Halifax
- Expositions, prières, spectacles et même pièce de théâtre sur "l'unique
Noir" à bord: cent ans après, le drame du Titanic anime le tourisme et la
vie culturelle dans le port canadien d'Halifax, où reposent toujours 150
victimes.
Le drapeau de la White Star Line, l'armateur du paquebot, flotte dans les rues
de la grande ville, la plus proche du lieu de la catastrophe du 14 Avril 1912.
Au restaurant "Five Fishermen", on offre pour 46 dollars un menu
Titanic "inspiré par celui offert le jour du naufrage aux passagers de la
première classe", avec des huîtres à la russe à la vodka et au raifort.
Le Titanic est partout. Ses maquettes et ses photos ornent les vitrines des
magasins. Au théâtre, on peut voir une pièce consacrée à "l'unique Noir du
Titanic", l'ingénieur haïtien Joseph Laroche, et dénonçant le racisme de
l'époque. Un chauffeur de taxi évoque spontanément sa grand-mère qui avait vu
les cercueils débarqués dans le port par les sauveteurs arrivés trop tard pour
trouver des survivants. "Maintenant, je le raconte à mes
petits-enfants", dit Bruce Blandin.
Artistes, scientifiques, autorités et musées de Halifax se préparent à
commémorer solennellement la grande catastrophe. Le 14 avril, les
Haligoniens seront invités à un rassemblement, une procession aux chandelles
derrière une charrette portant un cercueil, et feront une minute de silence,
symbolisant l'interruption finale des SOS émis par le paquebot en détresse. Le
15 suivra une cérémonie oecuménique, réunissant chrétiens, musulmans et juifs.
Dans la nuit du 14 au 15 Avril 1912, les quelque 700 survivants du naufrage ont
été recuellis par le paquebot britannique Carpathia, qui les a acheminés à New
York, destination du Titanic. Mais c'est depuis Halifax que sont partis les
vaisseaux, dont deux câbliers, chargés de repêcher les dépouilles, avec à leur
bord fossoyeurs, embaumeurs et cercueils, rappelle Garry Shutlak, un des
responsables des Archives de la province de Nouvelle-Ecosse.
Mémoire vivante de l'histoire du Titanic et conférencier très demandé, M.
Shutlak peut donner des précisions sur le menu casher offert aux passagers de
3e classe ou sur le nombre considérable de voyageurs de nationalité syrienne.
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