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samedi 4 octobre 2008

René Preval dit que Haïti ne pourra pas recevoir les immigrants déportés par EE.UU.

Miami (EE.UU.)- Le président de Haïti, René Preval, a signalé aujourd'hui à Miami que le pays ne pourra pas recevoir les haïtiens immigrants des déportés par EE.UU., et a demandé au Gouvernement américain qu'il leur soit accordé le statut de protection temporaire (TPS, par son sigle en Anglais).

Preval a voulu laissé en clair le fait que l'île des Caraïbes, dévastée récemment par le passage successif de quatre ouragans, « ne pourra pas recevoir les personnes (haïtiennes) des déportées par les Etats-Unis ».
Le président a fait ces déclarations à fermeture de la XII édition de la Conférence des Amériques, organisée par le quotidien The Miami Herald, qui a conclu aujourd'hui et à laquelle ont assisté des chefs d'entreprise et des chefs politiques de l'Amérique latine, des Caraïbes et des EE.UU.
Preval a indiqué que le président d'EE.UU., George W. Bush, a dans ses mains l'« occasion » d'accorder aux haïtiens les bénéfices de ces autorisations temporaires de résidence dont ils jouissent actuellement nicaraguayens, salvadoriens et honduriens.
« J'ai demandé à Bush de reconsidérer la position de son Administration » et d’accorder le nommé TPS aux immigrants haïtiens qui se trouvent sans papiers aux Etats-Unis, a-t-il avancé.
« Je continuerai à insister », il a souligné Preval, tandis qu'il a signalé que le pays, « avec ses faibles ressources », ne pourra pas éviter de se transformer en « une base terrorisme ou une plaque tournante du trafic de drogues vers les marchés internationaux ».
Il a fait une description peu rassurante de la situation actuelle du pays et a ajouté que son Gouvernement a besoin « des investissements pour reconstruire le pays, son infrastructure de base », totalement démontée après le fléau des phénomènes naturels, qui ont causé des centaines de victimes mortelles.
« Nous avons besoin de tracer un plan général pour reconstruire le pays et nous avons besoin plus que jamais de l'aide, du secteur privé, de son capital », a insisté Preval.
Après avoir remercié pour l’aide humanitaire « généreuse » qu'ont envoyée à l'île des Caraïbes de nombreux gouvernements et organisations, le mandataire a montré sa crainte qu’ « après un premier moment de solidarité », son Gouvernement se trouve seul devant les défis, « qui se sont multiples ».
Il a souligné que, suite aux catastrophes naturelles qui ont détruit le pays, Haïti est entré dans une situation d’appauvrissement et recul qui prendra beaucoup d'années pour en sortir.
Il s'agit d'une situation de catastrophe qui a jeté par terre « ce que nous avions obtenu durant les dernières années et notre opportunité de développement ».

D'autre part, pendant la journée d'aujourd'hui dans le cadre de la Conférence des Amériques divers forums ont eu lieu sur la sécurité en Amérique latine et les Caraïbes, ainsi qu'en ce qui concerne la compétitivité, la technologie et le commerce dans la région.
Dans le cadre de la sécurité, des fonctionnaires de haut rang d'Amérique latine ont coïncidé que la globalisation criminelle et ses nouvelles méthodes pour créer des réseaux de trafic de drogues, de pornographie infantile et trafic de personnes et d’armes peut seulement être mise en échec au moyen d'« efforts combinés et internationaux ».
« Aucun pays n'est immunisé devant la globalisation criminelle du trafic de drogues » et d'autres formes de délinquance face auxquelles ont manqué les « modèles » pour les combattre, a signalé Monte Alejandro Rubido García, sous-secrétaire de Politique Criminelle du Secrétariat de Sécurité Publique (SPP) du Mexique.
En se référant aux « modèles » avec lesquels les autorités combattent l'infraction et la vague de violence extrême qui agite le pays, Rubido a reconnu que ceux-ci ont cessé d'être « fonctionnels ».
« Il faut restructurer tout le système de lutte contre l'insécurité », a-t-il admis. Quant à l'« excès de violence » qui est enregistré au Mexique, il a signalé qu'il est du au fait que le pays « a cessé d'être une nation de transit de drogue pour se transformer un pays de consommation de drogue ».
Durant le même forum, intitulé Sécurité en Amérique latine et les Caraïbes, le chancelier de Panama, Samuel Lewis Navarro, a indiqué que « la délinquance n'a pas de frontières » et « les ressources ne sont jamais suffisantes, parce que les ressources des délinquants sont toujours supérieures ».
Pour cette raison, il a souligné l'importance que les forces d'ordre public disposent « les équipements nécessaires, un service d'intelligence adéquat et un système judiciaire efficace ».
« Il est nécessaire de coordonner des efforts internationaux et un effort combiné dans nos pays pour gagner la bataille contre la délinquance », a-t-il souligné.
Pour Wilfred Elrington, ministre d'Affaires Extérieures de Belize, le problème du trafic de drogues et la délinquance « peut seulement être résolu avec un point de vue et une action globaux ».
Dans ce contexte, il a expliqué que les actuels réseaux de narco-trafiquants comptent dans leur carnet d’adresse des « esprits très brillants » que disposent « de ressources et les meilleurs comptables et les avocats ».
Il a dénoncé que ces bandes agissent impunément dans les pays les plus pauvres et les plus petits, où « elles embarrassent leurs chefs » et achètent ou intimident à des policiers, témoins, trésoriers et magistrats.
« Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes par nous-mêmes », a assuré Elrington, ce pourquoi, a soutenu, et qu’il revient au premier monde de comprendre que sa sécurité dépend de la sécurité du Tiers Monde » ou il verra les mêmes problèmes s’ « exporter vers ses populations ». EFE


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