Me Ronel Gelin s’étonne de la décision de le relever de sa fonction de Doyen et exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire
vendredi 19 décembre 2008, Radio Kiskeya
Au lieu de deux millions de dollars américains (2.000.000.00), c’est plutôt trente-deux millions de dollars américains (32.000.000.00) qui avaient été trouvés chez l’oncle du trafiquant de drogue Alain Désir lors de la perquisition policière effectuée le 13 novembre dernier en son domicile à Port-de-Paix (Nord-Ouest).
Cette « sensationnelle révélation » a été faite jeudi sur les ondes de Radio Kiskeya et de plusieurs autres radios de la capitale par le Doyen du Tribunal civil de Port-de-Paix, Me Ronel Gelin, quelques heures après l’annonce par le Ministère de la justice de la décision de le relever de sa fonction de responsable du tribunal, « dans l’attente des résultats d’une enquête menée par deux commissions parlementaires ».
Le magistrat accuse de nombreuses autorités, dont le Commissaire du gouvernement de la juridiction Me Michelet Balthazar, d’implication dans le partage de cette colossale somme de laquelle un reliquat « scandaleusement modique » a été finalement déclaré et remis aux autorités centrales. Il soutient que le commissaire du gouvernement avait osé lui envoyer "sa part du gâteau".
Le tollé soulevé dans la population par un tel scandale a éclaboussé la justice à un point tel que le Doyen du Tribunal de 1ère instance explique avoir dû fermer les portes du tribunal dans l’attente des résultats d’une sérieuse enquête sur le dossier. « Tout le monde était pointé du doigt. On nous traitait tous de voleurs. Alors, il fallait faire quelque chose afin que toute la lumière soit faite », a ajouté le magistrat.
Me Gelin affirme par ailleurs son étonnement de la décision prise à son encontre par le Ministère de la justice. Il dénonce aussi avoir dû comparaître, à Port-au-Prince, par-devant un parterre de juges et de fonctionnaires comprenant plusieurs des personnes dénoncées dans l’affaire. « Des voleurs se sont avisés de me juger », a-t-il déclaré avec indignation.
Le Ministère de la justice s’est pour sa part contenté d’invoquer, dans un communiqué daté du 12 décembre, l’insubordination pour justifier sa décision de relever le juge de sa fonction de Doyen du Tribunal de 1ère instance. En aucun cas, le principe de la continuité du service public ne doit être mis en cause, soutient le Ministère. Préalablement à cette décision, des parlementaires influents, dont le 1er sénateur de l’Artibonite (Artibonite, Nord), Youri Latortue, avait formellement exigé du Ministre de la Justice Jean Joseph Exumé qu’il fasse rouvrir les portes du Tribunal civil de Port-de-Paix.
L’opération antidrogue menée le 13 novembre à Port-de-Paix avait « officiellement » permis aux autorités judiciaires et policières haïtiennes d’intercepter la somme de un million sept cent quarante mille deux cent dix dollars américains (1.740. 210.00) chez l’oncle du présumé narcotrafiquant Alain Désir, extradé aux Etats-Unis.
Cinq cent dix mille dollars (510.000.00) avaient été également retrouvés dans un sac à main lors de la perquisition menée au domicile de M. Marc Frédéric par le commissaire du gouvernement de la juridiction et des agents du Bureau de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS). Un coffre-fort et des munitions avaient été également confisqués et transportés à Port-au-Prince à des fins d’investigation.
Au cours d’une deuxième phase de l’opération au siège de la Banque Centrale à Port-au-Prince, un million deux cent trente mille deux cent dix dollars américains (1.230.210.00) avaient été découverts dans le coffre, selon des sources policières anonymes.
Aucune estimation officielle du montant de la somme confisquée lors de l’opération n’est jusqu’à présent disponible. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5526
HRV commente:
Nous ne sommes pas sûrs que cette attitude fruit d'une énorme tentation soit une attitude caractéristique de nos concitoyens s'étant taillés une forte réputation de corrompus.
Il faut avoir réfléchi mille fois pour ne pas se laisser aller. Cependant ce qui aurait du mettre la puce à l'oreille c'est le fait que les autorités qui se seraient partagés le butin aient été plusieurs. Dans ce cas, le moindre mécontentement se traduit immédiatement par la "vente pure et simple de la mêche".
Nous connaissons des gens et nous avons entendu des histoires d'employés au contact de l'argent braqués par des voyous qui ont su mettre un peu de sous de côté avant d'appeler la police.
Dans le cas précis des autorités haïtiennes, cette idée nous hantait depuis quelques temps déjà, quand la presse rapportait des actes de saisie des biens des narcotrafiquants. Nus savions sans peur de nous tromper que des titres de propriétés allaient être trafiqués pour que les bien de ces vendeurs de drogues n'aillent pas grossir le maigre et inexistant cheptel de l'état. Qui s'inquiète de l'Etat en Haïti?
Ce dernier scandale est aussi succulent que les autres et nous attendons des noms de fonctionnaires faisant partie d'institutions prestigieuses..suivez notre regard.
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Drogue/Port-de-Paix : la PNH rejette les accusations de l’ex-doyen
vendredi 19 décembre 2008
Le porte-parole de la Police Nationale dans le Nord-Ouest, Harry Registre, a rejeté vendredi les accusations portées par l’ex doyen du tribunal civil de Port-de-Paix, Me Ronel Gélin, contre les agents de la PNH qui auraient emporté une partie de l’argent confisqué chez un présumé narcotrafiquant.
Le porte-parole annonce qu’une enquête est en cours en vue d’identifier et de sanctionner des policiers qui auraient éventuellement participé au partage du butin.
Me Gélin, qui estime qu’une importante partie de l’argent saisi le 12 novembre dernier chez Alain Désir a disparu, a été démis de ses fonctions après avoir fermé le tribunal civil de Port-de-Paix.
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?breve1834
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
samedi 20 décembre 2008
32 millions de dollars américains partagés par des autorités suite à une perquisition chez un trafiquant de drogue, révèle l’ex-Doyen du Tribunal civi
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