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lundi 3 janvier 2011

Adoption en Haïti. Le choix impossible !

3 janvier 2011
Les autorités haïtiennes n'autorisent qu'une adoption simple. Nadine, une Brestoise, veut obtenir du tribunal de Nantes une adoption plénière pour son fils. Sans succès.
«Le troisième avis, avant jugement, rendu par le procureur du TGI de Nantes est à nouveau négatif. Cela me révolte parce que tous les tribunaux français n'ont pas la même position. Le tribunal d'Angers a déjà rendu des jugements d'adoption plénière pour des petits Haïtiens parce qu'il estime que c'est dans l'intérêt des enfants», explique Nadine Guéguen, maman d'un petit Romain, trois ans et demi, qu'elle est allée chercher en Haïti, en juin2009. Pourtant, la famille d'origine a bien donné son consentement à une adoption plénière. Mais ce consentement ne peut être légalisé en France. La loi haïtienne n'autorise expressément qu'une adoption simple, elle est révocable et maintient le lien de filiation avec la famille d'origine.
Lettre à Alliot-Marie
«On parle beaucoup des enfants qui sont en train d'arriver mais pas des difficultés rencontrées ensuite par les parents pour obtenir une adoption plénière». Nadine Guéguen a écrit à la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, mais elle n'a pas reçu de réponse. «Romain a maintenant un prénom français mais sur les papiers, il y aura son prénom haïtien. J'élève seule mon enfant et je crains pour sa sécurité s'il m'arrivait quelque chose. Ma mère n'aurait aucun droit sur lui. De même, il hériterait de moi mais pas de ma mère si je disparaissais avant elle. Il aura aussi, semble-t-il, une obligation alimentaire à l'égard de sa famille d'origine. Tout cela m'inquiète pour lui. De plus, il va falloir faire des démarches pour l'obtention de la nationalité française qui n'est pas automatique et aujourd'hui son passeport est périmé», ajoute Nadine qui a pris contact avec le service juridique d'Enfance et Famille d'adoption. Cette association a connaissance d'au moins 5.000 familles finistériennes dans la même situation. Cependant, toutes les familles ne revendiquent pas une adoption plénière, comme les parents de la petite Arwen, à Brignogan (29). Nous avions relaté les difficultés de Christine et Jérôme Mosneron-Dupin (Le Télégramme du 25août 2010) pour débloquer le dossier d'adoption d'Arwen qui est enfin arrivée en Bretagne, peu avant l'épidémie de choléra.
Le choix de l'enfant
«Nous avons choisi de respecter la loi haïtienne et de ne pas demander l'adoption plénière. Je regrette, en revanche, qu'Haïti refuse la double nationalité. Nous allons imposer à Arwen la nationalité française, dans son intérêt. En revanche, elle attendra d'être grande pour décider si elle veut d'une adoption plénière (NDLR: possible jusqu'à20ans dans un tel cas). Moi-même adoptée, j'ai très mal vécu le fait de devoir consentir à mon adoption plénière à 14 ans. Cela a provoqué une crise avec mes parents adoptifs, alors que si j'avais pu attendre, cela aurait été un vrai choix, plus serein», explique Christine Mosneron-Dupin.
Catherine Le Guen
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/adoption-en-haiti-le-choix-impossible-03-01-2011-1164231.php
Commentaires:
Les parents adoptants acceptent les lois haïtiennes qui leur propose des adoptions simples. Une fois l'adoption conclue ils se battent pour obtenir l'adoption plenière!!!

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