Navi Pillay estime que le pays doit relever d’énormes défis pour atteindre l’horizon de la Déclaration universelle des droits de l’homme
jeudi 6 novembre 2008, Radio Kiskeya
La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a exprimé ses plus vives préoccupations et son émotion face au "dénuement" dans lequel vit la majorité de la population haïtienne, à l’issue d’une visite d’information de trois jours dans le pays.
"Aujourd’hui, Haïti, ses populations et ses autorités doivent faire face à une multitude d’enjeux en matière de droits de l’homme. Le manque d’accès à l’alimentation et à l’eau potable, les détentions prolongées sans jugement, les conditions carcérales désastreuses n’en sont que des exemples", a déclaré Mme Pillay à son départ de Port-au-Prince. Elle a rappelé qu’il y a 60 ans, l’assemblée générale de l’ONU avait adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme qui reconnaît à tout individu des droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux inaliénables. "Pour que cet idéal devienne réalité en Haïti, un authentique partenariat entre les autorités, les membres de la société doit être établi, avec l’assistance de la communauté internationale", a poursuivi la principale responsable du HCDH.
Durant son séjour dans la capitale haïtienne, elle a eu des entretiens avec le Président René Préval, plusieurs ministres et secrétaires d’Etat, de hauts cadres de la magistrature et de la Police Nationale, des dirigeants d’organisations des droits humains ainsi que des représentants de la communauté internationale.
Navi Pillay s’est, par ailleurs, rendue à Cité Soleil, le plus grand bidonville de Port-au-Prince, où elle a rencontré des victimes de violations des droits humains. "Les droits économiques et sociaux sont des droits fondamentaux de la personne humaine. Ils sont indivisibles et interdépendants des droits civils et politiques", a-t-elle martelé.
Mme Pillay a salué les efforts entrepris par les autorités haïtiennes et la communauté internationale pour assister les victimes des ouragans ayant sévèrement touché Haïti en août et septembre derniers. Des interventions qui, selon elle, méritent d’être renforcées car, de nombreuses populations sont encore privées d’assistance.
La Haute-Commissaire aux droits de l’homme a estimé que des progrès significatifs ont été réalisés en matière de sécurité tout en soulignant que le rétablissement de la sécurité et le maintien de l’ordre public ne doivent pas se faire au détriment du respect des droits de la personne et de l’Etat de droit.
Selon la dirigeante onusienne, l’un des grandes priorités de son bureau et de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) est de contribuer, en coopération avec les autorités haïtiennes, à la mise en place d’un "système judiciaire et pénal indépendant et crédible respectant les droits de l’homme". Dans cette perspective, trois réformes majeures ont été lancées au sein de la police, de la justice et du système carcéral.
Pour Mme Pillay, le succès de ces réformes à travers leur mise en œuvre dépend de l’engagement indéfectible et énergique des autorités en concertation avec la société civile, mais également d’un appui coordonné des différentes agences des Nations Unies présentes en Haïti. "Les autorités haïtiennes manquent toujours des capacités essentielles pour détenir, juger et punir les auteurs de crimes graves, mais aussi pour rétablir les victimes dans leurs droits. La corruption au sein de la chaîne pénale, ainsi que l’impunité dont jouissent régulièrement les personnes influentes impliquées dans des trafics illicites constituent des obstacles à l’instauration d’un Etat de droit et à la lutte contre l’impunité", a conclu la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Navi Pillay a fait d’Haïti la deuxième et dernière étape de sa première tournée internationale, après un passage en Colombie. Elle a récemment succédé à la tête du HCDH à la canadienne Louise Arbour qui avait visité le pays en octobre 2005. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5394
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 7 novembre 2008
L’extrême pauvreté en Haïti, un choc pour la responsable des droits humains de l’ONU
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