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lundi 10 mai 2010

Haïti-Séisme : Une nouvelle configuration dans la zone métropolitaine de la capitale

par Ronald Colbert P-au-P, 08 mai 2010 [AlterPresse] --- Une poussée démographique s’étend progressivement, depuis le séisme du 12 janvier 2010, au nord, au nord-est et à l’est de la capitale Port-au-Prince, avec l’occupation d’espaces physiques pour des habitats et l’implantation de bureaux et de services multiples et divers, constate l’agence en ligne AlterPresse..
Ce déplacement de personnes et d’activités augmente la circulation piétonnière et automobile, créant des bouchons terribles dans les artères empruntées et suscitant de nouveaux besoins (transports publics, marchés publics, alimentation, eau potable, assainissement, santé, écoles, électricité, télécommunications, autres services publics) dans les superficies mentionnées.
Il en résulte une augmentation dans les prix de divers biens, une pression accrue sur l’immobilier, dont les prix d’acquisition et de loyer sont très élevés, voire exagérés, face à une demande de plus en plus forte.
La présence de compagnies et d’organisations internationales, disposant de moyens financiers importants, contribuerait à l’accroissement vertigineux des prix du loyer, depuis 3 mois, en différents points de l’aire métropolitaine de la capitale.
De telles extensions, devenues plus prononcées après le tremblement de terre, ne semblent pas encore provoquer la préoccupation des municipalités concernées, apparemment confinées à la gestion de l’urgence post-séisme.
Elles ne rentrent, malheureusement, dans aucun plan pertinent et concerté d’aménagement urbain, de construction, de reconstruction et de planification d’avenir. Aucun plan, de reconstruction parasismique, n’est encore communiqué à la population.
Les municipalités de Carrefour (au sud de la capitale) et de Croix des Bouquets (au nord-est) ont évoqué l’élaboration et la perspective de plans sectoriels. La municipalité de Pétionville (à l’est) vient de commencer une désaffectation de l’ancien cimetière coincé au coeur de la ville.
Dans l’intervalle, le gouvernement central a décidé d’établir des camps de personnes déplacées dans plusieurs municipalités, comme celles de Cité Soleil (au nord), de Croix des Bouquets (au nord-est) et de Tabarre (nord-est). 1,290 familles, qui vivaient dans un camp à risque à Pétionville (périphérie est) ont été relogées à Corail Cesselesse (Croix-des-Bouquets / nord-est de la capitale), et 512 autres familles à Tabarre (périphérie nord-est), selon la Minustah.
Devant la nouvelle réalité d’utilisation de l’espace, en fonction des menaces sismiques, les réponses apportées se situent (à date) davantage au niveau individuel et de certaines associations et organisations non gouvernementales ainsi que d’organismes internationaux (y compris de la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti / Minustah et des agences onusiennes). Ce sont justement les personnes, contraintes de se déplacer après le tremblement de terre, qui ont pris, seules, l’initiative de se rendre en différentes villes de province, en guise d’alternative aux nouveaux problèmes issus du 12 janvier 2010.
A noter. toutefois, que le gouvernement a declaré d’utilité publique une grande portion de terrains, situés au nord de Port-au-Prince, sans préciser quelle utilisation en sera faite dans le futur.
Les principales interrogations reposent aujourd’hui sur la normalisation de l’habitat en adéquation avec les conditions sismiques et environnementales, la prévention de l’urbanisation sauvage et de bidonvilles. De tels manquements pourraient, à nouveau, conduire à des catastrophes similaires à celle du 12 janvier 2010.
Rien n’est dit aujourd’hui sur la politique d’emplois qui sera appliquée dans le cadre de la reconstruction annoncée, ni sur les secteurs vers lesquels les emplois seront générés au profit d’une majorité. Partout, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, des tonnes de débris jonchent les rues sans aucun calendrier précis pour les enlever et assainir les voies de communication où ils sont entreposés.
Aux questionnements soulevés, les autorités gouvernementales demandent de la patience et avancent qu’il faudra du temps pour revenir à une situation régulière dans la république caribéenne.
Globalement, se côtoient une apparence de laissez-faire (du côté gouvernemental, pendant que des actions administratives, non transparentes et relevant du statu quo, continuent d’avoir cours, presque irrémédiablement) et une détermination individuelle et associative en vue d’une articulation d’un nouveau projet de société, susceptible de permettre de nouvelles formes de vivre ensemble. [rc apr 08/05/2010
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9500

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