Mon séjour en Haïti m’a permis de voir l’application la plus pure et complète de ce que nous connaissons comme système D. Haïti est un pays ou le chômage est carrément endémique. Le nombre limite de gens qui ont un petit boulot constitue l’exception qui accompagnerait une règle générale disant qu’aucun haïtien ne travaille.
J’ai parcouru des quartiers défavorisés réputés difficiles ou j’ai croisé des gens avec qui j’avais passé une grande partie de mon enfance. J’étais heureux de voir qu’ils avaient gardé avant tout une dignité à toute épreuve. Malgré un chômage inexprimable en taux, la misère galopante, la faim, ils ne grossissent pas les bandes armées ni se livrent au trafic de stupéfiants. Pourtant ils vivent au jour le jour. Ils mangent un jour peut être, demain on verra…quand vous les croisez vous personnifiez l’espoir, vous représentez le miracle de la vie. Un billet de 20, 50, 100 dollars et ils reviennent a la vie. Et si vous n’êtes pas en mesure de leur laisser quelque chose, il vaut mieux ne pas les croiser car la frustration et l’espoir qui vient de naitre pour s’anéantir tout de suite tordent davantage les tripes que la faim que l’on arrive à maitriser par des manœuvres humainement incompréhensibles.
Le plus dramatique de la situation, c’est que ces gens décrits dans cette situation ont 5, 6 ,7 enfants ou plus. Ceux sont ces enfants qui grossissent le nombre d’enfants abandonnés, d’enfants restavek, d’enfants des rues, d’enfants délinquants.
Beaucoup d’haïtiens voient la problématique et comprennent la logique et la nécessité d’y apporter des solutions, mais les moyens sont très limités.
Dans ce sens j’ai été approché par des responsables de plusieurs institutions qui œuvrent dans la même lignée de « SEEDS FOR THE FUTURE »
A défaut de pouvoir répondre positivement, j’ai du laisser des réponses comportant un peu d’espoir en évitant de faire de vaines promesses.
« Envoyez-moi le dossier et on verra ce qui peut
être fait ». Je ne sais pas trop bien ce que cela représente comme
message, une phrase aussi bidon que passe partout. Mais les poignées de mains
reçues en disent beaucoup…
Jonas JolivertPort-au-Prince
Le 6 Juillet 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire