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vendredi 6 juin 2008

Le chef de la police ne répond pas à une convocation de la chambre des députés:

des députés le considèrent comme démissionnaire, d'autres estiment qu'il n'avait aucune obligation de le faire

Port-au-Prince, le 5 juin 2008-(AHP)- Le président de la commission/justice de la chambre des députes,
Ronald Larèche, a fait savoir jeudi qu'à partir de ce 5 juin, le directeur général de la police nationale d'Haïti (PNH), Mario Andrésol est considéré comme démissionnaire.
Plusieurs députés ont exprimé leur colère en raison du fait que M. Andrésol n'a pas répondu à une invitation qui lui a été lancée pour fournir des explications relatives à la recrudescence des actes de violence à Port-au-Prince.
M. Larèche assimile l'absence du chef de la police à une insulte lancée à la face de la chambre basse et un mépris pour la sécurité de la population.
Il a fait savoir que 517 millions de gourdes ont été allouées à la police pour lui permettre de bien remplir sa mission de protéger et servir. Mais, a-t-il dit, en dépit de tous ces efforts, la plupart des commissariats de police du pays fonctionnent dans des conditions exécrables et sont privés de presque tout.
"On se contente à la PNH d'acheter des véhicules de luxe sans même penser à équiper les commissariats", a encore accusé Ronald Larèche.
Le 2ème secrétaire du bureau de la chambre, Steven Benoît, a fait savoir qu'un questionnaire complet avait été préparé en vue de chercher à trouver des réponses claires qui puissent permettre de trouver des débuts de solution au problème de l'insécurité, a fait savoir M. Benoit.
Le député de Petit-Goâve, Limongy Jean, a estimé pour sa part que la constitution n'interdit pas la convocation d'un directeur général.
"Tout ce qui n'est pas interdit en droit est permis", a dit M Jean, ajoutant que les députés ne vont pas tolérer une telle attitude.
Il exprime toutefois le souhait que la direction générale de la PNH rectifie le tir pour permettre aux parlementaires d'avoir les informations demandées.
Le vice-président de la commission/justice Louis Jeune Levaillant, a estimé que" l'attitude de M. Andrésol prouve que les autorités haïtiennes n'accordent aucune importance aux problèmes cruciaux auxquels Haïti fait face actuellement et montrent un mépris total à l'égard de la population représentée par le parlement."
On se sert généralement du parlement quand il s'agit de voter des lois, mais quand vient le moment de rendre des comptes, il y a toujours des réticences, a-t-il encore déploré.
Plusieurs autres députés ont fait savoir que le chef de la police n'avait aucune obligation de répondre à la convocation de la chambre, ses chefs hiérarchiques étant démissionnaires après le vote de censure infligé au premier ministre Jacques Edouard Alexis.
Le député Fritz Emmanuel Bourjolly a toutefois admis que les responsables de la PNH peuvent toujours accepter de rencontrer les députés dans le cadre d'échanges sur des sujets donnés.
Sources: Agence Haïtienne de Presse

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