Les négociations entamées au Palais national autour de la formation du prochain gouvernement semblent butter sur des obstacles majeurs au point que certains protagonistes commencent à perdre patience.
Aucune date n'est envisagée pour la présentation de l'énoncé de politique générale du Premier ministre ratifié devant les deux Chambres séparément. « Ni le président de la République, ni le Premier ministre désigné ne sont en mesure d'avancer une date pour boucler le processus, a dit le député Jean-David Génesté, porte-parole de l'Union des parlementaires pour le développement national (UPDN), qui a rencontré le Chef de l'Etat et le Premier ministre désigné le week-end écoulé au palais national. A ce sujet, c'est le flou total. »
Le président de la République, René Préval, ne veut pas, semble-t-il, envoyer Michèle D. Pierre-Louis à la boucherie. Il veut s'assurer de disposer d'une majorité au Sénat de la République. Seulement 12 sénateurs sur les 18 en fonction avaient ratifié le choix de Michèle D. Pierre-Louis comme Premier ministre. Ayant besoin de 16 voix pour la ratification de sa politique générale, Michèle D. Pierre-Louis doit convaincre au moins quatre des cinq sénateurs abstentionnistes à passer dans son camp.
Les négociations entamées autour de la formation du prochain gouvernement avec les partis politiques au Palais national au lendemain de la ratification du choix de Mme Pierre-Louis par le Sénat tardent à aboutir. « Les négociations sont difficiles, avait reconnu Mme Pierre-Louis au début de la semaine écoulée. Elles vont prendre du temps avant d'aboutir. » Les sénateurs conditionnent leur vote à l'intégration de leur parti politique au prochain gouvernement. « 19 partis politiques sont représentés au Parlement et le gouvernement aura 18 postes ministériels », avait affirmé le Premier ministre ratifié pour souligner les difficultés des négociations.
Les partis politiques ont récemment proposé au Chef de l'Etat et au Premier ministre ratifié un pacte de gouvernabilité qui devrait régir le fonctionnement du prochain gouvernement. « Le président Préval n'a pas manifesté de l'intérêt pour le document », a rapporté le député de l'OPL Lutherking Marcadieu en rejetant les informations faisant croire que les négociations sont dans l'impasse. Si les négociations ne sont pas dans l'impasse, elles sont, pourtant, difficiles et lassantes. « Le président René Préval est apparemment épuisé, a constaté le député Génesté. Le président a malgré tout manifesté sa volonté d'aller jusqu'au bout. »
Entre-temps, certains partis politiques qui prennent part aux négociations commencent à montrer des signes d'impatience. Le leader de l'Alliance, Evans Paul, qui intervenait sur les ondes d'une station de radio de la capitale, invite le chef de l'Etat à trouver, d'ici cette semaine, une issue à la crise gouvernementale vieille de quatre mois. Faute d'un accord entre les acteurs autour de la formation du gouvernement, il estime que le Chef de l'Etat devrait prendre une décision en vue de permettre à Michèle D. Pierre-Louis d'accéder à la Primature ou de constater que la directrice de la FOCAL ne peut pas devenir Premier ministre.
Pour sa part, le premier sénateur de l'Ouest, Jean Hector Anacacis, qui s'était abstenu lors de la séance de ratification du choix de Mme Pierre-Louis, a conseillé au président de la République, René Préval, et à celui du Grand corps, Kély C. Bastien, de réduire le quorum au Sénat en vue de permettre la ratification sans trop de difficulté de l'énoncé de politique générale du Premier ministre ratifié. Une façon pour lui de se passer des exigences de ses collègues et de permettre au pays d'avoir un gouvernement pouvant faire face à la rentrée scolaire, la cherté de la vie, la saison cyclonique, l'insécurité...
Jean Pharès Jérôme :pjerome@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=61047&PubDate=2008-08-11
HRV commente :
Les acteurs politiques, en particuliers les Partis et les législateurs quand les haïtiens sortiront une nouvelle fois dans les rues pour démontrer en criant dans des gestes qui accompagnent souvent le ras le bol, de vrais signes d’impatience.
Cette petite comédie interprétée par de mauvais acteurs autour d’une mise en scène médiocre a assez duré.
Les chefs des partis politiques qui veulent montrer des signes d’impatience font partie du problème. Ils détenaient déjà des représentants au sein du gouvernement démissionnaire censuré. Que vont-ils faire de plus ou de mieux. Ils n’ont pas atteint le niveau intellectuel et la vision indispensable qui leur permettraient de vois que le souci aujourd’hui ce n’est pas une question d’homme sinon une question de programme et de projet de gouvernement. Que les visions des différents partis politiques – si vision y en a – soient réunis dans le creusent de l’intérêt national pour sortir un concentré capable de donner de vrais et de bons résultats.
Les idées de gouvernement pluriel ou gouvernement de coalition en clair ne signifie que chacun s’assure d’obtenir sa par du butin.
Haïti pourrait être – encore une fois - dans un tournant primordial de sa vie politique car il n’existe pas de raison pouvant expliquer et justifier une non-ratification de la politique générale du premier ministre ratifié.
Si Madame PIERRE LOUIS n’occupe pas les bureaux de la primature il faudra rebattre complètement les cartes !
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mardi 12 août 2008
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