A la découverte des trésors de la terre Haïtienne Cacao, café, écorces d’orange amère, vétiver, canne à sucre : du 15 au 20 novembre la manifestation Ti Coup d’œil sou Haïti a pour thème « Haïti terre fertile ». L’occasion de découvrir la richesse des produits de l’IIe et de comprendre les enjeux de la coopération pour leur développement durable
Catastrophes naturelles, crise politique permanente, misère économique, violence endémique, conditions sanitaires désastreuses… Au fil de l’actualité, la liste des calamités affectant la population haïtienne semble nourrir un cycle de fatalité sans fin.
Haïti mérite pourtant d’être découvert sous un autre angle : celui de ses richesses culturelles et de son patrimoine. C’est l’objectif, depuis 2004, du festival Ti coup d’œil sou Haïti organisé par la ville de Suresnes pendant la Semaine de la Solidarité Internationale.
La richesse agricole figure au nombre de ces atouts, en dépit des fléaux qui en fragilisent la valorisation. Corossols, mangues, grenadines, patates douces, giraumons, oranges amère : la terre haïtienne regorge de trésors naturels.
Du 15 au 20 novembre « Haïti terre fertile » est donc le thème de la 7 ème édition de Ti coup d’œil sou Haïti. Exposition, ateliers, rencontres, conférence, invitent à découvrir les richesses locales avec un coup de projecteur sur cinq produits phares de la terre haïtienne que nous connaissons surtout une fois transformés: le cacao, les écorces d’orange amère, la canne à sucre, le vétiver et le café.
Si Haïti est une terre fertile, la production agricole locale ne représente pourtant que 48% de la disponibilité alimentaire du pays. Jusqu'à la fin des années 1980, les trois quarts de la population active travaillait dans l'agriculture. Mais le manque d'infrastructures et d'irrigation, l'érosion des terres et les catastrophes naturelles ont entraîné un déficit de production et un déclin du secteur agricole.
« En 30 ans, la population haïtienne a doublé alors que la production agricole a diminué d’environ 70 %. D’où une volonté internationale de soutenir cette production, précise Jean-Louis Testud adjoint au maire délégué aux relations internationales et à la coopération décentralisée. En 2008, lors de l’envolée des prix des matières premières, la dépendance d’Haïti aux marchés céréaliers et aux aliments de base a aggravé la situation alimentaire. Cette crise a conduit de nombreuses coopérations françaises à axer leurs aides sur des actions liées à l’agriculture durable, qui, en particulier depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010, a un rôle clé à jouer dans la lutte contre la faim et la pauvreté.
Une exposition permettra ainsi d’en savoir plus sur la valorisation des filières de ces cultures et de découvrir les usages de ces produits traditionnels. Des étals de marché de produits haïtiens traditionnels, pour la plupart méconnus de ce coté de l’Atlantique, seront également installés. Des Haïtiens et des acteurs de la Coopération française agissant sur ces filières seront présents lors des divers ateliers pour faire découvrir la richesse des produits issus de la terre haïtienne.
C’est notamment le cas du Conseil Général des Hauts-de-Seine qui mène depuis 2008, un programme dans le nord d’Haïti visant à améliorer la production des fèves de cacao, la valoriser sur les marchés internationaux, permettre une certification biologique et renforcer les producteurs locaux. Le Conseil régional d'Aquitaine mène aussi, avec des partenaires -ONG et associatifs-, deux programmes de "Sécurité alimentaire et Lutte contre la Pauvreté " et de "Gestion des espaces forestiers" qui bénéficient à plusieurs centaines de familles haïtiennes « Depuis que le maire de Suresnes a créé le groupe Haïti au sein de l’association Cités unies France, qui fédère les collectivités territoriales françaises engagées dans la coopération internationale, le nombre de collectivités présentes en Haïti a triplé, souligne Jean-Louis Testud.
Plus on soutient le développement local, plus on renforce la démocratie, plus on permet de créer des emplois et de faire naître un espoir d’avenir ».
