06/12/2010 08:56:54 Dès le début du processus, la communauté internationale s’est largement impliquée tant sur les plans technique, politique et financier. Les élections du 28 novembre 2010, loin de résoudre la situation politique du pays, l’a compliquée davantage. Haïti a régressé en matière d’organisation et de réalisation des élections alors que le montant alloué à la réalisation des joutes d’aujourd’hui dépasse largement celui des années antérieures.
L’Organisation des Etats Américains (OEA) s’est investie dans le renforcement de l’ONI par le recrutement et la rémunération d’une partie du personnel de l’ONI sur le terrain et par l’octroi d’un support technique dans le cadre d’une coopération entre ces deux (2) institutions. Cette coopération s’est soldée par un échec cuisant. Des milliers d’électeurs ayant depuis des mois voire des années, sollicité leur carte d’identification ne l’ont pas reçue.
Parallèlement, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a diligenté le 17 avril 2010, des experts qui ont affirmé dans leur conclusion, que les élections étaient possibles dans le pays malgré le contexte sociopolitique alarmant, les accusations de partialité, de dépendance orientées vers le CEP et les allégations relatives à la distribution d’armes à feu, dans le but d’engendrer la violence le jour du scrutin.
La Minustah, engagée profondément dans la réalisation des élections, à part ses nombreuses déclarations de sérénité vis-à-vis du CEP et du processus électoral, a poussé certains partis politiques à faire confiance au processus et à prendre part à la course électorale en dépit du fait qu’ils avaient préalablement dénoncé les tractations du pouvoir en place en vue de basculer les élections en sa faveur.
D’après les observateurs du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) les forces de l’ordre tant nationales (PNH) qu’internationales (Misnustah) semblaient s’être donné le mot pour ne sécuriser ni la population, ni le scrutin du 28 novembre 2010. Les auteurs des actes de violence ont agi en toute quiétude et parfois, sous le regard impuissant du CEP et le regard passif des agents de la PNH et de la Minustah.
Les mesures annoncées par les autorités n’étaient pas de nature à sécuriser effectivement le vote mais plutôt, à donner aux communautés nationale et internationale, l’impression que la PNH et la MINUSTAH étaient mobilisées pour garantir la sécurité des vies et des biens. Les révélations relatives à la distribution d’armes à feu aux fins de contrôler les élections par la violence et l’intimidation (réfuté par la Minustah) se sont confirmées le jour des élections.
Le RNDDH à constaté qu’un nombre très restreint d’électeurs ont pu voter en raison des irrégularités graves relatives à la liste électorale partielle, au travail mal fait des COV et au manque d’organisation généralisée dans les différents centres du pays. Les actes de violence ont contraint plusieurs électeurs à abandonner les centres de vote ou à rester chez eux. Le RNDDH a répertorié 107 Centres de Vote (CV) qui ont été vandalisés ou incendiés, soulignant que ce nombre est loin de refléter la réalité.
Ce qui n’empêche pas Pierre Louis Opont, le directeur général du Conseil Électoral Provisoire (CEP) d’affirmé une fois encore, lors d’une réunion public qui s’est tenu vendredi que les « failles enregistrées dans la journée du 28 novembre ne méritent pas une invalidation du scrutin » estimant qu’une majorité écrasante d’électeurs ont pris part aux opérations. Ajoutant que les résultats du premier tour, seront publiés le 6 ou le 7 décembre au plus tard [avant minuit].
Compte tenu du nombres très important d’irrégularités, de fraudes, de violences et d’intimidations et du faible taux de participation, quelque soit les résultats il faut s’attendre à ce qu’ils soient contestés par les candidats et par le population. Souhaitons que les candidats soient en mesure de de maintenir le calme chez leurs partisans, mais nous ne nous faisons pas trop d’illusion.
http://www.haitilibre.com/article-1840-haiti-elections-le-fiasco-de-l-international.html
Commentaires:
Tout ça pour ça?
Selon un article de la presse espagnole citant des sources autorisées seul 250.000 haïtiens auraient votés sur un total supérieur à 4.000.000. Pour ceux qui défendent le suffrage universel le mzessage est clair. On fait quaoi alors maintenant?
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 6 décembre 2010
Haïti - Élections : Le fiasco de l’international
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