« Nous ne savons la raison de cette visite délinquante et inopportune. C’est la panique générale. On ne sait à qui s’adresser », a déclaré le coordonnateur de la faculté, Hancy Pierre à AlterPresse.
Toutefois Pierre croit qu’ « ils se sont trompés d’adresse. Ils doivent aller au palais national, comme force d’occupation, pour sécuriser le président Michel Martelly. C’est une honte pour le pays ».
L’Association des communicateurs et communicatrice populaires (Akp), le Cercle Gramsci et le Cercle d’études et d’intervention en travail social (Ceits), basés à
« Nous sommes en train de boucler la session. Je me demande si ces occupants étaient venus suivre des cours. Mais de toute façon, ils devraient réussir le concours. Et leurs armes ne sont pas des stylos pour prendre des notes », ironise Pierre quoique visiblement énervé.
Le coordonnateur invite le président Martelly « a gardé les soldats de
Pierre souligne que la faculté entend exiger des explications au Conseil supérieur de la police nationale, car « la force d’occupation n’a pas à venir intimider les étudiants après avoir contaminé le pays avec le virus du choléra et violer femmes et hommes ».
« Nous n’acceptons pas cet impair de
« Ils savent très bien qu’on ne peut pas pénétrer l’enceinte d’une faculté avec des armes » continue Joseph.
Le film de l’agression
Les étudiants suivent leur cours tranquillement quant ils sont alertés de la présence des « visiteurs malvenus ». Il est environ 11 heures du matin. Panique générale. Les cours s’arrêtent.
A la vue des militaires, les étudiants ferment le portail. Enervés, les brésiliens tirent à balles de caoutchouc et lancent une grenade de gaz lacrymogènes dans l’enceinte de la faculté, cassant, entre autres, des persiennes.
« On n’a pas manqué de leur rappeler qu’il n’y a personne à violer à
Une collaboratrice de AlterPresse au sein du consortium médiatique "Ayiti Kale Je" se voit dans l’obligation d’arrêter le cours de journalisme d’investigation qu’elle dispensait à des étudiants et étudiantes en communication sociale.
Il est presque 14:00 locales (18:00 gmt). Les militaires reviennent à la charge. Ils laissent leur jeep sur l’avenue Christophe et montent la petite colline qui donne accès à
« Nous allions enfin avoir le quorum de 30 délégués pour pouvoir tenir l’assemblée mixte et décider sur le processus électoral et autres affaires concernant la faculté quand ils (les militaires) sont venus tout gâcher » explique le professeur Roosevelt Millard, membre du bureau de l’assemblée mixte représentative de
Il est presque 16 heures. La troisième tranche horaire des cours doit commencer. Certains étudiants et membres du personnel traumatisés, craignant des représailles de la force onusienne ont déjà laissé l’enceinte de la faculté. D’autres, réunis en petits groupes, discutent. « Qu’est-ce qu’ils sont venus faire exactement ? », se demande un d’entre eux.
Les professeurs arrivent, dont Ary Régis, étonné d’apprendre la nouvelle de la visite des casques bleus de l’Onu. « Mais…qu’est-ce qu’ils sont venus faire ? » se questionne le professeur avec de grands yeux derrière le volant de sa voiture.
Cette question fait le tour des lèvres et semble ne pas trouver de réponse.
Tout le monde est en salle. Plus d’une dizaine de cours sont en train d’être dispensés, quand on voit des étudiants et étudiantes courir dans tous les sens. « Minustah ! Minustah ! Minustah ! ils sont revenus nous attaquer ! », crient-ils. Et les salles de cours se vident.
Encore une fois…des soldats brésiliens de
« Allez-vous en ! Allez mettre la paix chez vous ! Allez calmer la pagaille dans les favelas ! Laissez-nous étudier. Il n’y a pas de cabris à voler ! Pas de femmes ni de jeunes garçons à violer ici.
Vaval Josué, professeur au département de psychologie, veut sortir leur parler. Mais plus d’un le dissuade de peur qu’il ne soit indexé par les soldats qui ont déjà menacé un étudiant qui avait filmé une partie de la scène dans la matinée.
Dès le débarquement de force onusienne dans le pays en 2004, plusieurs personnalités de
Plusieurs organisations estudiantines ont manifesté ouvertement leur hostilité à la présence de
Un tableau avec les lettres UN barrées a occupé pendant longtemps l’entrée de la faculté. [efd gp apr 18/06/2012 00:40]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12990
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