Contact presse : Arnaud LEVY 01 41 18 15 52 / 06 28 81 11 96 alevy@ville-suresnes.fr
Novembre 2011
Le Café, perle noire d’Haïti.- Introduit par les Jésuites de Martinique en 1726, le café se développe sous la colonisation française et devient un pilier de l'économie après l'indépendance du pays en 1804. La « perle noire » d’Haïti, aujourd’hui reconnue dans le monde entier, est la première denrée agricole d'exportation du pays. Les producteurs se démarquent des grandes compagnies en se fondant sur un développement écologique et durable, contribuant à l’expansion de la production de café équitable depuis les années 1990. Le café est aujourd’hui source de revenus pour près de 200 000 familles rurales d’Haïti. Les régions caféières ont de surcroît en Haïti un rôle indéniable dans la protection de l’environnement et représentent les rares zones encore boisées du pays.
Le Cacao, familial et haut-de-gamme.- Il est principalement cultivé dans le Nord, au sein de plantations familiales, qui se sont constituées en coopératives cacaoyères dans les années 80 à la chute de la dictature afin d’améliorer la commercialisation. En France les fèves en provenance d’Haïti, sont issues de variétés anciennes d’excellente qualité. Réputées pour leurs arômes elles sont destinées à la chocolaterie haut de gamme et au marché du commerce équitable. Aujourd’hui, la culture du cacao se tourne de plus en plus vers l’exportation.
Le Vétiver, l’atout parfum
Les vertus de ses racines en font une plante médicinale traditionnelle, mais c'est en cosmétologie et en parfumerie qu’il est le plus utilisé et que nous le consommons souvent sans le savoir : 80% du marché mondial d’huile essentielle de vétiver provient d’Haïti. Cette herbe, qui pousse dans des milieux humides ou secs s'adapte à toutes les qualités de terre. Un plant de vétiver peut vivre de 50 à 60 ans. Une fois coupées, les tiges sont exploitées dans l’artisanat traditionnel, la fabrique de papier, peuvent servir de chaume pour les toitures et de fourrage pour le bétail. Sa culture constitue aussi un atout primordial contre la déforestation qui frappe Haïti car ses racines longues et fixes permettent d’éviter l’érosion des sols.
L’orange amère, base du Grand- Marnier .- Distillée avec de l’eau-de-vie macérée, ses écorces entrent dans la composition du Grand-Marnier, liqueur qui est la plus exportée de France. Il faut environ huit kilos de fruits pour produire un kilo d’écorces. L'essence de ce produit est fabriquée dans la région du Cap-Haïtien. Toutes les activités –récolte, séchage, macération, pressage- sont faites manuellement.
La canne, à sucre, patrimoine historique .- Cultivée en monoculture ou en association avec d'autres cultures, c’est l’activité agricole traditionnelle, en Haïti où la canne à sucre a été introduite lors du second voyage de Christophe Colomb. Sa transformation en sucre a été le pilier de l’économie coloniale et a constitué un produit salvateur pour la population indigène. La vente sur les routes et au hasard des rues de morceaux de cannes continue de représenter un apport énergétique populaire de base et garantit une bonne hygiène dentaire. Cinq produits proviennent aujourd’hui de la transformation de la canne, dont certains sont destinés à l’exportation : le sucre, le clairin, le rapadou, le sirop de consommation et le rhum.
De Suresnes au Cap Haïtien : 13 ans de coopération décentralisée
La ville a fait le choix d’une aide au développement fondée sur un échange d’expérience et de savoir faire. Objectif développer la responsabilisation des acteurs locaux. Depuis 1998, la ville de Suresnes a fait le choix d’appuyer de manière pérenne, le Cap Haïtien deuxième ville d’Haïti par sa population. Alors que ses infrastructures ne sont prévues que pour 40 000 habitants, elle en compte environ 700 000. Le Cap Haïtien dispose de nombreux atouts pour son développement (un port, un aéroport, un patrimoine architectural remarquable, la proximité de sites touristiques) mais doit faire face avec l’accroissement de sa population à un urbanisme non maîtrisé, à l’insalubrité, au risque sismique et cyclonique.
