Depuis quelques jours, HAITI RECTO VERSO conjugue le football au présent au passé et au futur, simple et composé. Toutes les nouvelles tournent autour de Emmanuel Manno Sanon, le goleador haïtien de la sélection finaliste de la coupe du monde de Munich de 1974. Celui qui avait mis de fort belle manière un point final au record de 12 match internationaux sans encaisser de but du portier italien Dino Zoff le 15 juin 1974.
Trop trop rare pour ne pas être signalé, retenu et divulgué. A travers la mort de Manno Sanon, une des plus belles pages de l’histoire d’Haïti a été déterrée et dépoussiérée sans doute au meilleur moment pour montrer que malgré notre pauvreté, malgré nos divisions, malgré les différences profondes qui ébrèchent notre société on avait pu atteindre le sommet dans une discipline sportive pour la gloire et le bonheur de tout un peuple.
Depuis 1974, cette génération avait disparu dans la mémoire collective. Ils s’appelaient Henry Francillon, Pierre Bayonne, Wilner Nazaire, Ernst Jean Joseph, Arsène Auguste Pelao, Jean Claude Désir, Philippe Vorbe, Claude Barthélemy, Guy François, Guy SainVil, Emmanuel Sanon. Menés tantôt par Antoine Tassy, tantôt par René Vertus, ils avaient construit une hégémonie incontestée dans la région.
Après un tournoi final ayant eu lieu à Port-au-Prince, Haïti allait gagner le droit de représenter la zone de la CONCACAF à Munich après avoir éliminé le Mexique, Le Guatemala, Trinidad et Tobago, les Antilles Néerlandaises.
La Dessalinienne entonnée dans une atmosphère indescriptible provoqua un déferlement de gouttes patriotiques qui perlèrent les visages de ces héros, possédés de l’âme de Toussaint et Capois Lamort, et tâchèrent le rouge et le noir couleurs et symbole de l’espoir de toute une nation.
Sur un plan purement sportif il faudra se rappeler que la sélection Haïtienne de 1974 avait tenu en échec pendant une mi-temps la sélection Italienne des Gigi Rivas, Dino Zoff, des Orlando Betega. Mieux encore en deuxième période Cette sélection allait rentrer dans l’histoire du football. Sur un dégagement de Wilner Nazaire, Philippe Vorbe allait adresser une passe lumineuse à Emmanuel Manno Sanon qui fonça tel un bolide battre le gardien Dino Zoff mettant fin à une période de douze matchs sans encaisser le moindre but.
Bref, après ce que nous considérons comme la plus grande prouesse jamais réalisée par des haïtiens après l’indépendance, ces joueurs s’immergèrent dans un anonymat poignant et injuste qui pour certains mimaient l’effacement et la disparition.
Hors mis certains joueurs comme Philippe Vorbe et Ernst Jean Joseph les haïtiens ne savent pas ce que sont devenus des joueurs comme Jean Claude Désir, Pierre Bayonne, Henri Francillon et les autres.
L’Hommage rendu à Manno Sanon au stade Silvio Cator restera dans les anales sportives du pays et sur la liste des réalisations de ce gouvernement décrié.
A mi chemin entre la génération JPP et l’attente de la rupture, le gouvernement de Preval a rendu justice en reconnaissant en deux occasions l’importance de ce groupe.
Entre admiration et recueillement je me suis replongé dans l’atmosphère de 1974. Les interventions de Philippe Vorbe et du président de la fédération haïtienne de football ont arraché tout ce qui avait de sensibilité et d’émotions en moi. J’ai pleuré comme le soir de la défaite de cette sélection face au Mexique un but à zéro. J’avais mal malgré la qualification pour la coupe du monde.
Trop rare pour ne pas en parler. Ce fut une grande première. Un gouvernement qui reconnaît la valeur des fils de ce pays c’est un gouvernement qui montre une voix différente et plus nette de celle du JPP ou du «lavalassement ».
Nous qui animons HAITI RECTO VERSO, nous cherchons à la loupe des motifs d’espoir que nous partageons avec toux ceux qui s’intéressent à ce pays , ce peuple et cette nation. Nous cherchons aussi à contaminer les hommes et les femmes de bonne volonté de ce virus qui nous habite nous façonne et nous inculque notre raison d’être et rehausse notre essence.
Aujourd’hui il s’agit d’un joueur de football demain ce sera hommage à tout un peuple qui aura pris conscience de sa force et de ces valeurs pour travailler main dans la main derrière un objectif commun qui reste et demeurera le développement d’Haïti pour léguer aux enfants de nos petits enfants un coin ou ils se sentent vraiment souverains, libres et heureux.
DL 08/03/08
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 7 mars 2008
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