogans propagandistes pro François Duvalier disait que seul Duvalier pouvait conquérir l'énergie de Péligre pour la donner à son peuple. Près de cinquante ans plus tard, cette centrale hydroélectrique continue à être la seule pourvoyeuse du peu d'énergie électrique dont bénéficient la capitale et le reste du pays...Les slogans disaient-ils la vérité sur un ton de malédiction ou de prophétie?
Nous avions suivi aussi la première phase du tournoi qualificatif pour la Coupe du Monde des moins de 17 ans. Nous avons vu avec une certaine délectation une sélection de jeunes grenadiers pétris de talents. Leur défaut, c'est d'être haïtiens! Que dire de cette perle qui joue en milieu offensif droit, Derival Jean Wesner. Une vraie perle. Mais nous connaissons déjà la fin de l'histoire. La fédération n'aura pas les moyens suffisants pour assurer la préparation de ces jeunes qui pourraient déjà être considérés comme la base de la sélection pour la coupe du monde de 2018.
Pourtant dans ce même pays on peu disposer de plus d'un million de dollars pour un carnaval des fleurs en juillet. Parler de fleurs dans un pays déboisés à plus de 90% ! Cinq mois après le carnaval national. Un évènement réalisé sans raison du dimanche à Mardi. Comme si en juillet il y avait un mardi gras aussi. Un carême en juillet. Pourquoi ne pas avoir organisé ces festivités chères aux haïtiens sur un week-end ? Quelqu'un devra expliquer aux autorités ce que représente en matière de productivité et de recette fiscale une journée et demie de congé.
Voilà, amis lecteurs, un résumé assez succinct de nos activités de vacances. Nous restons à votre disposition pour plus de renseignements et nous sommes comme d’habitude, ouverts au débat contradictoire positif comme forme de contribution pour faire avancer les esprits et les choses.
Merci et bonne lecture !
Juillet 31/2012
Marseille, France
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