Suresnes appuie la Mairie du Cap Haïtien pour la mise en œuvre de projets structurants dans le cadre de son développement social et urbain selon les règles de la bonne gouvernance. Cette coopération s’attache à renforcer les capacités des agents et élus en transmettant des outils et méthodologies pour développer la responsabilisation des acteurs locaux. Dans un pays comme Haïti où les instances étatiques et les services publics font défaut, le renforcement des capacités des collectivités locales participe à la consolidation de la démocratie au plus près des populations.
La contribution de Suresnes passe avant tout par ses cadres et techniciens qui échangent des expériences et des savoir-faire, transmettent des outils et des méthodologies à leurs homologues du Cap Haïtien. Cet accompagnement permet à la Mairie du Cap Haïtien d’acquérir des compétences, de se responsabiliser pour conduire des projets et solliciter des financements internationaux.
La ville de Suresnes travaille sur ces actions avec de nombreux partenaires et mobilise avant tout ses agents. Fondée sur une réciprocité d’échanges, cette coopération apporte en retour à Suresnes, ses agents et ses habitants une culture d’ouverture et de solidarité internationale. Elle favorise l’engagement citoyen et invite les agents à s’ouvrir sur d’autres problématiques.
Le travail engagé a notamment permis de lancer trois projets d’envergure :
1.- Lutter contre la menace des déchets.- Au Cap Haïtien, les déchets ne sont pas collectés de façon régulière et organisée, mais sont déposés dans des zones marécageuses, où vivent des milliers de personnes. Face à cette catastrophe écologique, sanitaire et sociale, Suresnes, en partenariat avec l’Agence Française de Développement, accompagne la création d’une décharge contrôlée et la mise en place d’une collecte organisée.
2.- Sauver le patrimoine historique de la vieille ville.- Bien que d’une grande richesse, le patrimoine de la vieille ville du Cap Haïtien, à l’architecture de type néo-colonial en bois, est en forte dégradation. En collaboration avec l’Université de la Sorbonne IV, l’Agence Française de Développement et l’Institut Haïtien de Sauvegarde du Patrimoine National, Suresnes a initié un projet visant à faire l’inventaire du patrimoine remarquable et à réaliser des actions de réhabilitation. Objectif final : permettre le classement de la vieille ville au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Favoriser l’aménagement d’un nouveau quartier .- Confronté à l’importance des populations déplacées et des familles vivant dans des zones à risque, et soucieuse de trouver une réponse à la bidonvilisation des bassins versants et des mangroves de la ville, la Mairie du Cap Haïtien prône le développement d’un nouveau quartier dans la conurbation de la ville.
Suresnes s’attache à réunir des partenaires compétents pour mener des études prenant en compte les déplacements de la population, le développement économique, l’aménagement urbanistique, les problématiques environnementales et les risques naturels.
Novembre 2011
Programme
Mardi 15 novembre
17h à 19h A la Mediathèque – 5 rue Ledru-Rollin
Colloque grand-public « Haïti : une terre fertile, la restructuration de l’agriculture pour une autosuffisance alimentaire » animée par Richard Michel, journaliste. Avec les acteurs de la coopération française et leurs partenaires (Conseils Régionaux d’Aquitaine et de Bretagne, Conseil Général des Hauts-de-Seine, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière, AFDI (Agriculteurs français et développement international) Dordogne, Agrisud International, chocolatier alto-séquanais, etc.)
Mercredi 16 novembre
Journée en présence des représentants de la Région Aquitaine et de l’association AFDI Dordogne sur leur coopération
Animations
11h et 16h : « Du caféier à votre tasse » : Procédés de fabrication de la perle noire d’Haïti, suivie d’une dégustation de café haïtien
14h30 - 15h15 : « De la cabosse à la plaquette de chocolat » Suivie d’une dégustation de chocolat haïtien
15h30 : Visite guidée de l’exposition sur l’agriculture, la déforestation et l’accès à l’eau en Haïti, conçue par le Conseil Communal de la Jeunesse
Samedi 19 novembre :
11h30 et 17h : Démonstrations de cuisine haïtienne
Manifestations en accès libre, tout public
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 14 novembre 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire