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samedi 1 mars 2008

Les interpellateurs passent à l'opposition

Malgré le maintien du gouvernement de Jacques-Edouard Alexis, les huit députés qui ont signé l'acte d'interpellation veulent rester solidaires jusqu'au bout. « Nous devons organiser une réunion au cours du week-end autour d'une opposition constructive au gouvernement de Jacques Edouard Alexis. » C'est ce qu'a déclaré en substance le député de Jérémie, Isidor Joseph Mercier, au lendemain de la décision de ses collègues de maintenir Jacques-Edouard Alexis à son poste.

Celui qui a présenté avec brio l'argumentaire et la motion de censure contre le gouvernement pluriel de Jacques-Edouard Alexis s'est senti trahi par ses collègues du « Bloc 60 » qui ont voté en faveur du Premier ministre Alexis. « Je suis trahi et déçu, a dit le parlementaire estimant que tous les élus du peuple n'ont pas voté avec âme et conscience. Il n'y a pas de doute que le vote a été dirigé. »


Quelque 24 heures avant la séance, le député Isidor et les autres interpellateurs avaient la sympathie de bon nombre de députés. « Tout a basculé en 24 heures lorsque les chefs de partis politiques ont demandé à leurs représentants au Parlement de voter le maintien du gouvernement, a confié Isidor Mercier. Nous nous trouvions devant un fait accompli, nous ne pouvions rien faire. »
« Dommage que la majorité de mes collègues se trouvent dans la poche du gouvernement », s'est, de son côté, indigné le député d'Aquin, Bourjolly Emmanuel Fritz Gérald, en guise de réaction au vote de confiance donné au Premier ministre Jacques Edouard Alexis.
Le député de la FUSION a, comme son collègue Isidor Joseph Mercier, décidé de passer dans l'opposition. « Je suis maintenant dans l'opposition, a-t-il indiqué.
Je vais continuer à faire pression sur le gouvernement pour le forcer à améliorer les conditions de vie de la population. »Même s'ils dénoncent le « vote intéressé » de leurs collègues, les deux parlementaires estiment pourtant que la séance d'interpellation de Jacques Edouard Alexis a été une bonne expérience démocratique.
« La séance d'hier montre que les parlementaires ont beaucoup à apprendre, a, de son côté, réagi le vice-président de la Chambre des députés, Eloun Doréus. Il n'y a pas eu de débats sur la politique gouvernementale.
Au lieu de susciter le débat, certains députés se sont fait de préférence le porte-parole du gouvernement. » Le député de l'OPL a toutefois félicité ses collègues qui, en dépit de certaines imperfections, n'ont pas cherché à influencer le vote de l'assemblée.


Les huit députés qui ont signé la motion de censure:
- Bourjolly Emmanuel Fritz Gérald (Fusion)
- Denize Aristhène (Alyans)
- Dorméus Edmond (RDNP)
- Dort Jean Pressoir (LAAA)
- François Saurel (Fusion)Ronald Etienne (FRN)
- Isidor Joseph Mercier (RDNP)
- Louis Jeune Jean Ackluch (OPL)

Jean Pharès Jérôme
Commentaires:
Je ne suis pas sûr que l’ensemble des haïtiens « neutres » savent aujourd’hui si le maintien du gouvernement de Jacques Edouard Alexis est une bonne chose ou pas.
On peut reprendre l’argumentaire de la stabilité politique pour sauvegarder une continuité et surtout la poursuite des œuvres qui sont en cours. Pour moi c’est bien de savoir qu’enfin le département du Sud va bénéficier d’une route reliant les villes des Cayes et Jérémie.
Il y a tellement de questions et de réflexions à faire autour de cette histoire d’interpellation que l’on aurait du mal à choisir par ou commencer.
Cependant on est unanime à accepter que certains comportements au sein de la population et des leaders politiques nous rappellent ces vieux démons que l’on voudrait éradiquer.
C’est rageant de constater qu’il existe encore ce clientélisme politique qui permet de payer la présence de militants inconscients et idiots qui viennent vociférer des slogans contre des personnalités qui justement veulent les défendre – ou au moins le prétendent-. Les « Alexis la pou senkan » font mal à l’âme et cassent les oreilles.
Retenons plutôt l’intervention du député RNDP Isidor Mercier qui représente sans aucun doute une des rares lueurs d'espoir (sans jeu de mots) de ce parlement…

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